Au grand dam et agacement du citoyen, les documents administratifs délivrés par les services de l’état civil, comportent parfois et même souvent, des erreurs. Celles-ci peuvent être au niveau de la transcription, des dates, des lieux… imposant au citoyen un parcours du combattant, encore un, pour les corriger.
Si le nombre de dossiers de demande de rectification d’erreurs de transcription d’état civil commises au niveau de la wilaya d’Alger était, selon certaines informations, de 15 334 durant l’année écoulée, il a atteint depuis, les 24 409. L’instance judiciaire a procédé à la rectification de 27 033 par jugement administratif, ainsi que 738 cas par décision de justice.
Une virée au service concerné au tribunal de Chéraga renseigne sur les carences de l’administration, aussi bien concernant les erreurs de transcription que d’autres qui frisent le ridicule.
Comme ce citoyen qui ne sait plus à quel saint se vouer, après s’être aperçu, à la suite du retrait de son extrait de naissance N°12, qu’il était de sexe féminin, alors que son prénom est masculin et ne prête à aucune équivoque.
D’autres exemples aussi insolites sont à relever. Nous sommes devant une situation qui frise le ridicule car à chaque fois qu’on se fait délivrer un document d’état civil, on est assuré de «tomber» sur des «erreurs» de transcription. Selon un responsable local, certains des préposés qui sont recrutés semblent ne maîtriser ni le français ni l’arabe dans la mesure où une bonne partie des livrets de famille sont rédigés dans ces deux langues. «Faux», répondent des administrés rencontrés au tribunal. «C’est la deuxième fois en moins de trois mois que je me fais délivrer des actes de naissance mal transcrits, alors que mon livret de famille est entièrement rédigé en langue arabe», déplore l’un d’eux. Les erreurs d’écriture prêtent à confusion.
Farida, une jeune femme de 30 ans s’est retrouvée inscrite de sexe masculin tandis que Nadir a été transcrit en Nadia. Des coquilles monumentales sont décelées à longueur d’année par les administrés qui en tombent à la renverse. Ce père de famille a eu la désagréable surprise de constater que son bébé était né en 2016, alors qu’il est venu au monde en janvier 2013. Dans cet enchevêtrement inextricable, les erreurs récurrentes concernent les actes de naissance portés sur les matrices et autres registres d’état civil rédigés à la main et en langue française.
«Il nous arrive souvent de découvrir des erreurs d’écriture d’état civil du patronyme d’une même fratrie, mais écrit différemment», affirme le même responsable local.
Pour le cas de ces cinq frères et sœurs inscrits différemment, chacun est tenu de formuler sa propre demande de rectification de nom. Chacun devra donc se soumettre aux désiderata de l’administration qui réclamera : l’acte de naissance de l’intéressé, de son père, de son grand-père et celui de son arrière-grand-père. La rectification du nom au niveau de la justice n’est pas systématique, car cela peut prendre du temps. Par ailleurs, une autre affaire a également été enregistrée avons-nous découvert il y a quelques jours.
Il s’agit d’une naissance enregistrée sur un livret de famille qui a eu lieu près de quatre ans après le divorce des parents. Mariée en 2004 et divorcée en 2007, la femme répudiée a donné naissance à un enfant au mois d’août 2010. L’enfant a été porté sur le livret de famille, chose qui est illégale d’après la réglementation en vigueur.
– Il est des inepties que la logique ne peut admettre. C’est du moins la réalité des choses et cela, l’administration communale à Baraki ne semble pas l’avoir admis. A consulter un extrait de naissance ECS12, délivré par le service central de l’état civil de cette commune on découvre que la ville de Rabat (Maroc) dépend administrativement de la wilaya d’Oran. Sur cet acte, délivré le 12 mars 2012, il est clairement spécifié que la personne concernée est née à Rabat, Maroc, commune d’Oran, wilaya d’Oran.
Aussi simple que cela ! Voulant avoir de plus amples informations sur cette anomalie, nous avons appris que l’acte de ce document n’est pas porté sur le registre matrice du service de l’état civil. Il n’est pas non plus porté sur le fichier informatique de ce même service. Curieusement, cette même personne a réussi à se faire délivrer un extrait d’acte de naissance N°12 sur lequel elle est portée née à Oran, ce qui est en complète contradiction avec l’ECS12.
R. K