Un second plan d’urgence de lutte contre les chocs sanitaire et pétrolier est indispensable pour éviter une récession plus profonde (Analyse)

Un second plan d’urgence de lutte contre les chocs sanitaire et pétrolier est indispensable pour éviter une récession plus profonde (Analyse)

Un second plan d’urgence de lutte contre la covid-19 et le choc pétrolier est indispensable pour pallier les insuffisances du plan actuel et surtout atténuer les effets de la récession dans laquelle vient de plonger le pays.

A l’instar de tous les pays dans le monde, l’Algérie avait adopté un plan d’urgence pour lutter contre les effets de la pandémie de la covid-19 et de ceux du choc pétrolier de mars 2020. Ce plan d’urgence a programmé des ressources pour protéger la santé publique, appuyer financièrement les populations affectées par les chocs ainsi que les entreprises dont une grande partie a été forcée de cesser toute activité.

Ce plan a été basé, comme pour tous les autres pays, sur l’hypothèse d’une normalisation de la situation sanitaire à partir du second semestre 2020. Force est de constater que les effets de la pandémie vont continuer à se faire sentir au cours du reste de l’année en cours et en 2021 en l’absence de vaccin.

Ce qui conduit l’economie mondiale directement vers une récession de grande ampleur, tels que le montrent les reculs de la croissance au cours du second trimestre de 2020 (entre 10-15%) au niveau des pays avancés. De plus, les perspectives mondiales sont pessimistes vu les projections de chute du commerce mondial et des prix du pétrole de plus de 10% et 40%, respectivement.

Dans ce contexte, les plans d’urgence bâtis en mars -avril sont clairement insuffisants pour contenir les effets négatifs du choc sanitaire. Beaucoup de pays sont donc en train de concevoir des plans complémentaires pour éviter des recessions profondes. L’Algérie également a besoin d’un second plan d’urgence pour les mêmes raisons d’autant qu’elle fait face à un choc pétrolier durable. Faute d’un second plan (comprenant entre autres un stimulus fiscal), le rebond de la crise ne sera ni en V ni en U mais en L, ce qui pourrait aggraver la récession dans laquelle le pays se trouve et demander des années à surmonter. Seul un plan ambitieux bien ciblé et immédiat peut faire contrepoids à l’incertitude croissante parmi les entreprises et les consommateurs alors que les cas de coronavirus augmentent et les perspectives d’un vaccin salvateur sont incertaines pour le moment.

Les chocs sanitaire et pétrolier sont intervenus dans un contexte macroéconomique déjà fragile. À fin 2019, du fait de la mauvaise gestion du pays depuis 2010 et notamment après le choc pétrolier de 2014, les indicateurs macroéconomiques font apparaitre de profonds déséquilibres macroéconomiques. Ainsi, l’économie algérienne enregistrait une croissance atone (0,8%), un chômage très élevé (1,3 millions de personnes), des déséquilibres budgétaires et du compte courant de la balance des paiements considérables (9,5 % du PIB et 9,9 % du PIB, respectivement) et une baisse continue des réserves de change, seul rempart contre la fragilité structurelle de nos comptes extérieurs (réduction de $16,6 milliards entre fin 208 et fin 2019).

Le plan d’urgence actuel comprend un ensemble de mesures variées et vise à juste titre à protéger la santé publique, les travailleurs et les entreprises

(1) Pour ce qui est mesures budgétaires, une loi de finances complémentaire (LFC) a été promulguée le 4 juin. Elle comporte des mesures de dépenses additionnelles d’un montant de 70 milliards de dinars (soit 0,32 % du PIB) pour atténuer les impacts sanitaires et économiques de la crise de la covid-19. Pour le secteur de la santé, ont été budgétisés 3,7 milliards DA pour les fournitures médicales, 16,5 milliards de DA pour les primes aux agents de santé et 8,9 milliards de DA pour le développement du secteur de la santé. Pour l’impact économique, la LFC prévoit 20 milliards de DA d’allocations aux travailleurs mis en chômage du fait de la covid-19 et 11,5 milliards de DA pour les transferts aux ménages pauvres. En outre, les autorités ont organisé les 20, 21 et 22 juillet 2020 une rencontre avec les partenaires sociaux et civils pour débattre d’une réforme fiscale rendue indispensable par les crises actuelles ;

