La journée du chahid, nous renvoie à ces hommes qui sont la symbolique d’une révolution singulière, afin de s’inspirer de leur sacrifice et des valeurs qu’ils auront laissé comme héritage pour les générations, L’occasion est aussi un retour à ce passé, et à la mémoire de ces hommes qui méritent le respect et l’hommage d’autant plus que nous sommes à la veille du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
la commémoration de la mémoire en elle-même est un retour au passé et devrait prendre d’autres significations pour s’unir dans le recueillement de cette journée, afin de renouveler le serment, fait par ces millions de chouhada dont les sacrifices ont marqué chaque algérien de par le sang qui a coulé et irrigué cette terre et ce, depuis l’occupation coloniale de 1830. La journée du Chahid en Algérie est la célébration du sacrifice et celui de la fin de l’injustice, de l’agression et de l’exploitation par le sang et la mort. Aussi est-il du devoir de chacun de se remémorer ces hommes tous autant qu’ils étaient du fait qu’ils ont été les fers de lance de la lutte pour la libération du pays et du peuple, répondant présent au rendez-vous de novembre. Se remémorer ces hommes, c’est s’inscrire dans la continuité de par la justesse du combat, qui les a mené, à la chahada, c’est aussi avoir une pensée pieuse et s’incliner devant ce courage et cette loyauté indéfectible. Leur sacrifice a été l’engagement envers les générations devenant ainsi le legs mémoriel qui doit être sans cesse renouveler et ce au nom des idéaux qu’ils ont défendu.
Une date qui a son poids historique
Le choix du 18 février, depuis sa consécration en 1989 témoigne d’une volonté de fidélité et de continuité, et qui symbolise la date de la création de l’Organisation Spéciale « OS » qui a été le prélude de la lutte armée, elle marque aussi pour ainsi dire la lutte de libération nationale par la présentation de la Question algérienne devant l’Assemblée générale des Nations unies le 18 février 1957, une date importante dans le combat pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie. Février, à lui seul revêt un caractère solennelle dans le combat d’un peuple et celui de la barbarie, de par l’exécution d’un grand nombre de moudjahidine durant ce mois, c’est aussi le jour où la France a procédé à l’un des plus terribles tests nucléaires en surface dans la région de Reggane, le 13 février 1960, prenant pour cobaye les habitants de cette région et dont les séquelles ne cessent de faire des victimes même de nos jours. L’on ne peut oublier, ce qui s’est passé en ce mois de février d’où l’importance d’y revenir, car il rappelle aussi la création des zones interdites, la pose de barbelés électrifiés et de milliers de mines antipersonnel qui continuent à semer la mort cinquante ans après l’indépendance et ce malgré les efforts de notre armée pour les désamorcer. Le mois de Février, c’est aussi le bombardement par l’aviation de l’armée coloniale contre la population de Sakiet Sidi Youcef en territoire tunisien le 8 février 1958. Durant ce mois, d’autres crimes seront perpétrés et qui ne seront qu’une suite logique d’exactions commises contre les populations des villages et douars de l’Algérie profonde, par la France. Une date qui a son poids historique, du fait du sacrifice consenti par ceux qui ont été au feu et qui sont tombés au champ d’honneur, une date qui ne fait peut être aucune différence pour les nouvelles générations, mais pour ceux qui ont vécu le joug colonial, cette date est importante pour ce qu’elle est, aussi est-il du devoir de chaque algérien de s’inscrire dans cette ligne, car elle est exclusive au chahid pour qu’il demeure vivant dans la mémoire collective de tous. Les noms de Larbi Ben M’Hidi, Ahmed Zabana, Mostefa Ben Boulaid, Didouche Mourad, Zighoud Youcef, Belouizdad, Ben Abdelmalek Ramdane, Lotfi, Abane Ramdane, Bordji Amar, Hamou Boutlélis, Benyahia Belkacem, Ould Aissa Belkacem, et tant d’autres, ont répondu à l’appel du 1er Novembre 1954, sans hésitation. Aussi est-il du devoir de tous les algériens, d’avoir une attention particulière et un effort de correction, de ressourcement, d’enrichissement et de renouvellement, en cette journée particulière.
