25 accusés devant la justice pour lourde affaire de corruption qui concerne le groupe IMETAL

25 accusés devant la justice pour lourde affaire de corruption qui concerne le groupe IMETAL
Tribunal de Sidi M’hamed

Le pôle pénal, économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed a ouvert ce lundi 25 août 2025 l’instruction du plus important dossier de corruption touchant le groupe public des industries métallurgiques, sidérurgiques et métalliques « IMETAL » et plusieurs de ses filiales.

Dans cette lourde affaire de corruption, 25 accusés comparaîtront devant le tribunal. Ils font face à des scandales et irrégularités dans la gestion du groupe public, notamment : détournement de fonds publics, conclusion de marchés et contrats en violation des lois, atteintes aux installations sensibles du complexe d’El Hadjar et arrêts répétés de la production causant des préjudices financiers importants.

Il faut dire que les accusés sont poursuivis pour plusieurs délits. Il s’agit notamment de l’octroi d’avantages injustifiés lors de la conclusion de contrats publics, blanchiment d’argent et de revenus criminels, dissimulation de l’origine des biens ou encore, abus de fonction.

L’affaire a éclaté suite à un rapport détaillé reçu par le parquet, révélant des faits de corruption et des dépassements dans la gestion d’IMETAL, notamment au niveau du complexe sidérurgique d’El Hadjar et de la Société Nationale de Récupération.

L’enquête préliminaire menée par la brigade centrale de lutte contre la criminalité économique et financière a mis au jour un plan systématique de destruction des grandes entreprises économiques, des réseaux mafieux opérant au sein de ces institutions publiques, des détournements massifs de fonds ains que des attributions frauduleuses de marchés.

Les investigations ont également révélé des malversations dans la gestion des logements de fonction et des scandales éthiques impliquant plusieurs accusés actuellement en détention provisoire.

Le PDG d’IMETAL, placé en détention provisoire le 12 mars 2023, est décédé en prison le 4 juillet dernier. Cette affaire représente l’un des plus importants scandales de corruption ayant touché le secteur industriel public algérien.

335 commissions rogatoires : L’Algérie part à la chasse aux avoirs corrompus

Dans le cadre d’une vaste campagne anti-corruption, l’Algérie intensifie ses efforts pour récupérer les biens mal acquis à l’étranger. Lors d’une journée d’étude à Alger, qui a eu lieu le mois de juillet dernier, le ministre de la Justice Lotfi Boudjemaa a révélé l’ampleur de cette offensive : 335 commissions rogatoires internationales ont été envoyées à 32 pays, accompagnées de 53 demandes de restitution adressées à 11 nations.

Pour renforcer son action, l’Algérie s’est dotée d’un arsenal juridique conséquent et a rejoint plusieurs réseaux internationaux majeurs, notamment l’initiative STAR de la Banque mondiale et le réseau ARIN-MENA. Une Commission nationale d’experts supervise ces démarches de récupération, bénéficiant du soutien diplomatique du pays.

Le ministre souligne que cette mobilisation s’inscrit dans le cadre de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, ratifiée par l’Algérie. Cette convention, qui prime sur les lois nationales, vise à promouvoir la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion publique. Les réponses des pays sollicités sont décrites comme « variables », mais les procédures de suivi se poursuivent activement à travers différents canaux diplomatiques et judiciaires.