Karim Tabbou : « Je suis objet d’un chantage judiciaire mais je ne vais jamais me taire »

Karim Tabbou : « Je suis objet d’un chantage judiciaire mais je ne vais jamais me taire »

Karim Tabbou s’est rendu mercredi dernier à son village natal en Kabylie, où il a été accueilli en héros.

Karim Tabbou s’est rendu mercredi dernier, en fin de journée, à son village natal Ath Amar, wilaya de Tizi Ouzou. Les habitants du village en question, et même ceux des villages voisins, se sont réunis pour l’accueillir en héros, comme rapporté par notre confrère Liberté.

Très ému par cet accueil, Karim Tabbou prend la parole pour saluer et remercier la foule qui est venue le voir.

« Je tiens à vous dire en premier lieu que vous m’avez honoré. Je sais que cette montagne peut bouger mais pas votre dignité dont je n’ai jamais douté. Je suis fier de vous », a-t-il déclaré.

« Je vais parler en français, en arabe et en kabyle parce qu’il y a ce que je veux vous dire à vous, et il y a ce que je veux dire à eux. Nous ne devons pas oublier qu’il y a encore des détenus qui demandent à être soutenus et que nous devons soutenir d’une manière forte et visible », a-t-il rappelé.

Lors de sa prise de parole, M.Tabbou a révélé qu’il a fait l’objet de 19 enquêtes judiciaires, souligne la même source.

« On m’a fait subir, et subir beaucoup. Aujourd’hui encore, je suis objet d’un chantage judiciaire, on laisse sur ma tête deux procès pour me clouer la bouche, mais pour les idées que je défends, pour la vérité et pour la démocratie, je ne vais jamais me taire », a-t-il indiqué.

Dans ce même contexte, il a souligné qu’il a été en prison suite à des poursuites pour atteinte au moral de l’armée, indique Liberté.

« Nous ne sommes pas contre l’armée en tant qu’institution, mais nous n’acceptons en aucun cas que l’institution militaire soit impliquée dans des questions et des conflits politiques. L’institution militaire doit rester l’institution de tout le monde, l’institution du peuple algérien. Mon message le plus important est que nous voulons une gestion politique du pays, en accordant les libertés aux citoyens, en écoutant les Algériens et les Algériennes qui réclament leurs droits, et qui crient haut et fort à l’unisson qu’ils veulent une véritable démocratie, un État de droit et une justice indépendante », a-t-il expliqué.

À la fin, Karim Tabbou a mis le point sur l’union et la détermination du peuple, particulièrement au sujet de l’avenir des générations montantes, il a également rappelé que le débat vise à apporter et à produire de nouvelles idées.

« Il n’y a aucun exemple dans l’humanité où un système a réglé des questions liées à la vie des personnes, à leurs libertés, à leurs droits avec des méthodes sécuritaires et les prisons. Nous leur avons déjà démontré qu’à l’Est comme à l’Ouest, au Sud comme au Nord, tous les Algériens ont le même objectif, alors, restons solidaires, unis et surtout déterminés car il s’agit de l’avenir de nos enfants. La meilleure façon de déconstruire le pouvoir, c’est de nous construire nous-mêmes », a-t-il affirmé.

« Aujourd’hui, nous pouvons alors diverger sur des questions politiques, nous ne sommes pas complexés pour mener tous les débats, mais la première condition d’un vrai débat est un climat apaisé, un débat qui doit aboutir à la production des idées », a-t-il rappelé.

Pour rappel, Karim Tabbou a été libéré provisoirement par la chambre d’accusation de la Cour d’Alger, qui a examiné le recours introduit par sa défense autour de l’exécution de la décision du 24 mars dernier où il avait été condamné à 1 an de prison ferme.

Rédaction d’Algérie 360.