1er sommet du Forum des pays exportateurs de gaz : “La concertation entre producteurs et consommateurs est nécessaire” déclare le Président Bouteflika

1er sommet du Forum des pays exportateurs de gaz : “La concertation entre producteurs et consommateurs est nécessaire” déclare le Président Bouteflika
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De notre envoyé spécial à Doha : Achour Cheurfi

Le premier sommet du Forum des pays exportateurs de gaz s’est achevé hier en début d’après-midi dans la capitale de l’émirat du Qatar avec l’adoption de la « Déclaration de Doha » qui reprend les principes essentiels partagés par les 15 pays membres (entre adhérents et observateurs), après avoir écouté des interventions des chefs de délégation.

La Déclaration en douze points comprend en fait deux préoccupations, à savoir la nécessité d’un prix juste et équitable et des contrats à long terme. La solution à ces préoccupations principales est susceptible de promouvoir une relation de confiance entre les partenaires engagés dans l’industrie gazière, que ceux-ci soient producteurs, exportateurs ou consommateurs.

L’Algérie, représentée à son plus haut niveau, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, partant de la problématique de la double sécurité, celle des approvisionnements énergétiques pour les pays consommateurs et celle des débouchés pour les producteurs, s’est interrogée sur la question des contrats à long terme et si ceux-ci résisteraient ou pas aux décisions politiques de dérégulation prises de façon unilatérale avec les pays producteurs exportateurs. « Je crois, a dit le Président, qu’au sein de notre Forum, notre opinion est faite que tous doivent être conscients que ces sécurités sont en vérité consubstantielles et qu’elles sont la clé de la stabilité et de la durabilité des relations producteurs-consommateurs. » Il cite le cas de l’Algérie qui tient à respecter ses engagements à l’égard de ses partenaires en matière de gaz ou de pétrole algériens. Parfois, dit-il, cette crédibilité a été payée très cher, mais notre pays y tient et qu’il reste « qu’il faut rappeler que les capitaux à investir dans le développement de l’industrie gazière sont d’une telle ampleur qu’on ne peut imaginer qu’ils puissent être de la responsabilité du seul pays producteur-exportateur ». D’où cet appel, juste au demeurant, d’un partage équitable des risques afin d’encourager et de favoriser le développement de nouveaux projets gaziers.

Outre donc la question du prix du gaz qui est jusque-là sous-évalué, l’autre préoccupation, celle de la préservation de l’environnement, n’a pas été occultée par le Président qui a estimé qu’elle constitue une « préoccupation commune de l’humanité », et que le fait que le gaz soit une ressource d’énergie naturelle propre, elle reste l’énergie du présent et du futur et que sa « part dans la structure énergétique mondiale devait croître dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques ».

En fait, cette approche algérienne à la fois consensuelle, équilibrée et féconde, soutenue hier par le Président de la République, approche basée sur la concertation, la coopération et le partenariat entre les différents acteurs de l’industrie mondiale et du commerce internationale du gaz et de l’énergie, mondiale, est largement partagée par tous les membres du Forum qui ont pris la parole, allant de l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al Thani, jusqu’aux représentants des délégations russe, iranienne ou nigériane en passant par ceux de Bolivie ou du Venezuela.

De fait, le premier sommet du Forum des pays exportateurs de gaz a adressé aux pays aux consommateurs comme aux autres pays producteurs un message d’assurance et de confiance de manière à aller vers une relation fondée sur la transparence, l’échange et la complémentarité afin de garantir au mieux les intérêts de chacun et de tous. Certains, au vu du nombre restreint des chefs d’Etat qui ont marqué de leur présence ce premier sommet (moins d’un tiers des pays membres), peuvent parler de semi-échec ou de semi-réussite, mais, dans ce genre de rencontres, assurément l’intérêt résiderait peut-être dans le fait qu’un processus a été engagé et que précisément le sommet de Doha constitue le premier jalon. Une chose est sûre, et cela a été incessamment rappelé au cours de la conférence de presse animée en début d’après-midi par le secrétaire général du Forum, le ministre qatari de l’Energie et le représentant de la délégation égyptienne, c’est que les préoccupations soulevées par le Président Abdelaziz Bouteflika et l’approche formulée par l’Algérie sont partagées par tous les membres du Forum.

Ce dernier, à n’en pas douter, est appelé à « jouer un rôle primordial de coordination des politiques énergétiques, et nous allons travailler de façon collégiale et méthodique », observe le vice-président du Nigeria, sixième grand exportateur mondial avec 22 millions de tonnes par an, qui insiste beaucoup sur la stabilité du marché et la régulation tarifaire. Le ministre russe de l’Energie Seguei Shmatko, dont le pays abritera le prochain sommet du Forum, s’est montré optimiste : « Le Forum est une organisation qui commence à émerger et nous sommes convaincus que dans dix ans, nous compterons parmi les organisations internationales les plus importantes qui s’occupent du gaz. »

Ach C.

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Engagement de l’Algérie à l’égard de ses partenaires :

“Notre crédibilité n’a jamais été en défaut”

a affirmé le Chef de l’Etat

L’Algérie a toujours respecté ses engagements à l’égard de ses partenaires, que ce soit pour le gaz ou pour le pétrole, pour satisfaire la demande des pays consommateurs, a affirmé à Doha (Qatar) le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. « Notre crédibilité, qui n’a jamais été prise en défaut, est à ce prix que nous avons parfois payé très cher », a souligné le chef de l’Etat dans son discours à l’occasion du 1er sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), assurant que l’Algérie ne dérogera pas à cette règle pour ce qui est de la satisfaction de la demande des pays consommateurs.

Le Président Bouteflika a tenu à rappeler que les capitaux à investir dans le développement de l’industrie gazière « sont d’une telle ampleur qu’on ne peut imaginer qu’ils puissent être de la responsabilité du seul pays producteur-exportateur ».

«De même, la stabilité et le pouvoir d’achat de nos revenus tirés des hydrocarbures, qui constituent un levier essentiel pour le développement économique et social de la plupart de nos pays, doivent procéder d’une approche structurelle et éviter d’être systématiquement exposés aux risques de la conjoncture du moment», a-t-il préconisé.