28 couples arrêtés dans une descente de police au centre commercial Al-Qods à Alger

28 couples arrêtés dans une descente de police au centre commercial Al-Qods à Alger

Les services de police de la commune de Chéraga ont effectué au cours de la nuit du jeudi à vendredi au centre d’affaires Al-Qods et ont procédé à l’arrestation de 28 couples qui vont être présentés devant le procureur de la république, rapporte le journal El Khabar.

Ces personnes, indique le journal, ont été arrêtées pour avoir fait des appartements du centre des « lieux de rencontres douteuses ». Des « quantités de drogues de différents types ont été saisies dans ces appartements situés dans les étages supérieur de la plus grande tour de la capitale ».

Des dizaines d’agents de police et un grand nombre de véhicules ont été mobilisés pour procéder à l’arrestation des couples en question et leur transfert à la sûreté de daïra de Chéraga.

Les policiers ont procédé à la fermeture des sept entrées du centre et du parking afin d’éviter les « fuites » avant d’investir les appartements et de forcer leurs occupants à les quitter.

Selon El Khabar, les enquêtes ont révélé que de nombreuses personnes arrêtés n’étaient pas propriétaire des appartements mais « les louaient à des fins douteuses ».

Lieu de « rendez-vous »

Le journal note que des citoyens de la commune se sont plaints à plusieurs reprises de ce qui se passe dans ce centre commercial qui appartient à la société saoudienne Sidar.

« Au début des activités du centre, des soirées artistiques et des rendez-vous culturels y étaient organisés mais cela n’a pas duré. Une année après, il s’est transformé en lieu de rendez-vous et de soirées non déclarées » écrit El Khabar en soulignant que les voisins se sont plaints des nuisances et des tapages occasionnés.

Le maire de Chéraga, interrogé par le journal, a indiqué que le centre d’affaires « Al-Qods » dépasse ses prérogatives car c’est « un grand investissement et il ne peut intervenir sur la manière de le gérer ». Il estime toutefois que ce centre n’aurait pas dû être réalisé dans ce milieu urbain très dense et a reconnu que le centre commercial s’est « dégradé

Un centre commercial controversé

Ce n’est pas que l’emplacement du centre commercial qui a suscité des controverses. La société de promotion saoudienne Sidar qui l’a réalisé l’a pratiquement laissé à l’abandon en se contentant d’encaisser les charges auprès des propriétaires.

En septembre 2013, M. Nourredine Khaoukha, administrateur général du centre soulignait dans une déclaration au site d’informations économiques Magbhre Emergent que la « non-gestion » de la part de Sidar a « transformé cette structure en zone de non droit où la sécurité n’était pas assurée, les couloirs insalubres et les équipements complètement abandonnés ».

Des copropriétaires avaient tenté de prendre en charge directement la gestion d’un mastodonte de 90.000 m², réalisé par la Société Internationale Eddar (SIDAR) et réceptionné officiellement en 2006.

En 2010, un article de Maghreb Emergent, relevait déjà l’état « déplorable » dans lequel se trouvaient un édifice qui outre ses « défauts architecturaux » n’était pratiquement pas géré.

« Une chose est sure l’actuel Centre d’Al-Qods n’est qu’une pâle copie de celui annoncé en projet et édifié sur maquette. Sur le site internet de la société Sidar, le projet est pourtant présenté comme « un symbole et un repère urbain incontournable non seulement pour l’agglomération d’Alger mais pour tout le pays, par sa conception moderne, originale et historique ».