Alexie Andres, conseiller à la coopération culturelle à l’ambassade de France à Alger, a déclaré que 22 000 étudiants algériens font leurs études en France depuis 2014. « La France accueille 90% des étudiants algériens réalisant des études à l’étranger, soit 22 000 suivant algériens sont en France depuis 2014 pour un projet d’études. Elle reste le vivier le plus important en la matière.
Chaque année, nos espaces campus France accueillent une dizaine de milliers d’étudiants qui s’intéressent aux études en France » a-t-il ajouté. « Des profils très qualifiés 91% d’entre eux ont un niveau d’études Bac+5 à Bac+8 », a-t-il ajouté
Les difficultés persistantes de l’emploi en France n’offrent certes que peu d’opportunités de carrière à l’issue d’un séjour d’études. Aujourd’hui, un Algérien qui fait ses études à l’étranger, plus particulièrement en France, a cependant une double culture. Une expérience à internationale est effectivement très intéressante à ramener au pays, mais les mécanismes aidant au retour en Algérie sont presque inexistants. Ces jeunes diplômés et professionnels se retrouvent bien souvent démunis à l’heure d’envisager un retour, a déclaré Mme Yasmina Meziani venue témoigner de son expérience. « J’ai fait 10 ans d’études en Angleterre et je suis retournée en Algérie pour pouvoir contribuer au développement de mon pays. Ça fait maintenant trois ans que je suis à la recherche d’un emploi. Les administrations évoquent l’équivalence des diplômes », dit-elle.
« C’est un problème pour ceux qui veulent intégrer la Fonction publique ou les universités », a déclaré M. Toufik Lerari, gérant de la société Allégorie, une agence de communication digitale basée en France rachetée à l’âge de 37 ans avant de créer Allégorie en Algérie. Il ajoute que ce n’est certainement pas facile de s’intégrer rapidement et qu’il est important de se diriger vers un poste qui reflète bien son profil. « En prenant en exemple mon expérience, je dois dire que cela n’a pas été facile au début mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. »
Les entreprises algériennes et internationales implantées en Algérie, telles que Djezzy et Renault, soutiennent la cause concernant retour des compétences algériennes de l’étranger, tout en répondant à leurs besoins en recrutement. Mr Djamel Mondi, DRH de Rouiba, souligne que « la diaspora algérienne voulant retourner au pays est une réalité depuis 5 ans déjà. Je pratique le recrutement international et l’ensemble des étudiants algériens manifestent, réellement une volonté de rentrer au pays. Certes, il y a plusieurs facteurs. Certains souhaiteraient contribuer au développement économique de leur pays, d’autres constatent très concrètement que l’Algérie se développe et recherche des compétences. L’initiative de l’ITN nous permet en tant qu’entreprise de rechercher, dans un cadre bien défini, cette population qui est, d’une certaine manière, très établie ».
Rappelons que International Talents Network (ITN) est un cabinet de conseil en recrutement qui s’intéresse aux compétences algériennes, avec ou sans emploi, rentrées au pays après des études ou des carrières effectuées à l’étranger.
Pour Amina Kara et Marie-Aude Labrosse, à l’origine de ce projet, l’objectif d’ITN est de permettre aux Algériens de décrocher un emploi avant même leur retour en Algérie. Ces derniers hésitent en effet souvent à franchir le cap, de peur de ne pas trouver d’emploi adapté une fois sur place.
Pour le président exécutif de Djezzy, Vincenzo Nesci, une entreprise a tout à gagner avec ce genre de compétences. « On a besoin de recruter des meneurs d’hommes qui apportent leurs expériences internationales », estime-t-il Pour le directeur général du groupe Renault en Algérie, Guillaume Josselin, c’est le mélange de ces talents qui fait la richesse des ressources humaines dans une entreprise. Il ajoute que l’entreprise Renault a déjà contribué au recrutement de ce genre de talent et continue de recruter à ce jour.