Le premier congrès régional sur le dialogue social dans les pays arabes qui a réuni, depuis mardi à Rabat, des représentants de gouvernements, des patronats et des travailleurs dans les domaines de l’emploi, de la formation professionnelle et de la protection sociale a pris fin jeudi par une série de recommandations.
Dans leurs recommandations les participants encouragent l’ensemble des Etats arabes à ratifier toutes les conventions internationales relatives aux droits fondamentaux notamment la liberté syndicale, le droit à la négociation collective et celles qui organisent le dialogue social.
Ils recommandent de faire évoluer les législations du travail en conformité avec les normes internationales du travail et la création des mécanismes du dialogue social à tous les niveaux (national, sectorial, entreprise). Les participants appellent à favoriser l’expression et l’exercice de toutes les libertés individuelle et collective dans le cadre de l’Etat de droit et d’un pouvoir judiciaire indépendant.
Enfin, les participants appellent à organiser une large campagne de diffusion de la culture du dialogue social à travers le système national d’éducation et de formation en associant en particulier les médias dans toute leur diversité.
Une délégation algérienne conduite par M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a pris part à ce premier congrès régional sur le dialogue social dans les pays arabes.
La délégation était composée de MM. Mohand Said Nait-Abdelaziz, président de la Confédération algérienne du patronat algérien (CNPA), El Mahfoud Megateli, secrétaire général de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Bouziane Zekraoui, de la Confédération algérienne du patronat (CAP) et Abdelouahab Khoulalene, représentant de l’UGTA.
La dernière journée de ce Congrès a été marquée par l’intervention du représentant de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) en l’occurrence M. Abdelouahab Khoulalene qui a présenté un exposé fort suivi sur le système de sécurité sociale en Algérie.
Après avoir fait l’historique de la sécurité sociale en Algérie depuis l’indépendance, le représentant syndical a rappelé que le système algérien couvrait l’ensemble des risques prévus par les conventions du travail de l’assurance maladie jusqu’à l’assurance chômage en passant par la retraite, soulignant que ce système était confié à quatre caisses spécialisées (CNAS, CASNOS, CNRS et CNAC).
M. Khoulalene a ensuite indiqué à l’assistance que le régime de sécurité sociale en Algérie se faisait à travers les cotisations des travailleurs, des employeurs et des contributions de l’Etat, avant de signaler la création à l’initiative du Président de la République d’un fonds de réserves afin de sécuriser le système national de retraite et de la prémunir contre un rétrécissement important de la base cotisante. Ce fonds, a-t-il souligné, est financé essentiellement par l’affectation de 2 % du produit de la fiscalité pétrolière, et ce, avant de faire remarquer que le système de sécurité sociale en Algérie couvrait plus de 80 % de la population algérienne. Par ailleurs, dans une déclaration à l’APS, en marge des travaux, M. Nait-Abdelaziz, président du CNPA a indiqué que « le dialogue social est né en Algérie pendant les moments difficiles, ce qui lui donne une spécificité dont s’inspirent beaucoup de pays ».
Le dialogue social s’est traduit par la signature en octobre 2006 du Pacte national économique et social (PNES) qui constitue un modèle de dialogue et d’accompagnement des réformes indispensables, a-t-il déclaré avant d’ajouter que « pendant les moments de crise nous avons joué un rôle patriotique et nous l’assumons toujours ».
Cinq séances étaient inscrites au programme de ce Congrès de trois jours, la première ayant pour thème « les initiatives arabes de création du dialogue social » était présidée par le M. Tayeb Louh.
Dans sa modération des débats de cette séance, le ministre algérien avait mis l’accent sur le rôle du conseil national économique et social (CNES) dans le rapprochement des points de vue insistant notamment sur les résultats que doit donner le dialogue social pour les sociétés arabes.
« Les sociétés arabes exigent du concret et des résultats palpables notamment dans les grands dossiers tels que la protection sociale des travailleurs et des ayants-droit, l’emploi, et le problème des retraites » avait souligné M. Louh.
Au cours de ce congrès, l’expérience algérienne en matière de dialogue social a été présentée par le représentant du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed Gueddouh .
Celui-ci avait d’abord rappelé le parcours du dialogue social adopté par la tripartite depuis son installation en juin 1991 avant de souligner que ce dialogue reflétait une volonté politique au plus haut niveau et constituait un mécanisme pour la stabilité et la paix sociale.