Belhimer avertit le journal Liberté et l’accuse d’exagération médiatique

Belhimer avertit le journal Liberté et l’accuse d’exagération médiatique

Le Ministère de la Communication a publié ce samedi, 11 juillet, un communiqué qui met en garde contre certains médias aux informations alarmistes concernant la pandémie du Coronavirus.

Selon l’Algérie Presse Service (APS), le communiqué du Ministère de la Communication estime qu’il est tout à fait normal de critiquer la gestion gouvernementale de la crise épidémiologique du Coronavirus, précisant que le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, aurait lui-même critiqué cette gestion sur la base des rapports et des documents fournis. Le communiqué rajoute qu’il est également admissible que les citoyens et les spécialistes de la santé aient leur mot à dire.

Cependant, le Ministère dénonce certains médias, particulièrement le quotidien Liberté, qui profitent de la situation pour communiquer des informations pessimistes et alarmistes :

« Jouer aux Prophètes de mauvais augures en sur-dramatisant une situation épidémiologique déjà grave en soi dans un pays en guerre contre un ennemi invisible qui provoque partout dans le monde des dégâts incommensurables, comme en témoignent ailleurs des statistiques nettement plus dramatiques par rapport à la situation réelle en Algérie », indique la même source.

Le Ministère de la Communication continue de blâmer le quotidien national en soulignant que « le journal Liberté s’est distingué du reste de la presse nationale en consacrant sa +Une+ et trois pages en appui à la recrudescence des cas de la Covid-19 dans de nombreuses wilayas. Démarche choisie pour mieux adopter un ton alarmiste et catastrophiste de nature à faire peur à l’opinion publique et à la démoraliser outre mesure. Pis encore, le journal tire lui-même un bilan d’échec total et sans appel, alors même que les spécialistes, qui sont les mieux placés car les plus crédibles, n’ont pas encore tiré le bilan définitif de la stratégie nationale de lutte contre le Coronavirus« .

« Apparemment par le souci de faire de l’audience à tout prix, l’éditorialiste du journal, directeur de publication par intérim, utilise des vocables, des concepts et des mots propres à décrire un film d’épouvante ! Avec des mots tels que +catastrophe+, +chaotique+, +hécatombe+, utilisés pour mieux dénigrer, à l’extrême limite de la diffamation, la gestion gouvernementale de l’évolution du risque pandémique. Et le journal, qui publie des chiffres de décès sans les attribuer à des sources sanitaires dignes de foi et crédibles, bafoue allègrement les règles de l’éthique professionnelle. Cette dernière oblige à publier des faits avérés, sourcés, donc fiables, et sur la base de ces mêmes faits réels, expliquer, éclairer et par conséquent critiquer sans dénigrer et sans diffamer« , rajoute le même communiqué en désignant toujours Liberté.

Le Ministère de la Communication, à travers son communiqué, invite le quotidien Liberté à « respecter scrupuleusement ce qui représente l’essence même du métier de journaliste : à savoir que informer ne signifie pas déformer, et critiquer ne veut pas dire diffamer. Encore moins assombrir davantage une situation épidémiologique déjà grave et démoraliser encore plus une opinion publique déjà éreintée par des mois de restrictions et de privations« .

« A défaut, le quotidien Liberté, qui semble prendre beaucoup de liberté avec la déontologie, tomberait alors sous le coup des dispositions prévues par la loi », souligne la même source.

Le Ministère n’hésite pas à mentionner des textes de loi pour appuie ses dires : « Le cadre général d’exercice de notre métier d’informer dans les conditions particulières et exceptionnelles de l’état d’urgence sanitaire imposé par la pandémie du Covid-19, que Liberté ignore ou enfreint délibérément, existe. Il est fixé par la loi N 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. La notion de +risque majeur+ y est associée à celle +d’aléas naturels exceptionnels et/ou du fait d’activités humaines+ dont +les risques portant sur la santé humaine+« , explique le même communiqué.

« Assurer les meilleures conditions d’information, de secours, d’aide, de sécurité, d’assistance et d’intervention de moyens complémentaires et/ou spécialisés » sont considérés comme des « actes d’intérêt public« , précise la même source.

Le communiqué poursuit son argumentaire en expliquant que « le principe de participation: en vertu duquel chaque citoyen doit avoir accès à la connaissance des aléas qu’il encourt, aux informations relatives aux facteurs de vulnérabilité s’y rapportant, ainsi qu’à l’ensemble du dispositif de prévention de ces risques majeurs et de gestion de catastrophes« .

Dans ce même contexte, le premier responsable du secteur de la communication, Amar Belhimer, a déclaré : « Il m’a été donné de rappeler, à plusieurs reprises, sur tous les médias, le caractère stratégique de mission de service public de l’ensemble de la presse nationale (publique et privée), presse imprimée, presse en ligne et presse audiovisuelle, ainsi que les personnels des imprimeries et les distributeurs de journaux » , rapporte l’APS.

Pour reprendre le communiqué, il est également dit que la loi condamne les agissements de ce quotidien : « Est doublement condamnable: au titre de l’exposition de la vie d’autrui ou son intégrité physique à un danger, d’une part, et de la diffusion et de la propagation de fausses informations portant atteinte à l’ordre et à la sécurité publics, d’autre part ».

Rédaction d’Algérie 360.