Enfin le consommateur algérien peut voir respirer un peu son porte monnaie ! Les prix de la pomme de terre ont baissé sur le marché, jusqu’à atteindre 20 DA/kg chez les détaillants. La baisse des prix de ce tubercule s’explique par l’abondance de la récolte. Un fait qui réjouit les citoyens mais qui n’a pas manqué de générer une inquiétude chez les agriculteurs. En effet, ces derniers se voient contraints de céder le produit à moins de 15 DA/kg.
Et les prévisions du secteur quant à une augmentation de 15 % de la production cette année, sont vues par ces derniers, comme une autre source d’ennuis.
Cette situation « n’est pas aussi catastrophique », estime cependant le président du Cnifpt, Bachir Séraoui, puisque cela ne touche qu’une partie des agriculteurs, notamment à Mostaganem où les producteurs « étaient pressés » de procéder à la récolte pour préparer le sol à d’autres spéculations. « Tout le monde arrache en même temps, alors que le tubercule n’est pas tout à fait mature, c’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, le produit ne peut être stocké », a expliqué ce responsable.
Outre le non-respect du planning des récoltes, Séraoui a relevé aussi « une dérégulation » au niveau du fonctionnement du marché, citant notamment la spéculation et le refus de certains grossistes d’acheter la pomme de terre à des prix bas, pour la revendre avec des marges minimes. L’interprofession devrait se réunir demain jeudi, au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, pour discuter de l’organisation de la filière et des quotas de production à dégager à l’intérieur du pays, pour le stockage comme à Mascara et Aïn Defla, a indiqué le même responsable.
Des décisions devraient être prises, durant cette réunion, pour organiser la filière à commencer par la semence jusqu’à la récolte et le stockage. Il s’agit notamment de « négocier certains calendriers pour ne pas avoir de déséquilibre sur toutes les phases de production », a expliqué Séraoui. En outre, le Conseil national interprofessionnel de la pomme de terre (Cnifpt) prévoit de stocker en 2013, dans le cadre du système de régulation, quelque 250 000 tonnes de pommes de terre, en nette hausse par rapport à 2012, a-t-on appris ce matin, auprès du Conseil.
Le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), « commencera à absorber les surplus de production dès la semaine prochaine », a indiqué, Séraoui, qui table sur des stocks de 250 000 tonnes de pommes de terre cette année, contre 140 000 tonnes en 2012.
Voilà donc l’objectif de la baisse des prix qui est atteint, mais qu’en est-il des autres produits nécessaires pour la préparation des plats ? Les oignons par exemple, dont les prix ne fléchissent plus depuis quelques semaines, atteignant les 150 DA le kilo ? Que font les autorités pour corriger ce déséquilibre qui caractérise le marché toute l’année et durant le mois de Ramadhan en particulier ? Le système de stockage sera-t-il élargi aux autres produits de large consommation, sachant que durant cette même période, les navets se jouent les grosses légumes ? A bon entendeur.
Par Rebiha Akriche