Année particulière que celle de 2013 pour les algérois avec la première défaite en huit finales de coupe d’Algérie du MCA, le lancement d’un plan de modernisation de la ville d’Alger, et la création d’une association pour sauver ’’El Bahdja’’ de l’oubli.
Bonne ou mauvaise pour les quelques trois millions d’habitants, particulièrement ceux de la Casbah, 2013 aura surtout été marquée sur le plan sportif par une hallucinante finale de coupe d’Algérie où le vieux club algérois du Mouloudia d’Alger, avec quatre succès contre le ’’frère-ennemi’’ usmiste, et sept finales de coupe d’Algérie gagnées, tombe sans honneurs au temple du 5 juillet.
Comme cette défaite inattendue ne suffisait pas, les supporters des ’’vert et rouge’’, mais surtout les sportifs algériens, allaient assister avec une extrême consternation à un fait unique dans les annales du football algérien : joueurs, staff technique et dirigeants refusent de monter à la tribune officielle pour la remise des médailles (du vaincu), et restent cloîtrés dans les vestiaires.
L’événement est grave, blessant pour les sportifs algérois. Les deux galeries, habitées par un chauvinisme urbain toujours à fleur de peau et qui ont toujours joué au ’’je t’aime, moi non plus’’, ne comprenaient pas ce qui arrivait. Tout comme les millions de téléspectateurs, qui avaient suivi le match en direct.
Quelques mois après cette finale irréelle, les deux clubs vont se retrouver pour un ’’énième’’ derby, qui a toujours sonné le rappel de leurs troupes. Mais, le drame sera en fait au rendez-vous de ce match, joué le 21 septembre dernier : l’effondrement partiel d’une partie des gradins provoque la mort de deux jeunes supporters.
Dans tout Alger, c’est la consternation. D’autant que ’’le 5 juillet’’ montrait des signes de fatigue après 40 années de bons et loyaux services. Les autorités décident promptement de fermer le stade pour des travaux de réhabilitation des gradins.
Mais Alger, toujours pétillante d’énergie, veut vivre une seconde jeunesse avec le plan de modernisation de sa baie et une nouvelle configuration urbanistique de son mobilier urbain à l’horizon 2029.
C’est le schéma directeur de la stratégie de réhabilitation de la ville d’Alger qui, en fait, va de 2009 à 2029 et réparti en quatre étapes ’’quinquennales’’ : 2009-2014, axée sur la reconquête du front de mer avec la réhabilitation du centre historique, la Casbah.
Les seconde et troisième étapes (2015-2019 et 2020-2024), prévoient la réalisation d’un nouveau port en eaux profondes et la poursuite de l’aménagement de la baie d’Alger. La dernière étape (2025-2029) fera de la capitale « une ville monde » avec, entre autres, l’achèvement des travaux d’aménagement de la baie et l’extension de la ville vers l’est.
El Bahdja, le cri du cœur
Grosso modo, ce plan devrait oxygéner la capitale, introduire un nouveau mobilier urbain sur le littoral, notamment des hôtels et des espaces de loisirs grand-public, et créer de nouvelles tendances sociales et technologiques dans les services pour redonner un nouveau ’’look’’ à El Bahdja.
Un souci d’ailleurs que s’est fait sienne la nouvelle association ’’M’dinat El Casabah’’, dont l’objectif est de fédérer les efforts des ’’enfants de la médina et les sympathisants’’ pour la sauver de ’’l’oubli’’.
M’dinet El Casbah ’’entend œuvrer pour la réhabilitation du patrimoine matériel et immatériel de la cité de Sidi Abderrahmane At-Thaâlibi grâce à des activités irriguées par la civilisation, l’histoire, la culture et les arts d’une médina plusieurs fois millénaire’’, indiquent les principes fondateurs de cette association présidée par Djamila Bouhired.
Composée d’intellectuels, d’historiens comme Omar Hachi, de sociologues, ou de journalistes et d’hommes de culture, cette association entend notamment travailler pour ’’la protection et la sauvegarde de la ville d’Alger, la réhabilitation du centre historique, et la mise en valeur de la mémoire’’ de la médina, explique à l’APS Abdelhakim Meziani, membre fondateur.
Alger, an 2013, retiendra également la résurrection des activités culturelles dans une médina en train de réhabiliter ses salles de cinéma, comme pour une ’’pause-café’’ afin de mieux cerner les défis socio-économiques à venir.