1er Mai, fête du travail ,Le symbole des luttes éternelles

1er Mai, fête du travail ,Le symbole des luttes éternelles

Nous devons beaucoup d’avancées, comme les congés payés, le salaires minimum garanti, la protection de certains droits sociaux ou la réduction du temps du travail, à ceux qui, chaque 1er mai, rappelaient dans le bruit et, parfois, la fureur, que rien ne pouvait se faire sans les bâtisseurs des nations qui n’avaient pas le profil bas.

La fête du travail s’inscrit toujours dans les mémoires. Elle s’altère mais ne s’efface pas. Elle fait partie de ces dates qu’on ne commémore, certes, plus avec le même éclat et l’enthousiasme débordant qui marquent les dates symboliques. Mais qui peut prétendre qu’elle est semblable aux autres même si elle est devenue un simple journée chômée et payée ? Elle demeure, malgré tout, le symbole des luttes qui ont écrit une bonne partie de l’histoire des sociétés modernes. Nous devons beaucoup d’avancées, comme les congés payés, le salaire minimum garanti, la protection de certains droits sociaux ou la réduction du temps du travail, à ceux qui, chaque 1er mai, rappelaient dans le bruit et, parfois, la fureur, que rien ne pouvait se faire sans les bâtisseurs des nations qui n’avaient pas le profil bas. Les travailleurs algériens, notamment les syndicalistes, ont toujours célébré cette journée, amplifiant mots d’ordre et revendications. Depuis, les muguets ont quelque peu fané. Même dans les pays socialistes ou le 1er mai offrait l’occasion de monter de grandes mobilisations populaire, les travailleurs n’ont plus le cœur à la fête. La majorité vit surtout de la nostalgie de ces temps, lorsque, unis, déclamant les même chants et d’identiques slogans, les prolétaires pouvaient croire en des lendemains meilleurs, à des aurores qui, de leur lumière, allaient illuminer le chemin vers la prospérité. En Algérie, la génération d’aujourd’hui ignore que leurs ainés ont pu admirer de grandioses défilés où les travailleurs se montraient fiers de ce qu’ils produisaient. Beaucoup d’entre nous ont conservé l’image de ces hommes et femmes avançant en rangs serrés dans les grandes artères de nos villes. C’était avant que la mondialisation, les échanges commerciaux ne mettent bas des marques qui faisaient la fierté de leurs artisans. La Chine exportait encore davantage de rêves de changement que de produits. Autres temps, autres mœurs. Partout dans le monde, le capital affiche son arrogance. Les syndicats sont partout sur la défensive. L’heure n’est plus à la consolidation, encore moins à l’extension des acquis mais au sauvetage de ce qui peut l’être encore. Là, on tente d’empêcher la fermeture d’une usine et ailleurs on se bat pour le maintien de salaires. La situation est au rouge dans beaucoup de pays où l’on redécouvre et subit la précarité à grande échelle. Notre pays n’échappe pas totalement à ce trait d’époque, avec le phénomène des jeunes chômeurs ou des diplômés qui trouvent des difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Certaines mesures, comme les crédits accordés aux jeunes, de substantielles augmentations de salaires au profit de nombreuses catégories sociales, en font, néanmoins, un pays à moindre tension. Le chômage, à défaut d’être éradiqué, est largement contenu et le niveau de vie, sans égaler ceux de pays disposant de plus de ressources, a connu un net progrès. Le processus d’appauvrissement, pour ne pas dire d’extinction de la classe moyenne, est en voie de s’inverser. Les perspectives et les horizons paraissent moins obstrués qu’ailleurs. Si le travailleur algérien ne peut prétendre vivre sans crainte, les perspectives paraissent moins déprimantes qu’ailleurs. L’histoire, chez nous ou ailleurs, n’est pas accoucheuse de désespoirs. Elle rebondit, retrouve des ressorts dans les moments critiques. Déjà, se lèvent et se font entendre les clameurs d’indignation et de révolte des multitudes qui refusent le déclassement et la fatalité de la misère. A observer les mouvements sociaux qui agitent notre société ou d’autres à travers le monde, l’esprit du 1er mai est loin d’être définitivement enterré.

H.Rachid