Les anciens ministres incarcérés accablent Bouteflika

Les anciens ministres incarcérés accablent Bouteflika

Plusieurs ministres de l’époque de Bouteflika ont été auditionnés par la Cour d’Alger, dans le cadre du procès de l’homme d’affaires Ali Haddad. Le point commun entre eux, à part d’être tous incarcérés, était de tout mettre sur le dos de l’ancien président déchu.

À commencer par l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia qui a nié les accusations d’octroi d’indus avantages au principal accusé Ali Haddad, en s’appuyant sur le fait qu’il n’était pas en fonction au moment où certains marchés lui ont été octroyés.

Citant l’exemple du raccordement du port Djendjen à l’autoroute, Ouyahia dira :« On m’accuse d’octroi d’indus avantages, mais c’est pourtant moi qui suis intervenu en faveur d’une société chinoise et non pas pour Ali Haddad en ce qui concerne la cimenterie de Djelfa », selon le quotidien le Soir d’Algérie qui a rapporté l’audience.

Sur une question du juge à propos des sociétés appartenant à ses enfants, l’ancien premier ministre répond que « ce sont des sociétés créées dans le cadre du dispositif de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej), l’ancien président de la République en était informé ».

Pour l’autre ancien premier ministre Abdelmalek Sellal, qui était plutôt sur un ton ironique lors de l’audience du lundi dernier, il déclare qu’il pensait « être honoré » et lui « remettre une médaille » et « non pas me jeter en prison où je ne manque d’ailleurs de rien ».

Lors de son interrogation sur l’accusation dont il fait face, qui est l’octroi d’indus avantages, Sellal déclare que « tout le monde sait que je n’ai fait qu’appliquer le programme du président de la République. J’ai été nommé à une période très difficile, Bouteflika était très malade et je devais tout assumer ».

Concernant la question du 5e mandat, l’ancien premier ministre a enfin avoué que « le 5e mandat était une grosse erreur. Il a failli mener le pays vers le chaos ! Aujourd’hui, moi je suis prêt à voter pour la nouvelle Constitution ».

Pour Amara Benyounès, en sa qualité d’ancien ministre de l’Industrie, également poursuivi pour avoir octroyé d’indus avantages à Haddad, il affirme que « lorsque le projet d’extraction minière a été octroyé à Haddad, cela faisait cinq mois que j’avais quitté le ministère de l’Industrie, et j’assurais la fonction de ministre du Commerce ».

A noter ici qu’il a été poursuivi pour avoir octroyé à l’homme d’affaires Ali Haddad un projet d’édification d’une cimenterie qui n’a jamais vu le jour. Mais il affirme « les charges ont été modifiées », et « je me suis retrouvé poursuivi parce que j’avais autorisé un partenariat avec une société chinoise ».

Et c’est ici qu’il cite la présidence de la république. « J’avais pourtant demandé à l’entreprise nationale GICA de trouver un autre partenaire, le choix venait, cependant, de la présidence de la République », a-t-il déclaré au juge.

Rédaction d’Algerie360