Les sanctions sont tombées. Le MCS devra jouer les huit prochains matchs de championnat à huis clos et en dehors de Saïda. 20 millions de centimes (pas de dinars) d’amende et 2 ans de suspension pour l’entraîneur adjoint du MCS. Ces décisions sont tout simplement scandaleuses, irréfléchies et révoltantes.
Scandaleuses, parce qu’elles sont la preuve que ceux qui prennent les décisions en la matière sont carrément accros à la médiocrité. Il y a 24 heures, Kerbadj annonçait fièrement que la LFP aura la main lourde cette fois-ci et que les sanctions pouvaient être doublées ou même triplées pour Saïda. Les observateurs, à leur tête les victimes de ces actes, leurs familles et les amoureux de ce club pensaient à une rétrogradation du club ou défalcation de plusieurs points en plus d’une lourde amende à la hauteur de la gravité de ce qui s’est passé sur le terrain du 13-Avril-1958 samedi dernier. La commission de discipline présidée par Abdelhamid Hadadj et qui, précisons-le, dépend de la LNFP, s’est appuyée sur l’article 72 du code disciplinaire qui stipule qu’un envahissement de terrain est sanctionné par 4 matches à huis clos. La sanction peut-être doublée en cas de dépassements graves sur le terrain. La question est la suivante : peut-on s’appuyer sur cet article quand 7 joueurs ont frôlé la mort ? Peut-on accorder de l’importance à ce code quand la vie d’êtres humains est menacée ? Bien sûr que non. Révoltantes, parce qu’il y a quelques semaines, cette même commission de discipline a infligé 4 match à huis clos à l’USMH parce que ses supporters ont cassé 2 caméra. Un petit calcul nous amènera à dire que si les Harrachis avaient cassé 4 caméras, la sanction aurait été la même que celle infligée aux Saïdis. Cela veut dire que la vie de sept personnes, le traumatisme et la peur causés à leurs coéquipiers, et le malheur qui pouvait tomber sur leurs familles égaleraient deux caméras de télévision. Kerbadj et sa commission de discipline ont tout simplement entrepris une action qui va carrément à l’encontre de ses déclarations antérieures. Qu’une instance comme la LNFP passe outre une sanction à la hauteur de ce qui s’est passé à Saïda n’étonnera personne, mais qu’une personne comme Abdelhamid Hadadj, connue pour sa droiture et surtout ses compétences, tombe dans une telle erreur…
Irréfléchies, parce que cette sanction est une deuxième agression pour l’USMA. En imposant le huis clos à Saïda, c’est l’USMA, candidate au titre, qui est sanctionnée. Quand les concurrents de ce club jouent à huis clos face à Saïda, ils sont avantagés. Irréfléchies, parce que les gens qui ont décidé de cette sanction n’ont aucun respect pour la vie humaine. Irréfléchies, parce qu’en laissant ce crime impuni, on est en train d’encourager ce genre de dépassements. De tels responsables doivent être dénoncés et même combattus. Il est à espérer que quelqu’un fera entendre raison à ces irresponsables et qui pourra leur imposer une injonction pour les emmener à faire leur travail correctement. Comment peut-on ignorer la cruauté des images et des vidéos montrant les visages ensanglantés des joueurs et responsables usmistes. Les gens de cette commission sont-ils totalement déconnectés, ou au contraire sont-ils trop connectés à l’irresponsabilité, l’incompétence et la médiocrité ?
A. B.
Voilà ce qui a été décidé
Suite aux pièces versées au dossier, aux rapports des officiels de la rencontre et aux auditions, à savoir mauvaise organisation, envahissement de terrain entraînant incidents graves, dégradation de biens publics, il a été décidé une sanction de 8 matches de suspension de terrain assortie du huis clos (domiciliation à l’extérieur de la wilaya) et une amende de 200.000 DA sans préjudice des indemnités financières dues, en raison des dommages causés. Cette affaire continuera d’être suivie compte tenu de la plainte déposée par l’USMA auprès du procureur de la République pour les agressions contre ses joueurs et qui relève du pénal. En outre, Guemidi Ahmed, entraîneur adjoint du MCS, a écopé d’une suspension de 2 ans ferme pour incitation à la haine et à la violence. Enfin, le dossier reste ouvert pour complément d’information.
Allache : «C’est l’USMA qui a été sanctionnée»
La décision prise par la LFP au sujet du drame de Saïda n’a pas été du goût de la direction de l’USMA. Contacté par nos soins pour avoir une réaction officielle, le coordinateur général du club, Salah Allache, nous confiera : «Je me demande si les gens qui ont pris cette décision mesurent bien la gravité du lynchage qu’on a vécu à Saïda. Ce n’est pas normal qu’on inflige une sanction pareille après que toute une équipe a été agressée et des joueurs poignardés. Pour nous, c’est l’USMA qui a été sanctionnée dans ce cas-là et non pas le MCS, car la sanction ne reflète pas ce qui s’est passé là-bas. Même les médias internationaux on parlé de cette affaire, tandis que nous, on se contente d’infliger huit matchs à huis clos. Franchement, je pense que ces décisions encouragent la violence et non pas le contraire.»
Rebouh : «Le huis clos pour Saïda ne nous arrange pas»
Lors de la conférence de presse, Rebouh Haddad était contre l’idée de n’infliger que du huis clos à l’équipe du MCS. «On va attendre d’abord ce qu’ils vont décider, mais s’ils se contenteront d’infliger que des matchs à huis clos pour le MCS, je dirais que ce n’est pas suffisant. Vu la gravité de ce qu’on a vécu et la terreur de l’agression, le huis clos n’est pas une sanction qui reflète les faits qui se sont produits. En plus, l’autre inconvénient du huis clos est que le MCS recevra des équipes qui jouent le titre, donc, nos concurrents directs et ca ne nous arrange pas», a déclaré le numéro deux de l’USMA.
Des images et des vidéos horribles ont été projetées
Les responsables de l’USMA ont eu recours au data show pour montrer à la presse l’ampleur et la cruauté des agressions dont ses joueurs ont été victimes. En fait, des images sanglantes et des vidéos horribles prises à Saïda au moment du drame ont été projetées hier lors de la conférence de presse. Des scènes de violence, de vandalisme et de barbarie ont été enregistrées au moment de leur déroulement. On a pu voir la cruauté et la sauvagerie qui ont engendré des blessés du côté de l’USMA. Des joueurs massacrés, d’autres complètement lynchés au point où ils étaient jetés par terre inconscients et ensanglantés. C’était inimaginable et incroyable, mais malheureusement vrai !
F. K.