2015: une année marquée par l’ampleur des actes terroristes

2015: une année marquée par l’ampleur des actes terroristes

Le terrorisme s’est considérablement répandu en 2015 se nourrissant notamment du chaos qui règne dans certaines zones de conflit, face à une communauté internationale, parfois dépassée, mais consciente de l’urgence d’éradiquer ce phénomène transfrontalier.

Le bilan, difficile à établir en raison de l’ampleur de la tragédie, des victimes des attaques terroristes est alarmant, du fait de l’apparition de nouvelles organisations terroristes, à leur tête le groupe autoproclamé Etat islamique -Daech/EI. Cette sinistre organisation s’est illustrée par des attaques et exécutions suscitant l’émoi et l’indignation dans le monde.

Elle est considérée comme « la menace la plus dangereuse depuis la deuxième guerre mondiale », à fortiori depuis que le groupe nigérian extrémiste, Boko Haram, lui a prêté allégeance. A eux deux, ils sont responsables de la moitié des pertes en vie humaines et matérielles enregistrés en 2015, selon des estimations internationales.

Ces groupes bien armés et équipés en moyens technologiques, à l’instar du réseau terroriste Al-Qaïda, la rébellion talibane en Afghanistan, ou les somaliens shebab, gagnent régulièrement de nouveaux espaces et occupent même des territoires entiers, mettant, en cela, à profit la fragilité de certains Etats affaiblis par les conflits, notamment l’Irak et la Syrie.

  Menace terroriste grandissante, plusieurs attaques dans le monde

En 2015, dix pays ont souffert de la majorité des attaques terroristes, comptabilisant chacun, selon les statistiques, plus de 500 morts, à savoir l’Irak, le Nigeria, l’Afghanistan, le Pakistan, la Syrie, la Somalie, le Yémen, la République centrafricaine, le Sud du Soudan et le Cameroun.

Mais, les attaques terroristes telles que celle ayant visé le journal satirique Charlie Hebdo en France, l’explosion de l’avion russe en Egypte, revendiquée par Daech, les attentats suicides à la bombe au Liban, en Turquie et d’autres incidents ont reflété la menace croissante du terrorisme.

L’Afrique, particulièrement la zone sahélienne, demeure néanmoins la plus touchée par ce phénomène transfrontalier, étant un terreau pour les groupes extrémistes, qui s’alimentent des situations en Libye, au Mali ou encore au Nigeria, et démontrent la cruauté à vouloir imposer la terreur pour asseoir leur dictat au prix de dégâts humanitaires.

   Une lutte multidimensionnelle contre un fléau transfrontalier

La menace terroriste avec ses proportions dangereuses appellent à une riposte rapide avec une mobilisation internationale accrue.

Pour une lutte contre le terrorisme, il est recommandé « un engagement plus large et une compréhension commune de ses principaux leviers: les sources de financement du terrorisme, les causes et voies de radicalisation, les filières de recrutement et d’enrôlement dans les groupes terroristes », insistent les spécialistes.

A cela, doit s’ajouter « la sécurisation des frontières, la collecte, le partage en temps utile de renseignements, le renforcement des capacités institutionnelles des Etats ainsi que le besoin de densification de la coopération sécuritaire ».

Les pays, notamment occidentaux, conscients de devenir des cibles potentielles semblent s’atteler à endiguer le phénomène d’enrôlement de nouvelles recrues par les groupes terroristes, empêcher les extrémistes violents et leurs partisans de se radicaliser, de recruter ou d’inspirer par leurs actions des individus ou des groupes dans le but de commettre des actes de violences, d’assécher les sources de financement du terrorisme et empêcher le retour d’éléments armés dans leurs pays d’origine.

L’ONU estime à plus de 35.000, le nombre de combattants étrangers à avoir rejoint des organisations radicales, en provenance de 100 pays, surtout d’Europe et d’Asie, avec pour principale motivation l’ »idéologie extrémiste, mais aussi la rémunération ainsi que la lassitude liée à la vie quotidienne dans leurs pays ». Ce chiffre était de 12.000 en 2014.

Le plus inquiétant est que 20 à 30% d’entre eux retournent dans leur pays d’origine, ce qui constitue un grand défi pour les services de sécurité au moment où Daech/EI lance de plus en plus d’attaques à l’étranger.

En outre, la lutte anti-terroriste doit aller de pair avec la recherche de solutions politiques durables aux conflits, notamment en Syrie, en Irak ainsi qu’en Libye et dans certains pays du Sahel.

Sur ce dernier point, les experts estiment que la lutte contre le terrorisme n’est pas toujours bien menée, dans la mesure où elle sert beaucoup les intérêts des puissances, et des pays occidentaux qui ont besoin de maintenir une présence dans certains pays ou justifier une aide internationale, notamment en coopération militaire.