JIJEL – L’université Mohamed-Seddik Benyahia de Jijel organisera prochainement la 1ère école de terrain sur la géologie des Maghrébides, a-t-on appris mardi auprès des responsables de cet établissement d’enseignement supérieur.
Initiée en collaboration avec le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), cette rencontre à laquelle prendront part de nombreux experts et enseignants-chercheurs, nationaux et étrangers, a pour objectif « la mise en place d’un cadre adéquat pour discuter et échanger sur l’état des connaissances autour de la géologie des Maghrébides » (chaîne alpine de l’Afrique du Nord, ndlr), a-t-on indiqué.
Il s’agit également de donner à l’université de Jijel « l’opportunité de jouer son rôle de pôle d’excellence régional, et d’offrir aux doctorants et aux étudiants en cycle de graduation et en master un cadre de formation complémentaire où les échanges scientifiques et les débats autour des problèmes d’édification de la chaîne seront débattus avec des spécialistes de haut niveau ».
La chaine des Maghrébides, présentée comme « complexe » par les spécialistes, résulte de l’évolution tectono-sédimentaire polyphasée de plusieurs domaines géologiques téthysiens. Son histoire est en grande partie celle de la dislocation et des transports des terranes (Alboran, Calabre, Péloritain, Kabylie) issus de la fragmentation du micro-bloc « Alkapeca », initialement disposé entre la plaque africaine, au sud, et la plaque eurasienne au nord, lit-on dans un document de présentation.
L’organisation de cette école, se veut aussi, selon les organisateurs, « un hommage à la mémoire d’un monument éternel de la géologie algérienne, en l’occurrence le Pr. Michel-Durand Delga (1923-2012) ». Cet éminent géologue s’était notamment consacré à l’étude des chaînes alpines autour de la Méditerranée occidentale : Corbières, Algérie, Cordillères bétiques des Baléares à Cadix, Arc de Gibraltar, Rif marocain, Corse. Il a défini que la chaîne des Maghrébides court sur 3.000 km, du Rif à la Calabre, à la suture entre les plaques Afrique et Europe, et souligné la position tectonique complexe de l’Arc de Gibraltar.
Les relations et mouvements entre Europe, Afrique, Ibérie, bloc corso-sarde sont argumentées par des études cartographiques, stratigraphiques, sédimentologiques, et tectoniques, conduites sous sa direction par de nombreux élèves pour la préparation de leur thèse.