Une semaine après avoir débarqué clandestinement dans une plage des Baléares et noyé leur patera (embarcation de fortune), pour effacer tout indice de leur présence sur le sol espagnol, les sept harraga fraîchement arrivés de Dellys ont été frappés, ce week-end, d’une mesure d’expulsion prononcée par le juge de permanence de la ville de Palma.
Un autre magistrat de permanence a prononcé la même sentence dans une affaire similaire à Alicante. Le tribunal de Palma a décidé le transfert du premier groupe vers le centre d’internement des étrangers de Valence, en vue de leur réadmission en Algérie,
une fois établie leur identification par les autorités consulaires algériennes d’Alicante. La législation espagnole, alignée depuis 2009 sur la nouvelle directive de l’Union européenne en matière de séjour administratif des sans-papiers, prévoit un délai maximum de 60 jours de détention administrative des immigrés clandestins.
Une période durant laquelle doit être établie formellement la nationalité d’origine des détenus qui ne sont généralement porteurs d’aucun document attestant de leur identité et finalisée la procédure de leur expulsion.
Agés entre 21 et 34 ans
Ces sept candidats à l’immigration clandestine, dont l’âge varie entre 21 et 34 ans, ont été arrêtés le 6 septembre, peu de temps après avoir débarqué sur une plage de la petite île de Cabrera.
Les autorités locales avaient indiqué que ces ressortissants algériens avaient effectué une périlleuse traversée de 240 km depuis la ville algérienne de Dellys au moyen d’une patera de moins de six mètres de long. Les radars avaient localisé cette embarcation de fortune à environ 10 milles (17 km) au large de Palma, dit-on de source policière à Palma.
Cependant, les gardes-côtes espagnoles n’avaient pas pu intercepter la barque en haute mer et ses occupants, une fois à terre, avaient trouvé refuge dans un champ agricole boisé d’où ils ne sortaient que la nuit.
Ils seront finalement arrêtés sur dénonciation des habitants de la région. Certaines sources sécuritaires espagnoles rapportent que les organisateurs de ces traversées font payer jusqu’à 3000 euros par personne à destination de Palma. Les tarifs sont tout aussi élevés à destination d’Alicante vers où 12 candidats à l’immigration clandestine ont tenté leur chance à bord d’une patera de… quatre mètres de long.
Celle-ci avait été interceptée le 6 septembre en haute mer au moment où elle dérivait au large de Calpe, ville touristique située à l’est d’Alicante, après avoir perdu son moteur. Les gardes-côtes n’ont pas cru à cette version des faits présentée par ces passagers qui disaient avoir pris la mer depuis la côte oranaise quatre jours plutôt.
Leur bon état de santé, en dehors d’une faible baisse du taux de glucose pour certains d’entre eux, et l’absence du moteur a fait penser aux enquêteurs que cette petite barque de plaisance avait été transportée par un chalutier de forte puissance et mise à l’eau avec ses occupants en face de Calpe. Eux aussi ont été transférés vers le centre d’internement pour étrangers de Valence, situé à quelques dizaines de kilomètres de Calpe.
Hamid A