(2) Pour ce qui est des mesures monétaires et macro financières, notons que le 15 mars, la Banque d’Algérie abaissait le taux de réserves obligatoires de 10% à 8% et son principal taux directeur de 25 points de base à 3,25%. Le 6 avril, la Banque d’Algérie annonçait qu’elle assouplissait les ratios de solvabilité, de liquidité et de prêts improductifs des banques. En outre, ces dernières étaient autorisées à prolonger le paiement de certains prêts sans qu’il ne soit nécessaire de les provisionner. Le 30 avril, la Banque d’Algérie abaissait de nouveau son principal taux directeur de 3,25 à 3,00%, réduisait son ratio de réserves obligatoires de 8% à 6% en même temps qu’elle diminuait les décotes sur les titres publics utilisés pour le refinancement ;

(3) mesures de taux de change et de balance des paiements. Les autorités prenaient, en outre, plusieurs mesures visant à réduire le niveau des importations d’au moins $10 milliards (5,9 % du PIB). Les autorités ont également interdit l’exportation de plusieurs produits, notamment des produits alimentaires, médicaux et d’hygiène. Finalement, le 14 juillet, le gouvernement a annoncé la préparation d’un plan national de relance socio-économique, qui sera discuté avec l’ensemble des acteurs économiques les 16 et 17 août 2020.

Le plan d’urgence actuel souffre de certaines insuffisances stratégiques et opérationnelles qui réduisent son efficacité

Focalisons-nous sur 5 questions fondamentales : (1) est ce que ce plan s’inscrit dans une stratégie à moyen terme ? (2) repose-t-il sur un ajustement budgétaire symétrique tenant compte des marges de manœuvre nouvelles consécutives à la baisse des prix du baril de brut ?  (3) Est-ce que le volume global de liquidité et le ciblage des mesures de relance budgétaires sont appropriés pour impacter positivement la demande globale et l’offre globale et in fine l’activité économique ? (4) Est ce que les mesures monétaires peuvent influencer l’activité économique ? et (5) est ce que les mesures sociales sont efficaces pour appuyer les populations bénéficiaires faute de ciblage approprié ?

(1) Pour la question 1, la démarche a été conduite en dehors d’un cadre cohérent et global qui aurait traduit la détermination et l’ambition du pays à gérer ces deux crises profondes de façon méthodique et rigoureuse. Le plan d’urgence aurait gagné en efficacité si il était inscrit dans une stratégie ciblant des objectifs macroéconomiques à moyen terme précis et réalistes contenus dans un cadre budgétaire à moyen terme (CBMT) ;

(2)  Pour la question 2, la LFC 2020 inclut 40 mesures, dont 37 au titre des recettes ce qui conduit à un ajustement asymétrique avec un accent sur les recettes (dont le perpétuel recours aux avantages fiscaux inutiles) au détriment de la partie dépenses courantes et en capital (où il y a pourtant des marges de manœuvre, y compris dans ce contexte social difficile) en raison de la baisse des prix du baril. En conséquence, la conception de la politique budgétaire à la base de la LFC 2020 aggrave inutilement un déficit des finances publiques déjà important et dont le contrôle est indispensable pour créer les conditions de la reprise économique à terme ;

(3) Pour la question 3, une relance budgétaire est importante pour augmenter la demande, laquelle pourrait induire une hausse de la production et stimuler la croissance. À contrario, elle peut aussi potentiellement conduire à de l’inflation. La même relance peut également impacter l’offre globale en fonction de la nature des dépenses entreprises. Dans le cas de la composante relance budgétaire du plan d’urgence actuel, le montant global est de 70 milliards de DA (soit 0,32 % du PIB) et 1,4 % du volume total des dépenses courantes budgétisées dans la LFC 2020. Trois problèmes surgissent : (1) Ce montant global est trop faible pour faire une différence sur l’activité économique et in fine le niveau de vie des populations : (2) Avec un multiplicateur de dépenses courantes de 0,6 % pour l’Algérie, ces 70 milliards de DA ne vont induire que 420 millions de DA de dépenses courantes additionnelles, soit un montant trop faible pour produire un impact ; et (3) sur les 70 milliards de DA de dépenses totales, seules 56 milliards de DA sont des injections avec un ciblage approprié pouvant influencer la demande globale à court terme ;

