Omar Touati : « Boumaârafi n’est pas le vrai tueur de Boudiaf »

Omar Touati : « Boumaârafi n’est pas le vrai tueur de Boudiaf »

La journaliste Omar Touati vient de sortir son nouveau livre intitulé « Assassinat de Mohamed Boudiaf : J’accuse« . Comme son titre l’indique, ce livre revient sur l’assassinat de l’ancien président de la République el-moudjahed Mohamed Boudiaf.

Après 28 ans de l’assassinat de l’ancien président Mohamed Boudiaf, le journaliste Omar Touati sort son livre, « Assassinat de Mohamed Boudiaf : J’accuse« , où il revient sur les circonstances de la mort de l’ancien président algérien, et remet en cause la thèse officielle de « l’acte isolé » qui accuse Lembarek Boumaârafi.

L’auteur avait déjà présenté un témoignage sur le sujet car il y était, ce 29 juin de l’année 1992. À l’époque, Omar Touati était le correspondant local du Soir à Annaba, et il était présent lors du tragique événement.

Ainsi, dans son livre, nouvellement sorti, l’auteur revient sur cet épisode de l’histoire de l’Algérie et le raconte tel qu’il l’a vécu, après plus de 20 ans d’enquête sur l’affaire.

L’un des détails devant lesquels le journaliste s’est arrêté, est celui de l’absence du Ministre de l’Intérieur de l’époque, alors qu’il devait accompagner le Chef de l’Etat  : « Tous les ministres, les officiers supérieurs de l’armée, de la gendarmerie, de la Sûreté nationale et des partis politiques entre autres se trouvaient dans les deux premières rangées principales, faisant face au Président Boudiaf. C’est-à-dire loin de la tribune d’honneur, pour n’encourir aucun risque. Ces mesures protocolaires inédites et surprenantes pour une visite de cette importance, ne laissaient présager rien de bon. Mais le Président Boudiaf n’en savait rien« .

L’auteur continue de raconter : « Un coup de feu d’arme à poing retentit de derrière le rideau rouge de la scène. Instinctivement, Boudiaf tourna la tête vers la gauche d’où provenait le bruit du tir. Moins d’une minute après, un individu armé d’une UZI israélienne ou d’une Beretta italienne, nous n’avions pu l’identifier avec précision, surgit de derrière la scène. Jambes écartées, sa mitraillette bien calée au ventre, il commença ses tirs sur le Président, en le mitraillant dans le dos, lui atteignant la nuque et la tête, sans avoir visé aucune autre personne du podium« .

Il poursuit son témoignage : « Sous la pluie des balles tirées presque à bout portant en le transperçant, le corps de Si Tayeb El Watani se plia en deux. Le tueur en question, que nous avions eu tout loisir d’observer sous tous les angles, était de taille moyenne, teint mat, cheveux noirs bouclés et barbe hirsute. Contrairement à ce qui a été avancé par certains, il ne portait pas de tenue de policier« .

Le journaliste Omar Touati avance avec certitude que le dénommé Boumaârafi n’est pas le vrai tueur de Boudiaf, pour appuyer ses dires, l’auteur raconte avoir eu une altercation avec Boumaârafi quand ce dernier voulait déloger une journaliste de son siège réservé aux services de sécurité, et il explique qu’il n’y avait aucune ressemblance physique entre lui et l’auteur du crime.

D’ailleurs, la veuve du défunt président, Madame Fatiha Boudiaf, a également démenti la thèse de « l’acte isolé » et n’a jamais admis que le véritable assassin était Boumaârafi, à qui on lui a refusé la visite.

Ainsi, Omar Touati explique : « Aucune ressemblance avec le physique blondinet, la toise et l’élégance de Boumaârafi Lembarek, le pseudo-assassin. Comme effets vestimentaires, il portait un jeans bleu, un chemisier blanc à manches courtes, un débardeur bleu et chaussé d’une paire d’Adidas. Son image est encore devant mes yeux. Elle ne s’estompera pas et je ne l’oublierai jamais. Après avoir tiré sur Boudiaf, le tueur braqua son arme sur la salle archicomble. Il commença d’abord par tirer sur la caméra numéro 4 qui le filmait à son intrusion, brisa les lustres du plafond et les spots muraux par des rafales de mitraillette, afin de plonger la salle dans l’obscurité totale, ensuite, il balaya les lieux par des tirs en demi-volée. Tous ceux qui ont été blessés dans la salle le furent par les débris de verre ».

Le livre du journaliste Omar Touati est sorti dans des conditions défavorables à cause de la pandémie du Coronavirus, mais il fait beaucoup de bruit, notamment sur les réseaux sociaux, où il a ré-ouvert la polémique au sujet de l’assassinat du président Boudiaf.

Rédaction d’Algérie 360.