18e vendredi : une leçon de maturité !

18e vendredi : une leçon de maturité !

Les Algériens ont, par millions et on ne peut plus clairement, signifié, hier, à l’occasion du 18e vendredi de la révolution tranquille du 22 février dernier, leur attachement à l’unité nationale qu’ils élèvent au rang de ligne rouge à ne pas franchir par quiconque du pouvoir soit-il.

Ils ont, de l’est à l’ouest, du nord au sud, admirablement administré dans des scènes de communion jamais enregistrées et suscitant une vive émotion parmi notamment la «vieille garde», sortie en très grand nombre plus que les vendredis précédents. Et les femmes dont beaucoup de vieilles étaient sorties en très grand nombre comme jamais auparavant et aux quatre coins du pays, dans leurs tenues traditionnelles et drapées de l’emblème identitaire amazigh de dimension nord-africaine et du drapeau national, dans une image sonnant comme une réplique cinglante à cette interdiction aux manifestants de brandir des drapeaux autres que l’emblème national.

Il faut croire que cette polémique a eu l’effet inverse puisque l’emblème identitaire amazigh fut brandi, hier, en très grand nombre, plus que les vendredis passés, et ce, malgré le retrait de nombre d’entre eux, notamment à Alger, en tout début de journée où une véritable chasse au drapeau jaune-vert-bleu, flanqué en son milieu du fameux Z amazigh. Et plus que cela, les slogans entonnés à vive voix et à tue-tête que ce soit à Alger, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Oran, Mostaganem, Constantine, Tarf, Guelma et bien d’autres wilayas étaient d’une synchronisation incroyable, louant tous l’unité nationale. «Les Algériens, tous frères», «L’unité nationale, une ligne rouge», «Nous sommes tous des Amazighs», étaient, en effet, les slogans phares de ce 18e vendredi du mouvement populaire, entonnés et portés par des millions d’Algériens qui ont, ainsi, déjoué cette énième tentative de dévier cette révolution tranquille de son objectif premier, le départ du système en place et l’engagement du pays dans la voie de la démocratie, la vraie démocratie, pas celle de façade ayant prévalu jusqu’ici.
Les Algériens, par leur attitude, hier, viennent d’administrer une leçon magistrale aux commanditaires d’une contre révolution, leur signifiant imparablement la vanité de leurs manœuvres dont la toute dernière, cette polémique sur les emblèmes.
M. Kebci