24e sommet de la Ligue arabe: Bouteflika n’ira pas à Doha

24e sommet de la Ligue arabe: Bouteflika n’ira pas à Doha

Invité à participer au 24e sommet de la Ligue arabe dont les travaux se tiendront aujourd’hui et demain à Doha (Qatar), le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sera absent à ce rendez- vous. Malgré l’insistance des dirigeants qataris, Abdelaziz Bouteflika a désigné le Premier ministre, Abelmalek Sellal, pour le représenter. La classe politique, les organisations non-gouvernementales et même la rue trouvent que l’absence du chef de l’Etat est tout à fait logique.

La majorité des responsables politiques algériens, que ce soit du côté du pouvoir ou de l’opposition, trouvent que l’absence du président de la République est tout à fait juste. Nos interlocuteurs ont indiqué que la Ligue arabe n’est plus au service du continent qu’elle représente depuis plusieurs années.

«La Ligue arabe est dominée en long et en large par des dirigeants de quelques pays qui se servent de cette organisation pour détruire la nation arabo-musulmane». Nous avons donné ici, des déclarations d’un responsable de la société civile à Alger. Ce même responsable a ajouté qu’il faudrait parler avec sincérité et de n’avoir peur de personne. «Le pays qui organise aujourd’hui le 24e sommet est à l’origine du bouleversement que connaît actuellement plusieurs pays arabes», ail- ajouté. «Regardez vous-même, ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie, Libye, Egypte, Yémen, Syrie et au Sahel, a été planifié et mis en application par ceux qui, par leurs larmes de «crocodiles» font semblant de vouloir instaurer la démocratie dans le continent arabe». Nous avons donné ici, une déclaration d’un militant des droits de l’Homme. Ce même responsable n’a pas manqué d’ajouter que ces mêmes dirigeants qui parlent de démocratie sont arrivés à la tête de leur pays par la voie de putsch.

«Il faut balayer devant sa porte avant de balayer devant celle du voisin», a conclu M. Hamada. Dans le même sillage, le président d’une organisation non-gouvernemental a indiqué que l’Algérie, et en raison de ses positions claires, a été à maintes fois visée, la dernière à Tigentourine (In Amenas). C’est le même constat des autres responsables politiques à qui nous avons posé la question sur l’absence du chef de l’Etat à ce sommet. Si les réponses sont différentes, les opinions sont les mêmes, à savoir, un soutien total au chef de l’Etat de ne pas participer à un sommet arabe qui ne fait qu’ajouter du sel à une soupe déjà trop salée. Interrogé sur l’absence du président de la République à Doha, un responsable du FNA s’est interrogé de cet état de fait. «Nous n’avons pas d’information et aucune source officielles n’a évoqué ce sujet», a déclaré notre interlocuteur.

«La Ligue arabe est sous domination, elle nécessite d’être assainie», a conclu le même responsable. Il n’a pas convaincu comment pouvoir assainir cette organisation alors que les pays, qui voulaient le faire, sont en minorité ? Pour l’instant, ce sont uniquement trois pays sur presque une vingtaine qui osent émettre des réserves ou dire un «Non» à ce qu’ils voient une aberration ou une ingérence dans les affaires d’un pays souverain. La majorité des citoyens qu’on a croisés dans la rue ou joint par téléphone trouve d’avance, que le 24e sommet n’apportera rien de nouveau à la nation arabe.

Pourquoi participer et quoi faire ? ont répondu nos interlocuteurs sur l’absence du chef de l’Etat à Doha. La majorité des personnes approchées ont indiqué que la destruction de la Libye par des forces étrangères n’aurait jamais eu lieu, si la Ligue arabe n’avait pas livré ce pays sur un «plateau» au Conseil de sécurité de l’ONU. Normalement, la Ligue arabe devait veiller à ce que le linge sale de ce pays souverain soit lavé par les Libyens entre-eux en rejetant toute ingérence étrangère dans cette affaire interne, ont-ils déclaré. Malheureusement et sous prétexte de soutenir et de sauver le peuple libyen, la Ligue arabe avait décidé de donner le feu vert aux forces étrangères de massacrer une grande partie du pays et de détruire ce même peuple, ont-ils ajouté. Ces derniers indiquent que le même scénario se produit encore aujourd’hui en Syrie où la même Ligue arabe tente de détruire ce pays.

«Fort heureusement, l’armée de ce pays tient encore bon sur le terrain. Par ailleurs, la Russie et la Chine s’imposent par leur veto, mettant en échec, les diverses tentatives de ceux qui, au nom de la Ligue arabe ne jurent que par la destruction de la Syrie, ontils conclu. En somme, aucun résultat positif en faveur de la nation arabe n’est attendu de ce sommet. En outre, des décisions, qui pourraient encore jeter de l’huile sur le feu, ne sont pas à écarter. Attendons pour voir.

Moncef Rédha