Après le lancement de ce nouveau projet, les personnes intéressées se sont mobilisées en déposant des demandes au niveau de cette direction. Il s’agit de plus de 7 500 nouveaux dossiers.
Rien ne va plus à la Direction des transports d’Alger (DTA). En effet, les responsables ont récemment décidé d’accroître le parc des taxis dans la ville d’Alger, actuellement au nombre de 13 000, pour atteindre les 15 000 d’ici à la fin de l’année 2010. Il s’agit donc de mettre en service 2 000 nouveaux taxis d’ici à un mois. Un pari fou puisque des problèmes de taille surgissent. En effet, après le lancement de ce nouveau projet, les personnes intéressées se sont mobilisées en déposant des demandes au niveau de cette direction.
Il s’agit de plus de 7 500 nouveaux dossiers, selon une source proche de la DTA, alors que le nombre de places est fixé à 2 000 seulement. Mieux, la direction des transports de la wilaya d’Alger a exigé un véhicule neuf immatriculé 2010, alors que la plupart des intéressés possèdent des véhicules 2008 et 2009. Cette exigence de la DTA a soulevé la colère des futurs acquéreurs de licence de taxi. Tous les jours, des files interminables sont constatées au niveau de la direction située à El-Biar. Tout le monde se pose la même question : pourquoi spécialement des voitures 2010 ?
La réponse est simple du côté de la DTA. Selon la même source, aujourd’hui les demandes ont dépassé les offres, il est donc préférable de s’intéresser aux véhicules 2010 car ils répondent aux exigences de la DTA. De plus, le nombre de ces véhicules est à peu près de 2 000. Donc, plus de 5 500 dossiers seront dans ces conditions rejetés. Une situation qui n’arrange guère les malheureux candidats.
De leur côté, les anciens chauffeurs de taxi ont jugé cet élargissement du parc de taxis comme étant une menace à leur activité. Appelés déjà à faire face aux problèmes de la profession, les chauffeurs de taxi voient mal ce renforcement. Une concurrence rude sera annoncée dans les mois qui viennent, craignent les professionnels du métier. Outre les bouchons qui se forment chaque jour au niveau des principales artères de la capitale, ces chauffeurs de taxi seront appelés à se faire au «débarquement» de deux mille nouveaux «collègues».
En attendant le renforcement du parc, les anciens font la loi
Trajets tortueux, files d’attente… les taxis algérois ont mauvaise réputation, plutôt justifiée, comme le montre notre petite virée. Aujourd’hui, plusieurs sociétés de taxi existent à Alger. Taxi collectif, Feth, Bahdja, Wakfs en plus des taxis à compteur. Nous avons testé quelques dizaines de taxis algérois, dont certains font partie de compagnies privées.
Ainsi, durant notre balade dans les rues d’Alger, dans 50% des cas les chauffeurs de taxi refusent de nous transporter vers notre destination, alors que dans 30% des cas ils font un détour pour y arriver, et ce, pour avoir un double tarif. A titre d’exemple, pour rejoindre la commune d’El-Biar depuis la place Audin, à Alger-Centre, un chauffeur est passé sans raison par le Télemly, avec 80 dinars au compteur, alors que le trajet direct par la rue Docteur Saâdane aurait coûté moins de 50 dinars. Un peu filous, grognons, jamais là quand on a besoin d’eux, c’est peu dire que les taxis, pas tous évidemment, ont mauvaise réputation. Officiellement, 13 000 voitures sillonnent les rues de la capitale, en attendant le renfort de 2 000 nouveaux taxis prévu d’ici à la fin de l’année.
Face au déficit, la direction des transports de la wilaya d’Alger a promis de porter le nombre de taxis à 20 000 d’ici à la fin 2012. Mais les professionnels craignent que le prix de leur licence augmente si le nombre des titulaires s’accroît. Circulation, embouteillages et blocage au niveau des carrefours, les clients ont quotidiennement les nerfs à fleur de peau sur les routes à Alger.
Aujourd’hui, le fait de monter dans un taxi coûte 15 dinars (contre 5 auparavant), et la course minimale a été portée à 50 dinars. Face à cela, les clients dénoncent le comportement injustifié de certains chauffeurs de taxi. Principal grief : le refus de prise en charge est le premier motif de plainte à Alger, assure une source proche de la sûreté d’Alger.
Or, un chauffeur n’a pas le droit d’éconduire un client s’il est libre, même pour une petite course.
Par Sofiane Abi