La substitution aux importations en Algérie n’est plus un simple slogan économique. Selon un bilan rendu public par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), 7 656 projets enregistrés s’inscrivent directement dans cette démarche, sur un total de 19 054 projets déposés auprès des guichets uniques, incluant ceux dédiés aux grands projets et aux investissements étrangers.
Ces projets, présentés lors d’une journée d’étude consacrée à la substitution aux importations. Représentent un volume d’investissement estimé à 27,4 milliards de dollars. Leur mise en œuvre devrait générer plus de 270 000 emplois, un enjeu central dans un contexte de recherche de croissance hors hydrocarbures.
L’AAPI insiste sur le caractère structurant de cette orientation. Qui vise à répondre à la demande interne par une production nationale mieux organisée et plus compétitive.
Relance industrielle en Algérie : les secteurs ciblés par la substitution aux importations
Parmi les projets soutenus par les investissements visant à réduire les importations, certains secteurs se distinguent par leur impact économique et leur capacité à répondre à la demande locale. L’Algérie concentre ses efforts sur :
La production de pneus :
- Importations actuelles : près de 7,2 millions d’unités par an, coût d’environ 350 millions de dollars.
- Projets en cours : 7 initiatives pour produire localement.
- Investissement total : plus de 1,2 milliard de dollars.
- Objectif : produire plus de 20 millions de pneus par an, dont une large part pour les poids lourds, afin de réduire significativement les importations.
🟢 À LIRE AUSSI : Automobile : un autre constructeur asiatique prépare son implantation en Algérie !
Les pièces de rechange pour automobiles :
- Importations annuelles : plus de 426 millions de dollars.
- Projets en cours : 158 initiatives locales.
- Investissement total : 373 millions de dollars.
- Retombées attendues : couverture d’une grande partie de la demande intérieure et création de près de 8 000 emplois.
L’emballage alimentaire :
- Exemple concret : production de canettes pour boissons non alcoolisées.
- Investissement : 44,6 millions de dollars.
- Objectif de production : 800 millions de canettes par an, couvrant largement la demande locale.
- Impact : évite l’importation de plus de 389 millions de canettes pour un coût de 68,7 millions de dollars.
🟢 À LIRE AUSSI : Un vote unanime en Afrique confie à Alger une mission décisive
Enfin, ces initiatives illustrent la stratégie de l’Algérie pour renforcer la production locale, réduire les importations et créer des emplois dans des secteurs stratégiques.
Investissements : une stratégie qui exige coordination et viabilité économique
Pour l’AAPI, la substitution aux importations en Algérie ne peut produire des effets durables sans une mobilisation coordonnée des acteurs économiques. Ainsi, l’Agence souligne la nécessité d’identifier des projets économiquement viables. Capables de s’inscrire dans le temps et de répondre aux besoins réels du marché. Elle appelle à renforcer la concertation entre :
- Les institutions publiques,
- Les entreprises de production,
- Les porteurs de projets,
Cela permettra de mieux cerner les attentes de l’économie nationale et d’éviter les investissements mal calibrés.
🟢 À LIRE AUSSI : Offshore algérien : après Chevron, un autre partenaire prêt à « prendre le risque »
Capacités locales, coûts et export : les critères mis en avant par l’AAPI
Par ailleurs, l’AAPI recommande également une approche fondée sur l’analyse des capacités réelles de la production locale. De plus, cette démarche doit intégrer plusieurs paramètres déterminants :
- Les coûts de production,
- L’accès aux matières premières,
- Le niveau technologique disponible,
- Les compétences humaines mobilisables.
🟢 À LIRE AUSSI : La course vers les terres rares algériennes s’intensifie : UE, États-Unis… la liste s’allonge
Ainsi, l’objectif reste double, répondre à la demande interne tout en limitant les sorties de devises. De plus, cette stratégie vise à identifier les filières capables de s’ouvrir à l’exportation, en s’appuyant sur des produits compétitifs en matière de qualité, d’innovation et de prix.
