Ali Benouari s’exprime sur l’endettement extérieur 

Ali Benouari s’exprime sur l’endettement extérieur 

L’ancien Ministre, M. Ali Benouari, a publié une contribution à travers laquelle il s’est exprimé sur l’endettement extérieur, et les facteurs qui plaidaient en sa faveur.

L’ancien secrétaire général du Comité des emprunts extérieurs à la banque centrale d’Algérie, M. Ali Benouari, s’est exprimé au sujet de l’endettement extérieur, estimant que ce dernier, pouvait être un « levier de croissance économique ».

En effet, pour l’ancien Ministre M. Benouari, il faut aborder la problématique de l’endettement extérieur avec « rationalité », et surtout de manière « décomplexée » car plusieurs facteurs plaident en faveur de cette-ci.

En premier lieu, M. Benouari a expliqué que « l’endettement extérieur pourrait pallier à l’insuffisance de l’épargne intérieure. Cette épargne est aujourd’hui de l’ordre de 40%, mais elle ne cesse de décliner depuis son pic de 2006 (57 %) ». À ce propos, il a souligné que « l’endettement extérieur était donc un excellent moyen pour pallier à cette insuffisance et relancer l’investissement et la croissance ».

« Il (l’endettement extérieur) aiderait à financer des projets à fort impact social et économique, à l’instar du doublement et de l’électrification de nos lignes de chemin de fer, ou encore la réalisation de notre ambitieux projet de développement des énergies renouvelables. Nous éviterons aussi de freiner les investissements dans le domaine du pétrole et du gaz, parfaitement éligibles aux crédits extérieurs. Les banques multilatérales de développement comme la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement et les fonds de développement spécialisés s’empresseront de financer ces projets. Leurs lignes de crédit, peu coûteuses et à maturité longue ne pèseront pas sur notre indépendance financière. C’est un pari sur le développement du pays, tout le contraire du pari sur une hypothétique augmentation du prix du pétrole », a-t-il expliqué.

Le second point abordé par l’ancien Ministre, et qui plaide en faveur de l’endettement extérieur, et le fait que les endettements « ne se valent pas », ceux destinés à financer « des biens de consommation ne sont pas sains », tandis que ceux destinés à financer « des projets de développement structurants et rentables, tournés vers l’exportation, sont acceptables et créent de la richesse ».

En troisième lieu, M. Benouari a évoqué la diversité des formes d’endettement, et la capacité de ce dernier à s’auto-financer.

« C’est ainsi que l’on peut s’endetter en liant le financement d’un projet à sa capacité à générer les ressources qui assureront son remboursement. C’est le cas de ce qu’on appelle le « projcet finance », qui est adossé au système de concessions. Il s’auto-rembourse par les recettes générées par le projet. C’est une sorte d’investissement (IDE), mais avec la différence qu’avec le « project finance » la dette s’éteint complètement au terme de la durée de la concession. Le potentiel de ces financements particuliers est infini. Peuvent être financés par ce biais des lignes de chemin de fer et des autoroutes à péage, des centrales électriques, des fermes solaires photovoltaïques et éoliennes, des raffineries, etc. Bref, tout ce qui entre dans la sphère marchande et qui dispose d’un débouché garanti », a-t-il détaillé.

Pour le quatrième et le cinquième point, l’ancien SG du Comité des emprunts extérieurs à la banque centrale d’Algérie a souligné que l’endettement extérieur « permetait d’opérer un meilleur contrôle sur les coûts et les délais des investissements. Contrôle assuré conjointement par le bailleur de fonds et l’État », rajoutant que c’est « une bonne arme de lutte contre la corruption, car les bailleurs de fonds contrôlent aussi les procédures d’appels d’offres. Cela mettra un frein aux dérives observées, comme celle de l’autoroute Est-Ouest, la plus chère au monde ».

À la fin de sa contribution, M. Ali Benouari a rappelé qu’il ne fallait pas « dépasser le ratio du service de la dette (remboursement en principal et en intérêts), qui est communément fixé à 25% des revenus en devises du pays », rajoutant qu’il fallait « réapprendre à revenir sur les marchés financiers, après une longue absence pendant laquelle nous avons perdu toute expertise en matière de négociation, de contrats et d’approche des marchés financiers. Nous aurons bien besoin de cette expertise le jour où nous devrons revenir sur ces marchés ».

 

Rédaction d’Algérie 360.