(4) Pour la question 4, la faiblesse du canal de transmission de la politique monétaire, la faible capacité technique du système bancaire et la faible inclusion financière sont autant de contraintes réduisant l’efficacité des mesures monétaires accompagnant la relance budgétaire et les mesures d’appui aux entreprises; et

(5) Pour la question 5, l’absence de données sociales précises réduisent la portée des mesures destinées à distribuer des revenus et soutenir la demande de la part des catégories les plus vulnérables de la société.

L’économie algérienne est entrée en récession à fin juin 2020 et les perspectives pour l’année 2020 dans son ensemble sont défavorables :

Pour le premier trimestre, les données disponibles à fin mars font apparaitre : (1) un recul de la croissance économique de 4% en raison d’une baisse de la consommation (publique et privée) et de la chute des investissements et des exportations ; (2) une inflation en hausse (2,1%) par rapport à la même période en 2019 reflétant essentiellement une remontée des prix des produits alimentaires ; (3) un déficit du compte courant de la balance des paiements  de 7,0 % du PIB ; (4) un déficit du budget de 24,8% du PIB, reflétant une niveau de dépenses très élevé de 2520  milliards de DA ; (5) un taux de change moyen du DA vis-à-vis du dollar de 121,35, soit une dépréciation de 4,5 % par rapport au niveau de décembre 2019 ; et (5) une stagnation de la masse monétaire à environ 17,000 milliards de DA, en cohérence avec une activité économique fortement en baisse. Ces mauvais résultats concernent une période précédant la fermeture de pans entiers de l’economie et le confinement des consommateurs et des travailleurs. Pour le second trimestre, il est à attendre des performances économiques reflétant pleinement les effets du confinement. A titre préliminaire, il faut anticiper un recul de l’activité économique (environ 5-6%), ce qui plongera le pays dans une récession, définie comme une contraction de la croissance pendant 2 trimestres consécutifs. L’inflation a atteint 2,8 % du fait de la hausse des produits alimentaires. Sur le trend actuel, et à titre indicatif, les déficits du budget et du compte courant de la balance des paiements se situeraient à environ 25% du PIB et 8 % du PIB, respectivement. Le niveau des réserves serait de $55 milliards à fin juin 2020. Pour ce qui est de l’année 2020 dans sa globalité, les principaux indicateurs seront les suivants : (1) une croissance négative de 5,5 % ; (ii) une inflation de 5% ; (3) un déficit budgétaire de 15,3 % du PIB ; (4) un déficit du compte courant de la balance des paiements de 16,3 % du PIB ; et (5) des réserves de change se situant à environ $43 milliards. Une economie en super crise.

Le contexte international reste difficile : Pour le FMI, la croissance mondiale est projetée à –4,9% en 2020, 1,9 point de pourcentage en dessous des prévisions des Perspectives de l’économie mondiale (PEM) d’avril 2020. La pandémie de la covid-19 a eu un impact négatif plus prononcé sur l’activité au premier semestre 2020 que prévu. La reprise devra, en conséquence, être plus lente qu’anticipée jusqu’à présent. En 2021, la croissance mondiale est projetée à 5,4%. L’impact négatif sur les ménages à faible revenu est particulièrement aigu, mettant en péril les progrès significatifs réalisés dans la réduction de l’extrême pauvreté dans le monde depuis les années 1990.

