L’année 2014 aura été à Laghouat celle de l’infrastructure. Outre l’habitat rural, c’est le secteur de la santé qui s’est taillé la part du lion des milliards injectés au titre de ces investissements.
Ce dernier s’est en effet vu accorder, au titre de divers programmes de développement, plusieurs projets structurants susceptibles de renforcer son tissu infrastructurel, d’y impulser la formation et améliorer les prestations médicales. Tous les regards sont désormais braqués sur ce que ces efforts vont apporter de nouveau aux conditions de prise en charge des malades. Comme souvent, c’est le management de ces infrastructures qui est derrière les réserves qui naissent quant à leur impact réel sur le malade. Petit tour d’horizon.
La faculté de médecine, un rêve qui se concrétise
Santé – Le projet de réalisation, dans cette wilaya, d’une faculté des sciences médicales a finalement pris forme après une attente de plusieurs années par la population locale.
Cette structure a ouvert ses portes au titre de l’année universitaire 2014-2015, en application du plan national visant l’ouverture de ce type de structures d’enseignement supérieur, parallèlement à la réalisation de trois centres hospitalo-universitaires, dans les wilayas de Béchar, Ouargla et Laghouat. L’ouverture de cette structure médicale devra épargner aux malades de la région le déplacement vers d’autres structures du nord du pays pour des motifs de soins, ainsi que la réduction de la facture médicale induite par le recours aux praticiens, spécialistes notamment, venus d’autres wilayas du pays. Elle a accueilli, pour sa première saison, une promotion de 79 étudiants poursuivant une formation dans un nombre de spécialités médicales limitées au départ, en attendant l’extension progressive de la carte de formation à la pharmacologie, la chirurgie dentaire et les sciences paramédicales, ont indiqué les responsables de l’université. Cette faculté devra constituer une pépinière de personnels devant assurer l’encadrement médical des établissements de santé de la wilaya de Laghouat et de régions voisines qui accusent un déficit en encadrement qui a influé négativement sur la prise en charge sanitaire du citoyen, en dépit de la disponibilité des structures.
Bien que favorablement accueillie par la population locale, cette dernière n’en reste pas moins septique, elle qui aspire à des prestations médicales de qualité à la hauteur des efforts de développement consentis. Un scepticisme que Hamza Boukhelfi, membre de l’Assemblée populaire de la wilaya de Laghouat a tenté de dissiper dans une récente déclaration. Il avait ainsi, suggéré, par souci de préservation de ces acquis, avant l’entrée en exploitation de toutes ces structures hospitalières, la mise en place de mécanismes devant assurer leur efficience et la formation continue, à travers la recherche de leur personnel d’encadrement médical.
Confiant, il a tout de même valorisé les acquis réalisés par le secteur de la santé qui, a-t-il dit, font partie des efforts de développement, de dimension régionale et nationale, consentis par les pouvoirs publics dans divers domaines, tels l’enseignement supérieur, les travaux publics et les transports. D’autant que ce bond «qualitatif» que connaît le secteur de la santé devra hisser la région en pôle médical, à la satisfaction des malades, aussi bien de Laghouat que d’autres régions du sud du pays, estiment des acteurs de la société civile locaux.
Lyes Sadoun