L’Algérie s’est résolument engagée dans le développement des énergies renouvelables. Le directeur de l’unité de développement du silicium, Messaoud Boumaour, l’a confirmé jeudi sur les ondes de la chaîne III.
A l’échelle mondiale, cette filière croît annuellement de 40 à 50 %. L’Algérie compte couvrir à l’horizon 2030, 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies nouvelles. Un grand défi à relever, étant donné la limite du taux de production actuel estimé à 1%.
Selon l’invité de la rédaction, cette stratégie a permis de déterminer un objectif que l’Algérie devrait réaliser à moyen terme. « L’Algérie n’a pas de grands gisements pour développer l’éolien à l’exemple de certains pays européens », a reconnu M. Boumaour estimant qu’il est important de disposer une dizaine de mégawatts pour connaître la technologie avant de passer à une autre étape. L’invité de la rédaction n’a pas manqué de mettre l’accent sur la prudence, puisqu’il qu’il s’agit de grands et importants investissements. « L’Algérie doit d’abord développer le solaire, le thermique et le photovoltaïque », a-t-il souligné. Selon cet expert en énergies renouvelables, le photovoltaïque s’adapte parfaitement à la sécurisation des frontières, aux impératifs de défense et à l’agriculture. Messaoud Boumaour a annoncé à l’occasion, la réalisation, à partir de 2013 du projet d’usine de silicium destiné à la fabrication de panneaux solaires. Le coût global de ce projet est estimé, selon l’invité de la radio, entre 200 à 250 millions d’euros.
Confiée au groupe Sonatrach en partenariat avec l’unité de développement du silicium, cette usine, une fois achevée, permettra la sécurisation des approvisionnement en matière première de la future industrie du silicium dans notre pays. Novice dans le domaine, l’Algérie dépendra durant les cinq premières années de la mise en service de cette structure, de l’importation en grande partie de certains produits consommables et matières premières, tels les gaz industriels. Non encore produites en Algérie, ces matières sont indispensables pour la fabrication de panneaux solaires. Des dépenses colossales déduites du coût global des investissements.
Selon M. Boumaour, il faut aller résolument mais prudemment puisqu’il s’agit d’importants investissements pour l’acquisition de technologies. « Il ne s’agit pas de recruter certaines personnes et les former sur le tas. Il y a une stratégie qui se dessine mais il est important de travailler en décloisonnement, les départements de l’énergie, de l’industrie, l’enseignement supérieur, plusieurs entités publiques, la formation professionnelle… », a-t-il souligné.
Pour le photovoltaïque, l’invité de la rédaction plaide pour la création de plate-forme technologique et la formation de techniciens sur toute la chaîne. Il rappelle la nécessite de créer un commissariat aux énergies renouvelables.