20 000 Africains y séjournent chaque année Alger, plaque tournante de la migration africaine

20 000 Africains y séjournent chaque année Alger, plaque tournante de la migration africaine

Lejour33.jpgChaque année, plus de 30 000 ressortissants africains gagnent clandestinement les frontières du Sud du pays, à la recherche d’un moyen pour regagner l’Europe.

Ils viennent de plusieurs pays africains, Mali, Cameroun, Togo, Côte d’Ivoire, Sénégal, Niger, Mauritanie, Maroc, etc. Aujourd’hui, l’Algérie est devenue une véritable passerelle pour ces africains égarés. Le risque est grand pour ces derniers. En effet, plusieurs d’entre eux ont eu la malchance d’être arrêtés par les éléments de la Gendarmerie nationale, et refoulés vers leurs pays d’origine.

D’autres ont eu la chance de tromper la vigilance des gendarmes, et sont parvenus à regagner Alger, pour s’y installer quelque temps puisque leur but est de regagner le vieux continent, devenu aujourd’hui le rêve de ces Africains.

Un véritable casse-tête pour les gendarmes, qui n’arrivent pas à arrêter ces dizaines de milliers de clandestins africains. Selon les statistiques de la GN, seul 1 sur 3 des clandestins sont refoulés vers leurs pays. A partir de ce constat, chaque année près de

20 000 Africains s’installent en Algérie. Sans argent, ni même de quoi se nourrir, la plupart de ces Africains n’hésitent pas à vendre de la drogue, la résine de cannabis, pour pouvoir financer le voyage qui leur permettra de regagner l’autre rive de la Méditerranée.

Selon des sources sécuritaires, plus de 200 Africains sont chaque année arrêtés pour trafic de drogue, de faux documents, notamment de faux passeports. Des réseaux sont constitués à Alger surtout, mais également à travers plusieurs villes du pays.

Douze clandestins africains ont trouvé la mort à Tamanrasset

Le 6 septembre dernier, douze ressortissants africains, candidats à l’émigration clandestine en Europe, sont décédés de soif dans la région de Tamanrasset.

D’après les deux survivants qui accompagnaient les clandestins africains, dont le chauffeur, et qui sont parvenus à revenir sains et saufs au Nord du Mali, leur camion est tombé en panne dans la ville de Tamanrasset, et ils se sont vite retrouvés à court d’eau et de nourriture.

Les personnes décédées sont trois Camerounais, trois Maliens, deux Ivoiriens, deux Sénégalais, un Gambien et un Guinéen. Selon les deux survivants, le groupe avait quitté la ville malienne de Kidal, le 4 septembre dernier à destination de l’Algérie où ils sont entrés illégalement.

Entre la frontière algéro-malienne et la ville de Tamanrasset, le camion est tombé en panne en plein désert. Privées d’eau et de nourriture, à bout de force, douze personnes n’ont pas survécu à ce périple dans le désert, a raconté Ahmed, un chauffeur-transporteur de clandestins, très connu dans la région située entre le Mali et l’Algérie. Notre pays est devenu une plaque tournante des routes de la migration et ce, bien que les contrôles aéroportuaires aient été renforcés, les voies terrestres et maritimes de migration clandestines se sont développées. Le trajet traditionnel emprunté par les Africains candidats au départ, souligne un rapport de la GN, passe par la ville de Gao.

De là, ajoute le rapport, ils empruntent quatre ou cinq itinéraires différents. L’une des voies passe par l’Ouest du pays, dans la région d’El-Bayadh. La plupart des clandestins africains arrivent de Tombouctou avant de déboucher sur Tessalit puis Borg.

Un autre chemin conduit à Kidal pour déboucher sur la localité algérienne de Tinzaouatène (à 250 km du chef- lieu de Tamanrasset), voire sur l’axe qui mène à Tamanrasset. Le document soutient que le Mali attire les candidats au départ de toute l’Afrique. Il concentre ainsi, mentionne-t-il, une population marginalisée et sujette à la délinquance ou à la prostitution.

Par ailleurs, souligne toujours le document, nombreux sont les témoignages ayant signalé l’existence d’un trafic de faux passeports maliens de grande ampleur.

Par Sofiane Abi