50 années d’indépendance pour un pays, c’est trop court pour certains et trop long pour d’autres. C’est trop court pour les partisans du pouvoir algérien pour justifier les lacunes et les virages ratés durant ces 50 années d’indépendance et c’est trop long pour ses adversaires qui pensent que le pouvoir n’a pas été assez compétent pour mettre l’Algérie à l’abri, sur les plans politique et économique
Les deux camps se rejoignent cependant sur un point minimum : Tous disent leur satisfaction de voir 132 ans d’oppression et d’humiliation prendre fin un jour de juillet 1962.
1962, l’Algérie recouvre son indépendance après 132 d’oppression. Au prix fort de millions de Chouhada, dont 1,5 million seulement entre 1954 et 1962, marquant une guerre de libération sanglante, mais ô combien glorieuse, pour son peuple, mais aussi pour tous les peuples opprimés et colonisés. Une révolution glorieuse dont l’écho a gagné les quatre coins du monde.
La liesse qui a gagné toutes les villes algériennes en cet été de l’année 1962 montrait clairement que le peuple algérien était derrière le FLN/ALN qui a mené une lutte héroïque au prix d’un sacrifice rouge sang contre l’armée de l’une des plus grandes puissances du monde.
Comment pouvait-on ne pas être heureux de la réappropriation de la souveraineté nationale quand on a vu des hélicoptères et des avions français bombarder des villages, sachant que les enfants, les femmes et les personnes âgées étaient seuls à y être.
Quand on a vu les corps mutilés d’Algériens, combattants ou non, qui, morts ou vivants, avaient subi les tortures les plus inhumaines dans les centaines de centres de «tri et d’internement» éparpillés à travers le territoire national.
Quand on se rappelle des massacres, parfois sans raison, de milliers d’Algériens qui ont commencé l’été de l’année 1830, quelques jours à peine après le débarquement de Sidi Fredj, et ne s’étaient pas arrêtés avant l’année 1962.
50 ans après la fin de l’oppression, l’Algérie regarde désormais vers l’avenir, sans déchirer les pages du passé. Ce passé douloureux que certains énergumènes, nostalgiques de l’Algérie française, tentent de dévoyer par des moyens aussi vils que mesquins, mettant au même pied d’égalité le bourreau et la victime, le colonisateur et le colonisé, l’oppresseur et le résistant.
L’Algérie regarde devant, afin de renégocier les virages manqués depuis l’été béni de l’année 1962 qui a mis fin à plusieurs décennies d’oppression, de brimades et d’humiliations.
Quand le colonel Mohand Oulhadj a hissé l’emblème national à Sidi Fredj au moment où le même emblème a envahi les rues algériennes, il avait signé la fin d’une époque et le début d’une autre, ouvrant la voie à une réappropriation de la souveraineté d’un pays et la dignité d’un peuple décidé à prendre son destin en main, et à prêter main forte à tous les peuples encore soumis au joug du colonialisme français et autres.