20e anniversaire de la mort de Mouloud Kacem Naït Belkacem : Un éminent penseur

20e anniversaire de la mort de Mouloud Kacem Naït Belkacem : Un éminent penseur

La salle de conférences du Haut conseil islamique (HCI), à El-Biar, était pleine dimanche après-midi, lors de la rencontre débat sur le regretté moudjahid, penseur et ministre Mouloud Kacem Naït Belkacem, organisée à l’occasion du 20e anniversaire de sa disparition par l’association qui porte son nom, en collaboration avec l’institution chère au Dr  Cheikh Bouamrane.

Animée par M. Mohamed Seghir Belaâlam, chercheur en histoire et membre du HCI, la conférence a été suivie par beaucoup de personnalités nationales, culturelles et religieuses, parmi lesquelles figurent de nombreux proches et amis du défunt.

Dans ce contexte, le conférencier, qui appelait l’éminent penseur «Si l’Mouloud», a axé sa communication sur la précieuse contribution de Mouloud Kacem Naït Belkacem dans l’écriture de l’histoire de l’Algérie, en rappelant sa célèbre thèse où il affirmait que, contrairement aux assertions de l’ex-puissance coloniale, l’Etat algérien existait depuis le 15e siècle !

A ce propos, M. Belaâlam a cité nombre d’arguments, que M. Mouloud Kacem — qui n’a jamais été un spécialiste des questions d’histoire — a fait valoir à cet égard, en soulignant que durant les 3 siècles de règne ottoman, l’Algérie jouissait d’une grande autonomie vis-à-vis de la «Porte Sublime», au regard notamment des 63 traités et conventions conclus entre Alger et les puissances de l’époque comme les Etats-Unis d’Amérique, la France et autres. Il a ensuite ajouté que durant la même période, 61 consuls étrangers résidaient en Algérie, que les correspondances étrangères adressées à Alger portaient en en tête «République d’Alger», etc. Le conférencier a tenu à ajouté que Si l’Mouloud a laissé de nombreux écrits sur le thème, que ce soit dans les 4 ouvrages qu’il a publiés durant sa vie ou dans les journaux, sans manquer de rapporter nombre d’observations et critiques dont il s’est rendu auteur vis-à-vis de certaines positions défendues par des personnalités historiques du pays.

Quant au Dr Mohand Arezki Ferrad, il a tenu à présenter une brève communication sur la position de Mouloud Kacem Naït Belkacem à l’égard de l’amazighité, en soulignant, dans ce contexte, que le défunt considérait que les dimensions amazigh et arabe de l’identité nationale étaient tout à fait complémentaires, et rappeler les principes de l’authenticité et la modernité qui caractérisaient ses positions. Il a également appelé les Algériens, a ajouté Dr Ferrad, à glorifier la période de règne numide sur l’Algérie et ses prestigieux chefs historiques, comme Juba II, lors du colloque sur la pensée islamique à Constantine et dans son intervention à l’Académie militaire de Cherchell, en mars 1973. L’intervenant a ensuite rappelé que grâce à la précieuse contribution de Mouloud Kacem en matière d’histoire ancienne, le grand poète algérien Moufdi Zakaria a composé sa célèbre œuvre Iliade d’Algérie.

Fervent militant du PPA, a souligné le conférencier, le défunt a participé indirectement aux accords d’Evian en qualité d’expert en histoire et en religion. Enfin, le moudjahid et ancien ministre, M. Lamine Bechichi, a indiqué pour sa part qu’il a connu le défunt à Djamaâ Zitouna de Tunis, et qu’il garde de bons souvenirs du regretté Mouloud Kacem, durant la lutte de libération nationale, en rappelant que le défunt était derrière la création d’une troupe de théâtre, qui a permis notamment aux étudiants algériens de l’époque, de travailler et de subvenir à leurs besoins.

La rencontre s’est clôturée par une intervention de Dr Mohamed Gaher, vice-président du HCI, dans laquelle il a évoqué brièvement les nombreuses qualités humaines et professionnelles dont a fait montre le défunt Si l’Mouloud, au cours des diverses périodes de sa vie.

Mourad A.