Hommage à Saïd Mekbel, assassiné le 3 décembre 1994 à Alger

Hommage à Saïd Mekbel, assassiné le 3 décembre 1994 à Alger

Algérie- « Qui tue ? Pourquoi on tue ? Comment on tue ? Quand on tue ? » C’était les dernières lignes rédigées par le journaliste et chroniqueur Saïd Makbel, avant d’être assassiné dans un restaurant à Hussein Dey à Alger le 3 décembre 1994.

26 ans ont passé, jour pour jour de son lâche assassinat, par deux terroristes islamistes, laissant derrière lui un parcours des plus riches et des plus honorables et visiblement tant de questions sans réponse.

Il a été l’un de ceux qui ont bravé la peur qui régnait alors, du fait de la montée de l’intégrisme, menaçant tous ceux qui dressent dans leur chemin obscur. Malgré le danger imminent qui le guettait à chaque coin de rue, il a continué à apporter une lueur d’espoir à ses lecteurs.

À travers des billets à l’humeur sarcastique, l’auteur de la chronique Msmar Djeha, a été le témoin d’une époque, où le journalisme n’a pas été seulement un crime, mais plutôt un pêcher, carrément !

Avant d’être lâchement assassiné le 3 décembre 1994, le fils prodige de Bejaia a été menacé à maintes reprises. Il a, en effet, échappé à un premier attentat le 8 mars 1994 à la sortie de son domicile.

Étrange coup du sort ?

Quelques mois plus tard, il est de nouveau la cible d’un attentat dans un restaurant proche de son journal « Le Matin » à Hussein Dey à Alger. Touché par deux balles dans la tête, il succombe à ses blessures le lendemain à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja.

Selon le témoignage de Smaïl Medjeber, l’un de ses amis, Saïd Mekbel se savait quotidiennement en danger de mort. « Quotidiennement, comme il me l’avait dit, il se savait en danger de mort. Chaque soir, il n’était pas sûr d’arriver jusqu’à chez lui », avait-il témoigné.

Dans son dernier billet intitulé « Ce voleur qui … », publié le jour de son assassinat, Said Mekbel avait écrit : « … C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sûr d’arriver à son travail. Et lui qui quitte, le soir, son travail sans être certain d’arriver à sa maison ». Étrange coup du sort ?

Merzouk.A