Affirmer la vérité et se la rappeler toujours
La remémoration et la commémoration sont un devoir envers nos chouhada et une donne pour revenir à ce passé, qui est tel un spectre qui n’a pas fini de planer sur notre pays de par le refus, les attaques continues des nostalgiques de l’Algérie surtout à l’approche du cinquantième anniversaire de l’indépendance. Cette journée, ‘c’est aussi une façon d’affirmer la vérité, se la rappeler toujours devenant une exigence qui s’impose pour que les injustices commises à l’encontre du peuple algérien, ne s’effacent pas, même si ces réalités aussi tristes et douloureuses fussent-elles, car ces hommes ont lutté pour arracher l’Indépendance, devenant ainsi la fierté et l’orgueil doublés d’une lutte acharnée et juste, et dont le monde nous envie, et ce malgré les campagnes tendancieuses des nostalgiques de l’Algérie française, qui veulent ternir l’image de la révolution, et même après cinquante ans, ils ne cessent de déverser leur haine et leur venin, contre notre pays et n’accepteront jamais leur défaite, face à un peuple qui a su conquérir sa liberté et le respect des nations. Ils sont allés jusqu’à monter de toutes pièces et attribuer des faits mensongers sur nos combattants menant une campagne visant à altérer l’image de la révolution, oubliant les horreurs commises à l’encontre de tout un peuple. Le prix à payer a été des plus lourds pour le peuple algérien, afin de devenir maitre de sa destinée et c’est au nom de la liberté que, des bergers, des travailleurs, des fellahs, des enseignants, des hommes de culture, des oulémas, des médecins, des avocats, des journalistes, des artistes et des femmes se sont sacrifiés. Pendant de longues années notre peuple a été mis à rude épreuve, mais les idéaux de ces hommes l’ont emporté, d’où cette détermination à s’acquitter pleinement et dignement de leur noble mission à laquelle ils se sont consacrés, choisissant l’éternité pour refuge et comme récompense, pour rappeler en ce jour mémorable que plus d’un dixième de la population, a été sacrifié sur l’autel de la liberté. Cette journée de recueillement, est aussi un rappel du vécu d’un peuple, qui a souffert sous le joug d’une France coloniale qui a employé les pires méthodes pour l’asservir sans réussir. De l’autre côté de la rive méditerranéenne, l’on refuse à reconnaître les actes répréhensibles de tortures, de mutilations, de barbarie, de massacres de populations entières et d’assassinats avec une sauvagerie innommable et ce, en dépit des preuves irréfutables et d’aveux de responsables à l’endroit d’un peuple dont le seul tort a été de lutter pour son indépendance son identité et pour ses idéaux.
Une date et un patrimoine séculaire
La Révolution de Novembre rappelle le désastre de l’esprit colonial : et la révolution algérienne a grandement contribué à la libération des autres peuples devenant ainsi l’exemple, qui leur permettra de prendre conscience afin de se libérer à leur tour des jougs coloniaux. La journée du chahid, c’est aussi un acquis et un patrimoine historique qui appartient à l’ensemble du peuple, aussi est-il de notre devoir de veiller au respect de la mémoire qui nous incombe à être fidèle au sacrifice des chouhada, Un million et demi de chouhada, ce qui constitue un patrimoine séculaire , qui doit unir tous les algériens sans exclusion, devenant ainsi le meilleur garant de cet anniversaire, pour un perpétuel retour aux sources de novembre dont la préservation est un devoir sacré, pour retracer l’histoire, qui doit englober l’ensemble des enfants de l’Algérie qui ont préféré la chahada pour que le peuple soit libre et maitre de son destin. A travers cette journée, il convient de se rappeler et honorer ces martyrs qui sont mort au nom du devoir La journée du 18 février consacrée au chahid, doit être exclusive et nous interpelle pour s’imprégner des hautes valeurs de ces hommes dont les noms sont incrustés à jamais dans la mémoire collective du peuple et pour qui ils n’ont pas hésité à donner ce qui a de plus cher, la vie.