La sécurité alimentaire passe par l’autosuffisance
Comment assurer l’alimentation de 300 millions d’individus des deux rives de la Méditerranée.
Exécutant une décision de la 10e conférence des ministres des Affaires étrangères du dialogue des 5+5, qui s’est déroulée le 16 avril 2013 à Nouakchott, la première Conférence des ministres en charge de l’agriculture et de la sécurité alimentaire se tiendra demain à Alger.
Les ministres des Affaires étrangères des Etats membres animent le dialogue 5+5 à travers des réunions régulières. Ce modèle de partenariat nord-sud de la Méditerranée oeuvre pour consolider les complémentarités entre les deux rives de la Méditerranée occidentale.

Mise en place en 1990, cette tribune de dialogue est un cadre souple et informel de dialogue et de rencontre régionaux entre pays du Bassin méditerranéen.
Les deux groupes de pays composant ce dialogue sont répartis géographiquement. Pour la rive nord: Espagne, France, Italie, Malte et Portugal et pour la rive sud: Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie.
La rencontre des experts à Alger qui s’étalera sur deux jours s’articule autour de quatre axes principaux, à savoir la présentation de l’Observatoire de la sécurité alimentaire des pays du dialogue 5+5, la promotion des investissements et du partenariat public-privé et aussi privé-privé dans le secteur agricole et agroalimentaire, la sécurité alimentaire et le développement des territoires et enfin la recherche – développement et la durabilité de l’agriculture.
Les experts réunis en atelier, devront travailler sur l’élaboration de recommandations destinées à être examinées et adoptées demain à Alger lors de la première conférence ministérielle du dialogue 5+5 sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.
Dans son allocution d’ouverture des travaux, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Madr), Fodil Feroukhi, a rappelé que «les scènes mondiales et régionales ont connu des événements qui ont bouleversé notre appréhension des approches à développer pour garantir la sécurité alimentaire pour tous et pour concrétiser les objectifs du millénaire.» Il a cité la crise alimentaire de 2007/2008 et la crise financière et les impacts prévisibles du changement climatique. Il a recommandé aux experts participant à cet atelier, de «réfléchir aux conditions qu’il faudra réunir pour assurer durablement la sécurité alimentaire pour les 300 millions de personnes résidant dans nos dix pays.»
«Cette sécurité, a-t-il dit, se réalisera sur la base de complémentarités plus fortes entre ces dix pays avec une meilleure insertion de leurs filières agroalimentaires dans les marchés internationaux.»
Selon lui, les experts ont choisi d’accorder leur priorité, notamment à la définition et l’identification des actions à entreprendre et à l’examen de toutes les formes de partenariat entre les opérateurs, les institutions ou les diverses organisations de nos pays…afin d’asseoir un modèle de développement économique et durable.
En ce qui concerne l’Algérie, Feroukhi a souligné que «nous sommes convaincus du dialogue euro-méditerranéen des 5+5 et nous tenons à nous inscrire pleinement dans la dynamique mondiale qui vise à améliorer le niveau de sécurité alimentaire de notre planète.»