L’Instance chargée des consultations nationales sur les réformes politiques, présidée par M. Abdelkader Bensalah, assisté par MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, a reçu hier, dans la matinée, des représentants des mouvements de jeunesse, en la personne des présidents de la FOREM, du mouvement associatif pour la sauvegarde de la jeunesse, de l’Association El Irshad Oua El Islah, de l’organisation pour la continuité entre les générations, de l’académie de la société civile.
Un dénominateur commun a émergé concrètement de leur part à travers la nécessité de conférer au mouvement associatif et à la société civile toute la place requise en tant qu’acteurs actifs et en tant que courroie de transmission des préoccupations des franges juvéniles. L’ensemble des intervenants a défendu l’idée d’une meilleure implication du tissu associatif, de contribuer aux côtés des pouvoirs publics comme force d’appoint et vecteurs de complémentarité pour le bénéfice de la collectivité.
Le mouvement associatif, érigé au rang de partenaire
Dans sa déclaration de presse, M. Mustapha Khiati, président de la FOREM, se félicite que ce processus de consultations entre les responsables de l’Etat et les citoyens, en particulier, ceux engagés dans le mouvement associatif et la société civile soit effectif, car il leur octroie le rang de partenaires à part entière. Il a déclaré avoir transmis ses suggestions à l’Instance sur des dossiers qui concernent la jeunesse et l’enfance qui n’ont pas suffisamment bénéficié de l’attention de l’Etat. Abondant dans le même sillage, il a émis des remarques sur le système éducatif, qui lui semble affligé d’insuffisances, sur le système de santé, qui pâtit encore d’un manque de stratégie et de vision. M. Mustapha Khiati a indiqué avoir aussi suggéré des avis sur le mouvement associatif.
M. Abdelhafid Lahouel, de l’Organisation nationale pour la continuité entre les générations, a dit avoir consigné ses propositions dans un mémorandum. Il a exhibé son souci de voir la future loi sur l’information, prendre en charge les problèmes de la corporation, insistant sur l’ouverture de l’audiovisuel qui se fera en direction des authentiques compétences nationales, excluant les « businessmen de l’information au rabais » et les étrangers qui nourrissent des visées malsaines.
Il considère que le code wilaya doit veiller sur la question de la représentativité citoyenne, intégrer un plus grand nombre d’élus communaux au sein de l’APW qui est tenue d’élargir ses compétences en matière de contrôle et de conduite des projets. M. Lahouel plaide pour la suppression du couffin de Ramadhan jugeant cette aide peu efficace, car elle favorise des pratiques malhonnêtes perpétrées sur le dos des véritables indigents. Sur le plan politique, il se dit favorable au régime présidentiel.
Un Parlement et un secrétariat d’Etat pour la vie associative
L’intervention de M. Abdelkrim Abidat, président de la Confédération nationale de coordination du mouvement associatif, a d’abord annoncé qu’un futur Parlement de la société civile et du mouvement associatif sera très prochainement installé pour confédérer les énergies des 1.500 associations nationales et des 58.000 associations locales qui existent dans notre pays.
Ce Parlement est doté de tous les instruments adéquats pour donner naissance à un mouvement associatif efficace, confortant les principes de la démocratie participative. Il a indiqué que les pouvoirs publics son tenus de rationaliser le financement des associations, évitant de tomber dans le caritatif. Il plaide pour l’instauration de la Maison des associations et pour la création d’un secrétariat d’Etat à la vie associative. Il a mis en garde contre les agissements de certaines ONG étrangères qui semblent, de son point de vue, à leur guise, bénéficiant d’agréments faciles à obtenir.
Bannir le monopole de l’Etat sur la solidarité nationale
M. Ahmed Chenna, S.G. de l’académie de la société civile, s’est focalisé sur le fait que l’invitation qui leur est faite en tant que représentants de la société civile et du mouvement associatif, est une preuve palpable de l’intérêt que l’Etat leur accorde. S’agissant du volet politique, il a mis l’accent sur la mise en place d’un système semi-présidentiel.
Il a plaidé pour la consolidation des mécanismes devant régir la jeunesse et l’intégration des élites dans les institutions de l’Etat.
Le mouvement associatif et la société civile doivent se rassembler dans un cadre fédératif sous la forme d’un conseil supérieur de la société civile et du mouvement associatif.
Il a insisté sur le fait que les partis politiques doivent changer le fusil d’épaule et reconnaître au mouvement associatif la place qui lui revient. Pour sa part, M. Nasreddine Cheklal, du mouvement El Irshad Oua El Islah, a déclaré dans sa conférence de presse, que l’initiative du Chef de l’Etat pour les réformes envisagées, est un pas important dans le processus de démocratisation de nos institutions, arguant de la nécessité de renforcer les fondements de notre personnalité nationale. La révision de la Constitution doit renforcer l’islam en tant que source de législation. Il considère que certaines entraves à la liberté individuelle, sont à supprimer car elles sont en contradiction avec l’esprit de la loi fondamentale.
Il faut instaurer l’égalité entre tous les membres de la société en veillant par exemple, à éliminer les disparités salariales.
Il est temps, a-t-il dit, de bannir le monopole de l’Etat sur la solidarité nationale, de proscrire le «Riba», ou système usurier, de nos pratiques financières et bancaires.
M. Bouraïb
L’Instance de consultations consacre trois jours à des réunions internes
L’Instance chargée des consultations sur les réformes politiques consacrera trois jours à des réunions internes et reprendra ses rencontres samedi 18 juin, a indiqué, hier, un communiqué de l’Instance présidée par M. Abdelkader Bensalah assisté de MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi.
L’AGEA veut être associée aux consultations
L’Association générale des entrepreneurs Algériens (AGEA) regrette que l’Instance nationale chargée des consultations sur les réformes politiques n’ait pas daigné inviter l’AGEA et récolter ses avis.
Dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, le président de l’AGEA estime que son organisation patronale agréée par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales depuis 2003, et qui compte 1.776 adhérents (gestionnaires d’entreprises privées), a son mot à dire.
On peut lire sur le document les différentes propositions de l’AGEA. On citera entre autres « l’amnistie fiscale pour les entreprises algériennes de 1990 à 2010, d’autant plus que des entreprises étrangères ont bénéficié de rabattements fiscaux ». Autre recommandation de l’AGEA ? Qui mérite d’être relevé, « la régularisation de l’ensemble des entreprises qui ont dû fermer en raison du fameux indice d’actualisation et de révision des prix, qui mettent une éternité à voir le jour », lit-on sur le communiqué.