Au lendemain de l’Indépendance, l’Algérie devait mettre rapidement en place les fondements d’une économie pérenne, capable de prendre en charge les énormes besoins, notamment sociaux, d’un peuple avide de rejoindre le concert des Nations libres et développées, après avoir enduré 132 années d’occupation coloniale
Les Algériens et les algériennes étaient totalement mobilisés pour entreprendre la construction, pierre par pierre, de l’édifice économique national. Aujourd’hui, 50 ans après le recouvrement de la souveraineté nationale, la prospérité économique est bien visible, à travers des réserves de change dépassant les 270 milliards de dollars et un endettement réduit à sa simple expression.
La création de la Banque centrale d’Algérie, symbole éminemment politique de la souveraineté nationale, le 13 décembre 1962, cinq mois après la fête de l’indépendance nationale, découlant de la loi N.62-144 votée à l’époque par l’Assemblée constituante, allait dès lors ouvrir la voie à une tâche exaltante : le développement économique et social du pays.
Galvanisés par une volonté inébranlable à libérer définitivement le pays de la dépendance coloniale, y compris au plan économique, les enfants de l’Algérie indépendante avaient alors entamé la mise en œuvre d’un long processus de développement socio-économique, reposant sur la création de sociétés nationales chargées de tirer vers l’avant l’économie nationale, et de favoriser la mise en place des fondements en mesure d’assurer un développement cohérent et prospère.
Les années ’’60’’, époque durant laquelle régnait une grande précarité dans les zones rurales et une situation difficile dans les villes, seront celles de la mise en chantier des principaux fondements de l’économie nationale.
La création fin 1963 de Sonatrach, chargée de reprendre la production pétrolière et gazière du pays, et la mise en place de la Banque nationale d’Algérie reflétaient la volonté politique de l’époque d’aller vite vers la construction économique d’un pays qui avait d’énormes retards à combler du fait de la longue nuit coloniale.
Le début des années ’’70’’ coïncidait ainsi avec la grande victoire politique de l’Algérie qui avait décidé la nationalisation des richesses de son sous-sol, dont les hydrocarbures, exploitées jusque-là par les grandes multinationales, soutenues par les puissances coloniales.
Dès lors, la voie est ouverte pour les grands chantiers structurants, même s’ils nécessitent des budgets assez conséquents. Coup sur coup, le défunt Président Houari Boumediene annonce, alors que le premier choc pétrolier faisait exploser les prix du brut, le lancement de deux œuvres majeures : la révolution industrielle et la révolution agraire.
Il s’agissait à travers cette démarche complémentaire de développer une industrie ’’clés en main’’ tournée vers la mise en place d’un faisceau de grands pôles industriels, notamment dans l’agro-industrie et la mécanique, et de déployer aux quatre coins du pays les exploitations agricoles pour assurer l’indépendance alimentaire.
Le fonctionnement de la machine économique nationale reposait pour l’essentiel sur ces deux secteurs clés, avec en toile de fond la production de financements internes, pour éviter de recourir aux institutions internationales, à travers l’apport des recettes découlant de la commercialisation des hydrocarbures.
A partir des années 70, la nécessite de construire des logements dans toutes les wilaya du pays est fortement ressentie compte tenu des besoins exprimés en la matière par les algériens.
Avec l’explosion de la crise urbaine des années 70 dans le sillage d’un important exode rural provoqué par l’offre d’emplois dans les usines implantées près des centres urbains, les pouvoirs publics lancent de vastes programmes de construction de logements.
Il fallait mettre en place progressivement « les instruments d’un développement économique équilibré qui puisse répondre aux exigences sociales » compte tenu de la « demande pressante » en termes de logements décents, estiment les experts internationaux.
A partir des années ’’80’’, et dans la foulée du passage progressif de l’économie administrée des premières années de l’Indépendance à une économie de marché, d’autres chantiers seront par ailleurs ouverts : routes, barrages, infrastructures de transports urbain, maritime et aéroportuaire, développement agricole, habitat, industrie, alors qu’au plan bancaire et financier, l’Algérie disposait déjà d’institutions financières de qualité dont les cadres dirigeants de grande compétence étaient issus de l’Université algérienne.
Cette belle dynamique sera ralentie tout le long de la tragique décennie 90, marquée par les actes terroristes ayant ciblés des milliers de citoyens ainsi de de nombreuses usines et plates-formes économiques.
Durant cette dure période, l’Algérie était en outre confrontée aux injonctions du FMI, avec lequel il fallait cependant négocier une « oxygénation » financière, malgré un drastique plan d’ajustement structurel, induit par un effondrement des prix du pétrole.
La reprise des ’’chemins de la croissance’’ s’effectuera à partir de la fin des années 90, dans le sillage de l’élection du Président Abdelaziz Bouteflika, qui initia trois grands ambitieux programmes de relance économique (2000-2005, 2005-2010, et 2010-2014).
Le dernier de ces programmes de relance socio-économique, doté d’un budget de 286 milliards de dollars, est à la hauteur des ambitions de l’Algérie, et s’inscrit dans le prolongement des différents plans mis en œuvre jusque-là dans le but de créer encore et toujours les meilleures conditions de développement et d’épanouissement de tous les algériens.