19 juin 1965 : Le redressement révolutionnaire

19 juin 1965 : Le redressement révolutionnaire
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….Trois ans après, un certain samedi 19 juin 1965 à 12h05, la radio fait l’annonce du “redressement révolutionnaire” et la création du Conseil de la Révolution, (C.N.R.A) présidé par Houari Boumediene, qui apparaît à la télévision pour critiquer Ben Bella et promettre d’en finir avec le pouvoir personnel et la privatisation de l’Etat…

Je connaissais le colonel Houari Boumediene pour avoir été très proche de lui, au siège de l’état-major général à Ghardimaou (Frontière Tunisienne). J’ai appris de Boumediene beaucoup de choses, durant la lutte de libération il fut mon idole. Puis de Ghardimaou j’ai été envoyé à Mélégue ou j’ai suivi une formation, durant laquelle j’ai appris beaucoup de choses sur l’art de la guérilla. J’ai souvenance d’un écriteau qui se trouver dans la salle qui nous server de foyer, et que j’aimer à relire à chaque fois que j’étais là : « Aussi petite qu’est la souris elle n’est pas l’esclave de l’Eléphant ». Je n’avais que 17 ans et cette phrase me renforcer.

Puis de Mélégue, je fus affecter en Zone Sud qui était sous le commandement de Salah Essoufi, Said Abid, et Tahar Zbiri. Trois officier supérieur digne de respects. J’avais de l’affection pour Salah Essoufi, de l’admiration pour Said Abid, et une certaine appréhension de Tahar Zbiri.

Quelque temps après le cessez le feu, tous les bataillons reçurent, flambant neuf, de nouveaux treillis et un nouvel armement, et nous furent rassembler à la place central du centre d’instruction de Mélégue. Et là, nous devions défiler devant une tribune ou se trouver tous les grands hommes de la révolution parmi lesquels, Ahmed Ben Bella, Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf, Ait Ahmed, Medeghri, Kaid Ahmed, Cherif Belkacem et d’autres encore auxquels furent présentées les armes.

LG Algérie

Au jour « j » nous étions fin prêt pour un défilé grandiose, digne d’une armée classique. Boumediene avait mis le paquet : il voulait montrer sa force et en mettre plein la vue aux membres présents à cet évènement. Sur cette esplanade avait été dressée une grande tribune, et une puissante sonorisation distillait les chants patriotiques. L’on pouvait voir à la tribune au premier rang, toutes les personnalités Algériennes, parmi lesquelles Houari Boumediene et Ahmed Ben Bella. A un moment donné, les Djounouds se mirent à scander des « Tahia El Djazair » et « Yahia Ben Bella ».

Ces cris, sortant des poitrines de milliers d’hommes qui avaient combattus pour vivre ce jour-là, étaient si forts et si sincères que nous en avions les cheveux qui se hérissaient et les larmes aux yeux ; beaucoup de larmes avaient coulées ce jour-là chez ces combattants de l’ALN.

Puis pour passer à la suite du programme, Boumediene pris le micro et demandât le silence. Enervé, et à la limite, certainement contrarier ; il n’aura rien d’autre à dire aux hommes des bataillons qui étaient là, que cette phrase, qu’il répéta plusieurs fois : « Kouloukoum Ben Bella, Koulouwahedminkoum Ben Bella ; Kouloukoum Ben Bella, Koulouwahedminkoum Ben Bella : vous êtes tous des Ben Bella, chacun de vous et un Ben Bella. J’ai souvenance, si ma mémoire ne me trompe pas, que ce jour-là, nous n’avion pas crié « Yahia Boumediene ».

Puis l’indépendance est venue, et Ben Bella devint le 1er président de l’Algérie libre.

Trois ans après, un certain samedi 19 juin 1965 à 12h05, la radio fait l’annonce du “redressement révolutionnaire” et la création du Conseil de la Révolution, (C.N.R.A) présidé par Houari Boumediene, qui apparaît à la télévision pour critiquer Ben Bella et promettre d’en finir avec le pouvoir personnel et la privatisation de l’Etat…

Alors mon esprit, n’a fait qu’un tour et je suis retourné quelques années en arrière, pour me remémorer le défilé de Mélégue : Kouloukoum Ben Bella, Koulouwahedminkoum Ben Bella, vous êtes tous des Ben Bella, chacun de vous et un Ben Bella.La matinée du 19 juin 1965, un samedi, aurait pu être une banale journée, comme toutes les autres, mais ce ne fut pas le cas : ce matin-là, j’étais descendu d’El-Biar à pied pour aller jusqu’au centre-ville, ou comme d’habitude, je devais rencontrer des amis.

Je marchais sous le ciel bleu et clair d’Alger et petit à petit, je commençais à m’apercevoir qu’il être tourné. y avait de plus en plus de tanks stationnés dans les carrefours ; ce qui frappait immédiatement l’esprit et faisait peur puisque rappelant les sinistres périodes de l’occupation militaire française dont on s’est libéré, il y a presque 3 ans seulement.

Ce n’est pas normal ! La guerre est finie, et ces chars que font- ils ici ? Que se passe-t-il ? Et plus je descendais le boulevard, plus je me mêlais aux gens qui allaient dans le même sens que moi, plus j’entendais les réponses et les questions qui se posaient autour de moi. La plus part des gens, se posaient les mêmes questions que moi : QUE SE PASSE-T-IL ?

Arriver à hauteur de la cathédrale du Sacré-Cœur, construite à partir de 1956, est devenue l’église cathédrale de l’archidiocèse d’Alger, juste à côté de la pompe à essence, début de la rue Didouche Mourad, je suis entré dans un café, ou j’ai entendu dire que toute cette démonstration militaire dans la rue, c’était le scenario d’un film qui allait

1ére partie

A suivre…

Par  CHABANE Nordine