L’Algérie a besoin d’un second plan d’urgence :

(1) Pourquoi ? en raison :  (i) des faiblesses du plan d ;urgence actuel : (ii) de l’état de récession dans lequel est entrée l’Algérie ; et (ii) de la contraction considérable de l’economie mondiale, accompagnée d’une baisse de la demande extérieure, une chute des transports de voyageurs et des exportations de pétrole ainsi qu’ une baisse des prix des produits de base; (2) les conséquences d’une inaction : sont néfastes car la récession laisserait des traces profondes vu les coûts humains et économiques considérables qu’elle entraine. En effet, un chômage prolongé ne nuit pas seulement aux perspectives d’emploi et de revenus des travailleurs, mais aussi leur santé et leur bien-être et ceux de leur famille. Les longues périodes de chômage et les faillites d’entreprises peuvent également réduire considérablement la capacité de production de l’économie au-delà de la fin d’une récession. C’est pourquoi il est important que les autorités se donnent les moyens pour réduire la gravité de la récession actuelle ; (3) les objectifs du nouveau plan : (i) protéger davantage la santé des populations ; (ii) fournir des revenus aux populations durement touchées par les conditions économiques ambiantes : (iii) soutenir les entreprises pour éviter un plus grand recul de la production du pays ; (iv) préserver la solvabilité du système financier national qui risque de subir de graves dommages ; et (v) préserver la stabilité sociale du pays.  Deux questions se posent : (1) comment articuler la second round de la phase d’urgence avec la phase post urgence ou quelle stratégie de sortie de crise ? quel serait le niveau de la relance budgétaire du second plan d’urgence et les mesures de politique monétaire et de change ?

Les étapes de la gestion pour une sortie progressive de crise :

Vu la profondeur de la crise économique et la persistance de la crise sanitaire, il faut articuler une gestion de sortie de crise en trois étapes : (1) première étape (septembre-octobre 2020 au plus tard) : afin de limiter les dégâts de la récession en lançant une seconde relance budgétaire dans le cadre d’une seconde LFC pour 2020 ;  (2) seconde étape (2021) : combiner la phase d’urgence et les éléments de base d’une phase post urgence dans le contexte de la LFI pour 2021. La phase post urgence est celle des réformes budgétaires, structurelles et sectorielles destinées à jeter les bases d’une reprise de l’economie nationale à moyen terme. En conséquence, la LFI doit s’articuler dans une stratégie à moyen terme provisoire, laquelle sera traduite dans un cadre budgétaire à moyen terme (2021-2023) ; (3) troisième étape (2022-2023) : accélération des reformes pour une renforcer les bases de la croissance et la réduction du chômage et de la pauvreté.

Les principaux objectifs macroéconomiques de la stratégie intérimaire pour 2021-2023 :

En cohérence avec des réformes macroéconomiques et structurelles, ils sont; (1) sur le plan du budget, il faudrait ramener le déficit à environ 19% du PIB hors pétrole par le biais de mesures sur : (i) les recettes (portant sur la politique fiscale, l’administration fiscale et douanière et la baisse des avantages fiscaux) afin de faire passer le ratio recettes fiscales/PIB hors pétrole de 16,3 % du PIB hors pétrole en 2020 à 18,4 % du PIB hors pétrole; et (ii) les dépenses courantes (grâce à une rationalisation de la masse salariale et les subventions et transferts) pour ramener le ratio dépenses courantes/PIB hors pétrole de 29,2 % du PIB hors pétrole à 23,3 % du PIB hors pétrole. Pour les depenses en capital, il s’agira de renforcer la chaine de gestion de gestion des depenses en capital pour améliorer l’efficience des projets. Leur niveau restera inchangé (16% du PIB hors pétrole) pour générer de la croissance et atténuer les effets du resserrement budgétaire. Sur le plan extérieur, il faudra cibler un déficit du compte courant de la balance des paiements de 9% du PIB en 2023 grâce au resserrement budgétaire ci-dessus, des mesures de rationalisation des importations, des efforts soutenus en faveur d’une diversification des exportations et une dépréciation du DA de 30-40 % entre 2021 et 2023. Ces politiques macroéconomiques prendront du temps à produire des effets mais sur le moyen terme elles permettront de rétablir les conditions d’une reprise de la croissance économique. Nous serons loin encore en dessous du potentiel des 8 % dont le pays a besoin. Il faudra compléter ces efforts par des réformes structurelles bien ciblées et ambitieuses.

