Affaire Toufik, Tartag, Saïd Bouteflika et Hanoune : le débat sur la thèse du « complot », relancé

Affaire Toufik, Tartag, Saïd Bouteflika et Hanoune : le débat sur la thèse du « complot », relancé

L’affaire de « complot » contre l’autorité de l’État et de l’armée impliquant le général à la retraite Mohamed Mediène, dit Toufik et le général-major Bachir Tartag, Saïd Bouteflika, et Louisa Hanoune, vient d’être remis sur la table.

En effet, le pourvoi en cassation de l’affaire, accordé par la Cour suprême mercredi 18 novembre en cours, relance déjà le débat, notamment en ce qui concerne la thèse du « complot ». Si pour plusieurs juristes, cela pourra faire tomber cette théorie, d’autres estiment que la Cour suprême n’a statué que sur la forme et non pas sur le fond. Ce qui veut dire que l’orientation des décisions ne risque pas de changer.

Dans un entretien accordé au quotidien Liberté, Me Abdelhak Mellah estime que « les pourvois en cassation n’ont rien d’exceptionnel ou de particulier », car « corriger des décisions judiciaires fait partie du fonctionnement normal de la justice ».

L’avocat souligne, concernant l’issue que pourra avoir l’affaire, qu’au « lieu de critiquer une éventuelle libération, il serait plus légitime, à mon avis, de discuter du bien-fondé de la poursuite et de la mise sous mandat de dépôt et de la condamnation de ces prévenus ».

Pour lui, « la question qui se pose est plutôt celle de savoir si leur emprisonnement est justifié. Est-ce que réellement, il y a eu complot ? ». Sur ce point il estime que « s’il s’agissait uniquement des faits rapportés, c’est-à-dire d’une rencontre destinée à discuter d’organiser la succession à Bouteflika, il n’y a pas l’ombre d’un complot ».

Il convient de noter que les avocats des mis en cause dans l’affaire ont tous été optimistes après la décision de la Cour suprême. Pour Miloud Brahimi, avocat du général Toufik rapporté par El Watan, « elle ouvre la voie à une réparation du préjudice causé aux accusés. J’espère que nous continuerons sur cette lancée pour faire tomber cette théorie du complot qui n’a jamais existé ».

Dans un même ton, Me Bergheul, avocat du général-major Bachir Tartag, estime qu’avec une telle décision, « la Cour suprême ouvre une nouvelle voie qui nous permet d’être plus ou moins optimistes. La décision a suscité un soulagement pour les familles ».

L’avocat espère « que le prochain procès fera tomber cette théorie du complot qui s’est révélée, avec le temps, un bluff. Même dans le dossier judiciaire, elle n’existe pas. L’affaire est tout simplement le fruit d’un règlement de comptes ».

Merzouk.A