Rabat, dont la panique a atteint son summum depuis que toute la communauté mondiale s’est mise à exiger l’élargissement de la question des droits de l’homme à la mission de la Minurso, prélude à la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, multiplie les bévues diplomatiques envers son voisin algérien, histoire de détourner l’attention et de faire diversion.
La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme de Chlef (LADDH) vient de balancer un véritable pavé dans la mare, en ces temps de tension extrême entre l’Algérie et le Maroc.
Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, la LADDH annonce en effet que pas moins de «19 harraga algériens sont détenus au Maroc depuis le 9 octobre passé. Interpellés en cette date par les gardes-côtes marocains, apprendon encore via le même document, ils ont été malmenés et traités de manière contraire aux usages en cours, avant d’être conduits sans ménagement vers la zone de Berkane, à l’est du royaume marocain.
Plus tard, ils ont été transférés vers Oujda pour y être interrogés par les services de l’émigration et de la surveillance des frontières. Et c’est à partir de là que le véritable calvaire de ces jeunes algériens va commencer.
Le communiqué nous apprend en effet que vers la fin du mois en cours, lorsque des tensions diplomatiques avaient commencé à poindre entre l’Algérie et le Maroc, au lendemain du discours d’Abuja de Bouteflika, lu en son nom par Tayeb Louh, ces jeunes détenus ont commencé à faire l’objet de maltraitances verbales et physiques allant toujours crescendo de la part de leurs geôliers.
Ce qui est également dans cette hallucinante et kafkaïenne affaire, c’est que des «détenus» n’ont toujours pas été jugés alors qu’ils sont emprisonnés depuis plus d’une année.
Ce calvaire, qui dure donc depuis plus d’une année, s’est carrément transformé en un véritable enfer depuis quelques semaines. Toutes les autorités algériennes, à commencer par notre représentation diplomatique sur place, jusqu’au Premier ministre lui-même, en passant par le ministère des Affaires Étrangères, sont interpellés afin de venir en aide à ces pauvres victimes traitées comme des objets.
Le Maroc, devenu enragé depuis qu’il a compris que sa politique colonialiste est sur le point de s’écrouler après s’être effilochée au fil des révélations et des constats faits par la communauté internationale au niveau des territoires occupés sahraouis, s’en prend de plus en plus vertement à l’Algérie. Rappelons à ce propos le cas du jeune Khoualed Islam.
Âgé de 14 à peine, athlète de son état, en déplacement au Maroc pour une compétition d’aviron, il a été emprisonné l’année passée sous d’obscurs et fallacieux prétextes.Tout cela parce que le père du plaignant est un ancien officier supérieur de l’armée royale marocaine.
Toutes les tentatives visant à le faire libérer jusquesy compris la demande de grâce royale lancée par Me Farouk Ksentini, le président de la CNCPPDH (Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme); ont été vouées à l’échec.
Pendant ce temps, le roi Mohamed VI avait osé gracier un Espagnol d’origine irakienne, pédophile notoire, dont les victimes, toutes marocaines, sont au nombre de plus d’une dizaine, dont certaines étaient âgées au moment des faits de moins de 4 ans. Mais Mohamed VI n’en a cure.
Lui qui refuse toujours de présenter des excuses officielles par rapport à la profanation de notre emblème national au niveau du consulat algérien de Casablanca, le jour même de la célébration de la Révolution du 1er novembre, tarde même à présent à accepter que l’Algérie prenne part à l’enquête prétendument diligentée, tant il est évident pour tous que la thèse de l’acte isolé ne tient pas la route et que l’individu qui a commis ce criminel acte a bénéficié des instructions et de la protection voulues.
Mohamed VI, en train de s’enfoncer dans ses contradictions et son fiel haineux, s’en est pris de manière directe à l’Algérie lors de son discours «célébrant» l’invasion par ses troupes du Sahara occidental. Mais plus personne ne croit, ni n’écoute ce genre de diversions.
D’où le très parlant silence de l’Algérie face à un territoire décrété royaume de la drogue, et qui enregistre chaque année un manque à gagner de plusieurs milliards de dollars depuis que ses frontières terrestres avec l’Algérie ont été fermées. En clair, la caravane poursuivra son chemin quoi qu’il arrive et quoi qu’il se dise…
Ali Oussi