Les contours du second plan d’urgence :

Le caractère exceptionnel de la crise que nous vivons exige des solutions radicales, y compris le recours au financement monétaire. Pour cela, le second plan serait articulé autour : (1) d’une relance budgétaire plus ambitieuse. Il est proposé d’injecter un montant additionnel de 175 milliards de DA (soit 0,8 % du PIB se surajoutant aux 0,32 % du PIB du plan initial soit un total de 1,12% du PIB) avec le ciblage suivant afin de produire un impact significatif sur les moyens de vie des populations et l’activité économique: fournitures médicales (15 milliards de DA), primes aux agents de santé (20 milliards de DA), développement du secteur de la santé (20 milliards de DA) ; allocation aux chômeurs (40 milliards de DA) et transferts aux ménages pauvres (30 milliards de DA). Pour les entreprises et banques publiques, il serait souhaitable de créer un fonds de soutien de 50 milliards de DA qui serait ajusté à la hausse à l’avenir si la situation l’exige. Pour les entreprises du secteur privé, à très court terme, il est impératif que les banques commerciales répondent en urgence aux besoins de liquidité des entreprises pour tenir à flot celles qui ont de business plans viables et éviter ainsi des problèmes de solvabilité préjudiciables à l’economie. Sur le plan monétaire et macro financier, un autre round de baisse des réserves obligatoires (à 4%) et du taux directeur à 2,75%) est essentiel. En matière de politique de change, il faut poursuivre la dépréciation du dinar algérien avec un objectif de glissement de 10 % au moins pour l’année 2020. Pour les importations, toute rationalisation dans ce sens devra être guidée par le besoin de ne pas endommager la production. Les 10 milliards de dollars de réduction prévus déjà devraient suffire. L’impact de la dépréciation sur l’inflation et les importations sera moindre en fonction du timing de cette dernière. Les effets macroéconomiques de ce nouveau plan d’urgence seront une légère augmentation sur base nette du déficit du budget de 0,6 points de pourcentage de PIB (financé par la création monétaire), un impact sur l’indice des prix à la consommation (qui dépendra du timing de l’injection des nouvelles liquidités aux ménages et de la capacite des entreprises à répondre sur le plan de l’offre). Pour un maximum d’efficacité, ce plan devrait intervenir au plus tard fin septembres 2020.

La Loi de Finance Initiale pour 2021 :

Pour 2021, les objectifs budgétaires, en cohérence avec la stratégie à moyen terme et compte tenu du climat social et économique très difficile sont les suivants : (1) viser une réduction de déficit hors hydrocarbures de 0,7 points de pourcentage au moins (pour passer d’un déficit de 26,6 % à 25,9 %), impliquant une réduction des dépenses courantes de 1 point de pourcentage du PIB hors pétrole (en baissant les depenses courantes de 29,2 % du PIB hors pétrole à 28,2 % du PIB hors pétrole) en rationalisant la masse salariale (pas de licenciements directs mais en pratiquant l’attrition, accélérant les départs en retraite, différant certains recrutements non prioritaires), les subventions non prioritaires et les dépenses d’investissement. Cet effort est incontournable et doit être largement expliqué aux populations.

La question de l’insertion de stabilisateurs automatiques :

Mécanismes en vigueur dans les budgets de nombreux pays. Ils sont nécessaires pour contrer les recessions dans le futur. Entre autres réformes à inclure dans la LFI 2021, urgentes, il serait important d’introduire introduire des stabilisateurs automatiques pour protéger les populations contre les recessions dans le futur. Vu le fait que les récessions sont à la fois courantes et dévastatrices, les autorités ne devraient plus essayer de lutter contre les ralentissements au cas par cas, mais inclure dans les budgets des stabilisateurs automatiques, soit des politiques préprogrammées pour soutenir l’économie lorsqu’elle s’effondre (bons d’alimentation, assurance-chômage, envois de fonds aux ménages, aide aux collectivités locales, et  augmentation des dépenses d’infrastructure pendant les périodes de faiblesse – le tout automatiquement.

Abdelrahmi Bessaha