Tayeb Louh a revélé jeudi dernier que le déficit de la CNR a atteint, à la fin de l’année 2009, 1,99 milliard de dinars. Un déficit loin de celui atteint par la caisse dans les années 90, en 1997 plus exactement.
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale ne semble pas inquiet outre mesure par la situation financière dans laquelle se trouve la Caisse nationale de retraite (CNR), tant cette dernière, après avoir longtemps souffert d’un grand déficit, n’est pas loin d’assurer son équilibre financier.
Tayeb Louh a en effet revélé jeudi que le déficit de la CNR a atteint à la fin de l’année 2009 1,99 milliard de dinars.
Un déficit loin de celui atteint par la caisse dans les années 90, en 1997 plus exactement, et qui avait nécessité l’intervention des pouvoirs publics pour la sauver de la banqueroute.
Cette année le déficit a atteint le seuil de 10 milliards de dinars et il a fallu le transfert d’une somme équivalente provenant des fonds de la caisse nationale d’assurance chômage (CNAC) pour éviter à la CNR une asphyxie certaine et aux retraités de se retrouver sans pensions de retraite et de passer par conséquent de durs moments.
Le ministre, qui s’exprimait du haut de la tribune du Conseil de la nation lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales, a fait montre de sérénité et considére que la démarche, initiée par son département, est à même de permettre à la CNR de réaliser son équilibre financier et sortir du gouffre à l’horizon 2011/2012.
Cet objectif reste, comme l’a souligné Tayeb Louh, qui répondait à une question du sénateur Lazhari Bouzid, tributaire toutefois de la nécessité de poursuivre les réformes de l’ensemble du système de la sécurité sociale.
A ce titre l’intervenant est revenu sur les différents axes de ces réformes, engagés comme il l’a rappelé dès l’année 2002, ainsi que sur les actions qui restent à entreprendre, dont, notamment, la réforme du dispositif relatif aux départs à la retraire sans condition d’âge.
Louh, qui a rappelé que le souci majeur de son département demeure la garantie de la pérennité de la CNR, a ainsi évoqué la question relative aux nouveaux mécanismes devant permettre un meilleur recouvrement des cotisations, l’élargissement des prérogatives des inspecteurs de travail, à travers la loi 08/08 et la création de la Caisse nationale de contribution et de contrôle.
Basé sur la «solidarité», comme l’a répété à plusieurs reprises le ministre, le système de sécurité sociale bénéficie toujours de l’attention des plus hautes autorités. Tayeb Louh a rappelé à ce titre la création, suite aux instructions du président de la République, du fonds national des réserves de retraite. Un fonds qui bénéficie à hauteur de 2% de la fiscalité pétrolière.
Ce fonds, a indiqué le ministre, a été créé pour servir de soupape de sécurité pour la CNR et ce, notamment, en cas de déséquilibre financier.
Il reste pour le ministère à accomplir une autre réforme, celle relative au dispositif de retraite sans condition d’âge et ∑ce conformément aux décisions de la dernière tripartite, tenue au débit du mois de décembre 2009.
Une réforme qui soulève de grands questionnements et qui est aussi décriée par les syndicats et les travailleurs.
«Ce système, qui avait été mis en place en 1997 alors que le pays traversait une conjoncture difficile, a induit ces dernières années de grandes dépenses dira le ministre en avançant le chiffre de 360 milliards DA.
Un groupe de travail, comprenant des représentants du ministère et de l’UGTA, est à pied d’œuvre pour revoir ce dispositif introduit en 1997. Enfin Louh a annoncé que son département qui veut se prémunir contre les éventuelles crises de la CNR a procédé à la formation dans l’université suisse de Lausanne de quatre cadres dans la seule mission consiste à présenter des études prospectives sur le système de retraite.
Par : Amine Salama