2500 terroristes menacent nos frontières

2500 terroristes menacent nos frontières

Ces islamistes armés qui reviennent de la guerre en Syrie, en Irak et au Yémen pourraient trouver un point de fixation au nord du Mali, ce qui menacerait directement notre pays.

Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine (UA), Smail Chergui, a tiré la sonnette d’alarme hier lors de l’ouverture des travaux de la 10e réunion des points focaux du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (Caert), au siège du ministre des Affaires étrangères.

M.Chergui, a indiqué hier à Alger qu’en dépit des progrès enregistrés en Afrique en matière de lutte antiterroriste, «la mobilisation doit être quasi permanente» en raison de la menace que représente les quelque 2000 éléments terroristes étrangers de retour dans le continent en provenance de l’Irak, de la Syrie et du Yémen.

«Nous enregistrons aujourd’hui l’élargissement du champ d’action des groupes terroristes au Nord Mali et dans des pays du voisinage», mais l’arrivée des éléments terroristes armés étrangers dans la région du Sahel, a-t-il averti, «complique davantage la situation», avec notamment la récupération de certaines villes occupées par le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daesh)».

Du début jusqu’au 1er septembre le l’année 2016, «1651 attaques terroristes ont été enregistrées dans le monde avec 14.868 morts. Bien que les attentats terroristes qui ont eu lieu à Bruxelles, Paris et Nice ont fait les grands titres de la presse mondiale, le plus grand nombre de personnes tuées par les attaques terroristes se situe en Afrique», a-t-il avancé.

Le groupe terroriste Chabab bien qu’il ait subit des revers majeurs, «continue d’être une menace car il adopte une nouvelle stratégie, en constituant de petits groupes et des loups isolés. Les groupes dissidents de Daesh sont également un facteur préoccupant», a-t-il indiqué. D’autre part «entre 2000 et 2500 terroristes étrangers fuyant l’Irak, la Syrie et le Yémen risquent de se retrouver en Afrique, les premiers sont déjà arrivés en Somalie», a-t-il relevé. De même, observe-t-il «les combattants de Daesh pourchassés de la Libye tentent de se disperser et de retrouver une nouvelle base pour leur activité, en convergeant vers le Sahel».

«Il est inutile de souligner la connexion qui existe entre les groupes terroristes et les syndicats du crime organisé impliquant le trafic d’armes, de drogue, de cigarettes, d’êtres humains et le blanchiment d’argent. La réunion du Caert intervient dans un contexte marqué par la persistance de la menace terroriste, donc les efforts doivent converger vers la résolution de ce problème.

Les trois journées de cette réunion permettront de déterminer la nature actuelle de la menace terroriste sur le continent, mais de déterminer la voie à suivre, étant donné que nous poursuivons une approche commune afin de prévenir et de combattre efficacement le terrorisme et l’extrémisme violent. De son côté, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Hassane Rabehi.

A déclaré que «L’Algérie considère que la sécurité du Sahel est partie intégrante de la sécurité régionale et internationale. Sa préservation interpelle les pays de la région.»

A la uneCompte tenu des contrecoups de la jonction du terrorisme et du crime transnational que subit la région du Sahel sous différentes formes, à savoir: le trafic de drogues et d’armes, les kidnappings contre rançon ainsi que la migration illégale, «les pays de la région doivent conjuguer leurs efforts dans le cadre de l’UA, exigeant la mobilisation de la solidarité active de toute la communauté internationale dans le strict respect de la souveraineté, l’indépendance, l’unité et les choix librement exprimés par les pays concernés», a-t-il insisté.

Il a, à cette occasion, souligné l’apport et la contribution sécuritaire de l’Algérie qui «déploie d’importants efforts et mobilise d’énormes ressources pour sécuriser l’ensemble de ses frontières dans la lutte qu’elle mène contre les résidus du terrorisme sur son territoire», ajoutant qu’elle «entretient des relations avec certains pays voisins et ne ménage aucun effort pour renforcer la coopération régionale contre la menace terroriste».

Pour M.Rabehi «la mise en place du mécanisme Caert par l’UA atteste de l’urgence de renforcer la coopération régionale dans ce domaine et l’adoption de recommandations concrètes visant à lutter contre la menace terroriste». Du directeur du Caert et représentant spécial de l’UA pour la coopération antiterroriste, Larry Gbevlo-LarteyEsq, a évoqué lors de son intervention la prolifération du phénomène des milices d’autodéfense en Libye, qui constituent un danger dans le moyen et long terme.

Des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger ont assisté à l’ouverture des travaux de la 10e réunion du Caert.