Me Bouchachi : « Nous régressons dans tous les domaines liés aux droits de l’Homme » 

Me Bouchachi : « Nous régressons dans tous les domaines liés aux droits de l’Homme » 

Algérie- L’avocat et militant des droits de l’Hommes Mostefa Bouchachi revient ce jeudi 10 décembre sur la situation des droits de l’homme dans le pays, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme

Dans un entretien accordé au quotidien Liberté, l’avocat a noté une régression constante en matière des droits de l’homme. « Nous régressons dans tous les domaines liés aux droits de l’Homme », a-t-il déploré.

Dans son constat, Me Bouchachi souligne que « la parole est bridée, la liberté d’expression est interdite, des journalistes sont emprisonnés pour l’exercice de leur fonction. Des dizaines de personnes sont poursuivies dans des juridictions juste parce qu’elles ont exprimé leurs positions dans des questions politiques ».

L’avocat souligne également « des dépassements que subissent des citoyens lors de leur interpellation dans des locaux des services de sécurité de manière générale ».

Plus loin encore, Me Bouchachi affirme que « ces dépassements peuvent aller jusqu’à des agressions physiques ». Et là, selon lui, « lorsque des victimes se plaignent, y compris parfois de tortures, la justice n’ordonne même pas l’ouverture d’enquêtes sur ces violations des droits humains ».

Résolution du parlement européen : selon Me Bouchachi, l’Algérie ne peut donc dénoncer “une ingérence dans les affaires internes”

Concernant la récente résolution du parlement européen sur la situation des droits de l’hommes en Algérie, l’avocat estime « qu’elle (l’Algérie) ne peut pas dénoncer “une ingérence dans les affaires internes” ».

La raison ? « L’Algérie, à l’instar de tous les pays dans le monde, a accepté le principe selon lequel, la communauté internationale a un droit de regard sur la situation des droits de l’Homme », a expliqué le juriste.

Sur ce même point, il précise que « l’Algérie a signé un accord d’association avec le Parlement européen qui stipule, dans son article 02, que les États européens s’engagent à aider les pays signataires. Mais en contrepartie, les États partenaires doivent s’engager à respecter les droits et libertés ».

Pour lui, « au lieu de soulever toute cette tempête, les autorités feraient mieux de respecter les droits des citoyens. Dans ce cas, personne ne pourrait intervenir ».

Merzouk.A