2% Des femmes occupent des postes de responsabilité: La parité en question

2% Des femmes occupent des postes de responsabilité: La parité en question

«Le pays possède une législation basée sur une approche participative qui favorise l’intégration des femmes dans l’emploi sans aucune discrimination entre les deux sexes.»

Moins de 2% des femmes occupent des postes de responsabilité, affirme l’ex-ministre de la Communauté nationale établie à l’étranger Fatima Zohra Bouchemla. Ce chiffre ne rime pas avec la réalité socio-économique de l’évolution de la femme algérienne si on se fier aux statistiques qui démontrent on ne peut plus clair la place prépondérante qu’occupe la femme algérienne au sein de toutes les institutions du pays.

Mme Bouchemla explique sa démarche comme suit: «Si l’on note que dans le domaine de l’éducation, les filles représentent 47% des élèves de l’enseignement primaire en Algérie, 48,75% de l’enseignement moyen et 58,25% du secondaire, et que plus de la moitié des diplômés universitaires sont de sexe féminin, et que si l’on prend en considération cette volonté politique affichée par les plus hautes autorités de l’Etat, il y a assurément, aujourd’hui, en Algérie des indices vérifiés révélateurs de promesses réelles pour une progression certaine, inéluctable quant à une place significative de la femme algérienne dans la vie professionnelle active.»

C’est dire qu’aujourd’hui l’intégration de la femme dans les institutions et la société ne font plus de doute et que cela devrait être suivi d’une volonté politique courageuse reflétant cette évolution significative de la condition féminine dans le pays. Dans ce sens, l’ex-ministre de la Communauté nationale établie à l’étranger et lors de sa participation hier à la conférence de partenariat euro-méditerranée de femmes, affiche une certaine prudence par rapport à cette nouvelle réalité en indiquant: «Il reste encore en Algérie beaucoup de citadelles à investir par les femmes(…)leur potentiel est immense et elles parviendront à conquérir tous les sommets», note Mme Bouchemla.

La seule chose qui tient la route pour Mme Bouchemla, c’est bien de faire asseoir les jalons d’une véritable parité. D’ailleurs, elle essaie de démontrer à travers les récents chiffres axant sur le taux de pénétration des femmes dans des secteurs socio-économiques en indiquant que «la femme représente 43% des magistrats en Algérie, 62% du personnel du secteur de la santé, 68% du nombre d’enseignants et 51% des journalistes», cela démontre sans ambages que les réalités sociologiques et économiques ont nettement changé dans ce domaine. A en croire les chiffres, ces mutations expriment une véritable tendance féminine qui commence à prendre le dessus dans pas mal de secteurs socio-économiques du pays.

Pour Mme Bouchemla, l’aspect juridique, c’est-à-dire la législation, ne fait pas dans la discrimination de la femme algérienne, en précisant que «le pays possède une législation basée sur une approche participative qui favorise l’intégration des femmes dans l’emploi sans aucune discrimination entre les deux sexes», et d’ajouter: «que la population occupée féminine représentait 18% de la population occupée en Algérie, soit près de 2 millions de femmes qui travaillent», déclare Mme Bouchemla.

Ce qui est remarquable par rapport à ces statistiques, c’est que même dans le monde des affaires et de l’entrepreneuriat les choses ont connu des transformations notables, l’évolution dans ce domaine est de taille, elle révèle: «Sur un ensemble de 1877.116 commerçants inscrits au registre du commerce à la fin août 2016, 140.211 entreprises sont détenues par des femmes, soit un taux de 7,5%. Un taux, certes, encore infime, mais qui s’affiche en hausse de 22% par rapport à 2010», précise-t-elle.Ces récents chiffres doivent être un véritable support pour les pouvoirs publics, dans le sens où ces changements notables doivent se traduire par des mesures politiques concrètes envers la femme algérienne.