23e jour de “shutdown” aux Etats-Unis: L’état d’urgence, ultime option pour Donald Trump ?

23e jour de “shutdown” aux Etats-Unis: L’état d’urgence, ultime option pour Donald Trump ?

Au Congrès, le blocage est total, faute d’un compromis entre démocrates et républicains sur le budget et le financement du mur voulu par Donald Trump.

L’impasse entre démocrates et républicains dans les négociations sur le budget, limite la marge de manœuvre du président américain, pour mettre fin au “shutdown”, dont les conséquences négatives commencent à se faire ressentir sur les familles des fonctionnaires, qui ne perçoivent pas leurs salaires.

En effet, la paralysie du budget fédéral en raison du bras de fer opposant Donald Trump aux élus démocrates au Congrès, lesquels refusent d’autoriser le financement du mur promis par le locataire du bureau ovale à la frontière du Mexique, bloque les salaires de 800 000 fonctionnaires. La seule alternative est le recours à l’état d’urgence, un dispositif qui permet de contourner le blocage budgétaire, auquel ont eu recours des présidents américain auparavant. George W. Bush a  utilisé ce procédé 12 fois, Barack Obama 13 fois, Bill Clinton, 17 fois.

L’état d’urgence est un processus fréquent, qui est encadré par la Constitution américaine avec une durée limitée : un an renouvelable. À noter que les décisions prises pendant l’état d’urgence peuvent faire l’objet d’attaques en justice. Pendant cette période, Donald Trump peut piocher dans les fonds civils ou militaires, comme, par exemple, ceux prévus pour indemniser les victimes de catastrophes naturelles pour financer son mur à la frontière mexicaine. Théoriquement, c’est faisable, et le président peut même demander à l’armée de saisir des terrains privés et exproprier les habitants pour commencer la construction du mur.

Reste à savoir si Donald Trump ira aussi loin. On n’en est pas encore là, et Donald Trump a assuré samedi soir que le “shutdown” pourrait “être réglé en 15 minutes”. Les démocrates, farouchement opposés au projet du mur à la frontière du Mexique, qu’ils jugent “immoral”, coûteux et inefficace pour lutter contre l’immigration clandestine, refusent de débloquer les 5,7 milliards de dollars réclamés par le président pour concrétiser son projet. Donald Trump a multiplié les tweets samedi appelant l’opposition démocrate à “revenir à Washington” pour mettre un terme à ce qu’il a appelé “l’horrible crise humanitaire à la frontière sud”. “Les démocrates pourraient régler le shutdown en 15 minutes! Appelez votre sénateur ou représentant démocrate.

Dites-leur de faire leur boulot! Crise humanitaire”, a-t-il tweeté. “En fait, il n’y a presque personne à la Maison-Blanche, sauf moi, et j’ai un plan pour le shutdown”, a-t-il écrit, assurant ne pas vouloir déclarer “si vite” une procédure d’urgence nationale qui lui permettrait d’utiliser des fonds déjà approuvés par le Congrès pour financer la construction du mur à la frontière. Il sait que recourir à une telle prérogative pourrait plonger le pays dans une tempête politico-judiciaire.

Merzak Tigrine