2000 postes ouverts en 2015
Aucune instruction n’a été donnée par le ministère pour l’importation d’oignons frais.
«Nous n’avons donné aucune instruction pour importer des oignons», c’est en ces termes catégoriques que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, a répondu à une question sur cette «bizarrerie» commerciale qui a surpris plus d’un parmi les consommateurs et les divers intervenants dans le circuit d’approvisionnement du pays en matière de fruits et légumes. Le ministre a ainsi indiqué que son département n’a donné «aucune instruction pour recourir à l’importation de ce légume. D’ailleurs, notre production est largement suffisante pour satisfaire la demande», a-t-il souligné et d’inviter la presse à «faire une tournée au niveau des marchés pour constater de vos propres yeux que ce produit est largement disponible».
Cette importation d’oignons, la première depuis l’indépendance du pays, a surtout indigné nos fellahs, relève-t-on. Mohamed Mejbar, président de la Commission des producteurs de fruits et légumes affiliée à l’Union générale des commerçants (Ugcca), s’est d’ailleurs élevé jeudi dernier contre «une volonté de casser les agriculteurs algériens».
Cette opération, sans doute purement mercantile, a été dénoncée donc par le premier responsable du Madr lors d’une conférence de presse tenue hier, en marge de la 21ème session trimestrielle d’évaluation des programmes de renouveau agricole et rural des wilayas. En réponse à une question d’un journaliste sur d’éventuelles répercussions de la chute des prix du baril de pétrole sur le soutien du secteur, il soutiendra que l’agriculture, à l’instar des autres secteurs stratégiques, «ne sera pas touchée par la chute des prix des hydrocarbures», avant d’ajouter que le gouvernement avait pris toutes les précautions nécessaires pour faire face à cette situation. Cette session plénière trimestrielle d’évaluation a été précédée par la tenue des ateliers thématiques pour examiner et consolider les rapports d’évaluation des programmes de renouveau agricole et rural avec la participation de l’encadrement scientifique, technique et économique du secteur. Il en ressort que le taux de croissance enregistré dans le secteur agricole s’est chiffré à 11% durant le quinquennat 2010-2014, tandis que sa contribution dans le PIB a dépassé les 9%, a indiqué, hier à Alger, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri. Dans sa présentation du bilan agricole du quinquennat, lors d’une réunion des cadres de son secteur en présence d’autres membres du gouvernement, Nouri a considéré que la dynamique qu’avait connue son secteur commençait à donner des résultats.
Citant d’autres résultats, le ministre a estimé la valeur de la production agricole à 2 761 milliards de DA en 2014 contre 2550 en 2013. Répondant aux besoins exprimés par les producteurs et les éleveurs et pour permettre une augmentation de la productivité, le gouvernement a décidé de renouveler son soutien pour l’achat de génisses avec pour objectif de relancer les filières lait et la production de viandes rouges.
Il s’agit aussi de réviser et d’élargir le type de soutien réservé à l’acquisition de matériel agricole spécialisé dont les planteuses et les «récolteuses» de pomme de terre et de la tomate destinée à la transformation industrielle, dans l’objectif de pallier le manque de main-d’oeuvre. Il a ajouté que les agriculteurs qui souhaitent acquérir le matériel du froid afin d’augmenter les capacités de stockage vont être soutenus par les pouvoirs publics qui ont décidé d’aider à la création d’unités de transformation de fruits et légumes.
Pour atteindre l’objectif des deux millions d’hectares irrigués à l’horizon 2019, le gouvernement a décidé d’augmenter le niveau de soutien pour encourager les agriculteurs à utiliser les techniques d’irrigation économisant l’eau.
Le gouvernement a, par ailleurs, décidé d’ouvrir au profit du secteur 2000 postes budgétaires en 2015 afin de réduire le déficit constaté. Nouri a affirmé que le recensement général agricole sera lancé au cours de l’année 2015 durant laquelle le secteur compte «mettre de l’ordre» dans l’organisation interprofessionnelle révélant des possibilités de réviser les systèmes de régulation des produits de large consommation afin de les adapter aux besoins, notamment du consommateur.