2012, un saut qualitatif pour les Verts

2012, un saut qualitatif pour les Verts
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«Abondance de biens ne nuit pas», dit le proverbe. Qui comme Vahid Halilhodzic pour apprécier ce proverbe à sa juste valeur ? Le sélectionneur national se trouve, en effet, avec une large palette de joueurs d’un niveau au-dessus de la moyenne sous la main, au point qu’il se permet même d’en «zapper» certains. Même ses prédécesseurs n’avaient pas eu un aussi large choix, que ce soit en terme de valeur intrinsèque ou d’expérience du haut niveau. On peut avancer, avant même qu’elle s’achève, que la saison 2011-2012 a été un bon cru pour les footballeurs algériens.

Rien à voir avec l’été dernier !

Si on revient quelques mois en arrière, plus précisément vers cet été qui avait été très chaud à tous points de vue, la tendance était à l’inquiétude et à la démobilisation. La sélection nationale sortait d’une raclée infligée par celle du Maroc à Marrakech, il y a eu un nouveau sélectionneur désigné et le premier contact entre ce dernier et le groupe des joueurs, qui a eu lieu à Marcoussis (France), avait même fait peur à Halilhodzic, qui avouait plusieurs semaines plus tard qu’il avait pensé à tout abandonner, tellement le travail à faire était énorme. Depuis, force est de constater qu’il y a eu un saut qualitatif de fait tant sur le plan individuel que collectif.

Mesbah et Feghouli, deux joueurs dans le haut niveau

Le premier point positif est qu’il y a des joueurs en sélection qui jouent dans des clubs respectables, voire très respectables. Le plus «huppé» d’entre eux, même s’il refuse le statut de star, est Djamel Mesbah, sociétaire depuis le début de l’année de l’AC Milan, l’un des clubs du gotha mondial. Il n’y est pas seulement pour chauffer le banc et suppléer les blessés et autres suspendus, puisqu’il a joué régulièrement, cumulant une dizaine de titularisations depuis son arrivée au club, dont une en Ligue des champions. Pour un joueur qui vient de Lecce, un club qui était en position de relégable à son arrivée, c’est une performance. Il y a en deuxième lieu Sofiane Feghouli, débarque l’automne dernier en sélection d’Algérie. Lui aussi joue dans un club, le FC Valence, habitué des compétitions européennes. D’ailleurs, il a participé à la phase des poules de la Ligue des champions durant l’automne et est encore en lice avec son équipe en Europa League, dont il jouera les quarts de finale aller ce jeudi.

5 Algériens dans le meilleur championnat au monde

L’autre bonne nouvelle est que 5 joueurs algériens évoluent dans la Liga espagnol, actuellement le championnat le plus relevé au monde puisque 2 clubs espagnols sont encore en lice en Ligue des champions (Barcelone et Real Madrid) et 3 autres en Europa League (Valence, Atlético Madrid et Athletic Bilbao). Il s’agit, outre Feghouli, de Medhi Lacen, Hassan Yebda, Abdelkader Ghezzal et du néo-international Liassine Cadamuro-Bentaïba. De plus, aucun de leurs clubs respectifs n’est actuellement en zone de relégation, même si Granada (sans Yebda, gravement blessé au genou depuis un mois), n’est pas encore tout à fait sorti d’affaire.

1 champion d’Asie et

Le troisième élément positif est que la sélection est bien partie pour compter au moins 7 champions nationaux à la fin de la saison. En effet, outre Madjid Bougherra, sacré déjà champion du Qatar avec Lekhwiya, et Rafik Djebbour et Djamel Abdoun, à qui il ne manque que 2 points au plus avec Olympiakos le Pirée pour être champions de Grèce, Djamel Mesbah est sur la voie du sacre avec l’AC Milan, leader actuel de la Serie, tout comme Mohamed-Amine Aoudia, Abdelmoumen Djabou et Mohamed Hachoud, leaders avec l’ES Sétif du championnat d’Algérie. A titre de comparaison, à la fin de la saison passée, il n’y avait que

3 champions nationaux parmi les Verts : Madjid Bougherra, champion d’Ecosse avec les Rangers, Rafik Djebbour, champion de Grèce, et Hilal Soudani, champion d’Algérie avec l’ASO Chlef. Mieux encore : les Verts comptent désormais un champion d’Asie dans ses rangs, Nadir Belhadj, dont le club, Al Sadd, a même terminé à la 3e place au Championnat du monde des clubs.

Le coach se permet même le luxe de «zapper» Djebbour, Abdoun, Ziani et Ghilas

Signe de l’abondance des biens que connaît la sélection nationale : Halilhodzic se permet même le luxe de se passer des services d’éléments de valeur. Lors du dernier match face à la Gambie, en plus des absences forcées de Yebda et Hachoud, blessés, et Nadir Belhadj, excusé, le coach national n’a pas jugé bon de convoquer Rafik Djebbour, auteur de buts cette saison en Ligue des champions et en Europa League, Djamel Abdoun, l’un des chouchous du public de Olympiakos, Karim Ziani, meilleur passeur du championnat de Qatar et métronome de l’équipe d’Al Jaish qui occupe une surprenante 2e place derrière Lekhwiya, et Kamel Ghilas, meilleur buteur de la Ligue 2. Excusez du peu ! Faut-il s’en plaindre ? Ce n’est certainement pas Halilhodzic qui le ferait. Il préfère faire des mécontents que d’être obligé de faire jouer des «jambes cassées» par défaut. Sa situation, il ne la changerait pour rien au monde.