2 morts et 300 blessés dans des violences au Caire,Les difficiles derniers jours du maréchal Tantaoui

2 morts et 300 blessés dans des violences au Caire,Les difficiles derniers jours du maréchal Tantaoui
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Toujours contesté, le Conseil suprême des forces armées, qui dirige l’Égypte depuis le départ forcé de Hosni Moubarak en février 2011, réprime la contestation populaire qui ne faiblit pas même si ces jours sont comptés avec l’approche de l’élection présidentielle les 23 et 24 mai prochains.

La tension monte de plus en plus en Egypte, où la contestation populaire du pouvoir des militaires est violemment réprimée comme l’indique le bilan de deux personnes tuées et près de 300 blessées vendredi au Caire dans des heurts entre des manifestants hostiles au CSFA du maréchal Tantaoui et des soldats près du ministère de la Défense. Suite à cela, l’armée a annoncé un couvre-feu pour la nuit, pendant que le parquet militaire rendait public l’arrestation de 170 personnes. À signaler que la justice militaire égyptienne a décidé samedi de libérer toutes les femmes arrêtées vendredi lors d’affrontements meurtriers devant le ministère de la Défense au Caire. “La justice militaire a décidé de libérer toutes les femmes”, a-t-il déclaré, sans préciser le nombre de femmes arrêtées à l’issue des affrontements qui ont opposé soldats et manifestants anti-armée vendredi. Selon des protestataires, elles étaient entre 14 et 17 parmi les 320 personnes arrêtées vendredi. Ceci étant, les manifestants ont échangé des jets de pierres avec les forces antiémeutes de l’armée, qui ont aussi utilisé un canon à eau, des gaz lacrymogènes et chargé la foule à plusieurs reprises. Les affrontements se sont transformés en courses-poursuites dans de nombreuses rues du quartier d’Abbassiya, à proximité du ministère, où des tirs nourris ont été entendus. Les services de sécurité ont assuré qu’il s’agissait de tirs de semonce pour tenter de disperser la foule. Des responsables de l’hôpital universitaire Al-Zahra ont déclaré avoir reçu les corps de deux personnes. Des médecins sur place ont dit que ces deux personnes avaient été tuées par des tirs. Environ 2 000 manifestants se sont aussi réunis à Alexandrie (nord), deuxième ville du pays et fief islamiste, selon un photographe de l’AFP. Ces rassemblements étaient soutenus par plusieurs mouvements pro-démocratie ainsi que par des organisations islamistes comme les Frères musulmans, première force politique du pays. Ces derniers jours, la contestation a été largement alimentée par des partisans de Hazem Abou Ismaïl, un responsable salafiste dont la candidature a été invalidée pour la présidentielle. Mais de nombreux manifestants exprimaient vendredi la crainte plus large de voir l’armée chercher à manipuler l’élection présidentielle historique dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai. Pour rappel, l’Egypte a connu de nombreuses manifestations, parfois meurtrières, contre le pouvoir militaire depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011 et la prise de contrôle du pays par le CSFA. Ce dernier a promis jeudi que cette présidentielle serait “100% transparente”. Il a aussi rappelé son engagement de revenir à un pouvoir civil avant la fin juin, dès que le nouveau chef de l’Etat aurait été élu. Deux des principaux candidats sont des anciens de l’ère Moubarak : l’ex-ministre des Affaires étrangères et ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa, et le dernier Premier ministre du régime déchu Ahmad Chafic. Le camp islamiste est principalement représenté par un candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, et un dissident de la confrérie, Abdel Moneim Aboul Foutouh, soutenu par un large éventail politique allant des salafistes à de jeunes militants pro-démocratie.

M T/Agences