Appel du roi Abdellah d’Arabie saoudite aux Etats-Unis pour qu’ils attaquent l’Iran, jugements peu flatteurs sur les principaux dirigeants mondiaux…, la divulgation par le site WikiLeaks de plus de 250 000 câbles et rapports américains n’est pas loin de déclencher une crise diplomatique mondiale.
Diplomatie américaine : les portes closes défoncées
Il s’agit «d’un quart de million de câbles diplomatiques américains confidentiels», écrit le New York Times, qui a eu accès aux documents de WikiLeaks.
Ces notes «offrent un panorama inédit des négociations d’arrière-salle telles que les pratiquent les ambassades à travers le monde», observe le quotidien américain.
WikiLeaks, qui a affirmé avoir été victime dans la journée d’une attaque informatique, précise avoir commencé hier dimanche la publication record de «251.287» câbles diplomatiques, couvrant une période allant de 1966 à février dernier.
Le site affirme avoir voulu souligner la «contradiction» entre la position officielle américaine et «ce qui se dit derrière les portes closes».
Les documents diffusés étalent au grand jour les usages habituellement tenus secrets de la diplomatie américaine sur toute une série de dossiers, sensibles ou non.
Certains documents pourraient même s’avérer gênants pour de futures rencontres entre les Etats-Unis et leurs partenaires. Avant même la publication des documents, les autorités américaines avaient pris les devants en alertant plus d’une dizaine de pays.
Les premières fuites de WikiLeaks, en juillet dernier sur l’Afghanistan, contenaient peu d’importantes révélations, et celles émanant d’Irak se concentraient en majorité sur des exactions commises entre différentes factions irakiennes.
Le dirigeant de WikiLeaks, Julian Assange, a défendu les agissements de son organisation. «Autant que nous sachions pas un seul individu n’a été mis en danger à la suite de quoi que ce soit que nous ayons publié», a-t-il affirmé, hier, dimanche.
Le New York Times explique que les câbles lui sont parvenus «il y a plusieurs semaines» et que les documents susceptibles de «mettre en danger» des individus ou de «compromettre la sécurité nationale» n’ont pas été publiés. Le journal ajoute avoir travaillé avec l’administration Obama à ce sujet. Réagissant à la publication de ces documents, la Maison-Blanche a fait remarquer que «l’envoi d’informations à Washington depuis les postes diplomatiques est par nature franc et souvent incomplet». «Ce n’est pas l’expression d’une stratégie, et n’entre pas toujours en ligne de compte dans la mise au point de stratégies», a-t-elle, par ailleurs, souligné par la voie de son porte-parole, tentant apparemment de minimiser les conséquences des révélations.