Zoubida Assoul : la nouvelle constitution “donne au président des pouvoirs pharaoniques”

Zoubida Assoul : la nouvelle constitution “donne au président des pouvoirs pharaoniques”

Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), estime que le projet d’amendement de la constitution « est irrecevable dans la forme et dans le fond », et estime que « les résultats du référendum du 1er novembre sont connus d’avance ».

Dans un entretien accordé au quotidien El Watan, Mme Assoul a tout d’abord livré la position de son parti quant à ce projet. « Notre parti considère que le problème de l’Algérie n’est pas tant la Constitution, ni les lois, il s’agit plutôt du manque de légitimité des institutions, de la nature du système politique et de gouvernance », a-t-elle soutenu.

Pour elle « la priorité n’est point l’amendement de la Constitution, surtout dans une telle conjoncture où la pandémie de Covid-19 a aggravé la situation économique et sociale, l’heure est à la solution politique, d’autant plus que ce système n’a jamais respecté la Constitution et nous n’avons pas de garantie qu’elle le sera dans l’avenir ».

La présidente de l’UCP estime d’emblée que « le contenu du projet d’amendement est à l’opposé des effets d’annonce faits par le chef de l’Etat ». Avant de trancher : « pour nous, ce projet est irrecevable en la forme et dans le fond ».

Soulignant qu’en « politique on mesure le degré de sincérité par l’action sur le terrain », Mme Assoul constate que depuis « l’arrivée du nouveau locataire d’El Mouradia, il y a de plus en plus de détenus d’opinion, des activistes, des journalistes poursuivis ou incarcérés, les médias sont fermés à l’opposition, l’absence de débat contradictoire, l’absence de décision économique pour faire face aux dégâts engendrés par la pandémie et sa gestion ».

Pour Mme Assoul, « le projet dans sa dernière mouture a donné des pouvoirs pharaoniques au Président, il contrôle tous les leviers de décision ». « – il est le chef du pouvoir exécutif et même celui du pouvoir réglementaire. – Il est chef suprême des armées et ministre de la Défense. – Il nomme à tous les postes civils, militaires, diplomatiques, administratifs, dirigeants des autorités de régulation. – Les chefs des institutions de contrôle et de régulation : Cour des comptes. – La Cour constitutionnelle est sous sa coupe », a-t-elle énuméré.

Pour ce qui est de sa déclaration sur « les résultats du référendum du 1er novembre » qui sont, selon elle « connus d’avance », la présidente de l’UCP affirme qu’elle s’est « basée sur la lettre de mission destinée à M. Laraba et sa commission pour l’amendement de la loi électorale afin de la mettre en conformité avec le nouveau texte de la Constitution, alors que le référendum n’aura lieu que le 1er novembre, et nous ne sommes pas censés connaître le résultat d’avance ».

Et c’est ce qui la « laisse croire que le pouvoir ne se soucie même plus de sauver les formes élémentaires. C’est dire que ce référendum n’est qu’une formalité ». Avant d’ajouter que « pour la majorité des citoyennes et citoyens, ce référendum est un non-événement, ils sont préoccupés par la pandémie et ses conséquences sur leur pouvoir d’achat, la préservation de leurs emplois, la rentrée scolaire et universitaire de leurs enfants ».

Rédaction d’Algerie360