L’Algérie accueillera la 19e Conférence africaine des ministres de l’Industrie (CAMI) qui se tiendra du 27 au 31 mars au Palais des Nations, Club des Pins.
A la veille de cette rencontre qui se tiendra sous le haut patronage du président de la République, M. Rachid Meksen, directeur général au ministère de l’Industrie a organisé une conférence dans laquelle il a expliqué que le rendez-vous d’Alger devra se prononcer sur le «processus d’industrialisation» du continent noir. La CAMI travaille pour ce faire avec deux organismes : «Il s’agit de la Commission africaine et de l’ONUDI», précise-t-il.
La rencontre des ministres africains de l’Industrie devra donc mettre en application un plan d’action accéléré pour le développement industriel de l’Afrique (AIDA) qui a été approuvé en janvier 2008 par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine et ce, en collaboration avec l’ONUDI (organisation des Nations unies pour le développement industriel). A la suite de plusieurs consultations avec des institutions tels la BAD, la Banque africaine de développement, le Nepad, la SADC, la stratégie de mise en œuvre a été adoptée lors de la 18e conférence de Durban en octobre 2008.
L’ONUDI qui fait l’ingénierie des projets présentés par les Africains en a arrêté 53 sur la période 2030. Ces derniers visent 14 objectifs qui sont aussi liés à tout l’environnement des affaires, telles la gouvernance, les infrastructures. Ce sont 66 indicateurs qui seront utilisés par cette institution spécialisée afin de mesurer «la montée en cadence du projet».
En gros, les dirigeants africains veulent «améliorer la compétitivité de leur industrie et créer davantage de valeur ajoutée en procédant à la transformation de leurs matières premières pour les exporter en produits manufacturés», selonM. Meksen, le porte-parole de la 19e CAMI. Pour lui, il est convenu que l’Afrique ne doit pas rester «seulement un réservoir de matières premières» mais enclencher «son propre processus d’industrialisation», à travers une transformation locale de ses richesses.
C’est ce plan justement qui devra lancer la base d’industrialisation. La nouveauté c’est que, aujourd’hui, les responsables africains ont mis en place des outils et un cadre d’évaluation périodique, tous les six mois, pour apprécier les résultats. On n’attendra plus, ajoute M. Meksen, «la tenue de la conférence qui se tient tous les deux ans». Trois tables rondes seront organisées à l’occasion de cet événement, axées sur l’agroalimentaire où l’on essaiera de voir comment développer un partenariat intra-africain et densifier les échanges directs sans passer par des intermédiaires à l’image de ce que l’on «constate dans le commerce du café par exemple», dit -il.
Pourtant, c’est simple, ce sont juste «des problèmes de logistique à régler», ajoute le porte-parole. A ce titre, un dossier spécial agroalimentaire a été préparé par l’ONUDI. La seconde table ronde traitera, de son côté, de l’industrie pharmaceutique et du médicament dont la production du générique qui reste embryonnaire alors que «les besoins en matière de couverture sanitaire sont immenses en Afrique», dit-on.
C’est l’expérience de l’entreprise publique Saïdal qui sera en débat entre Africains. Enfin, la troisième table ronde sera réservée à la transformation minière. Ces actions en faveur de l’Afrique auront certainement un autre impact, souhaite-t-on, celui d’ «aider à réaliser les objectifs du millénaire» tracés par l’ONU en matière de santé, de scolarisation…35 ministres et chefs de délégation seront présents à cette conférence, selon les organisateurs, ce qui constitue la «deuxième plus forte participation jamais atteinte».