18 % des affaires traitées sont des meurtres

18 % des affaires traitées sont des meurtres

La montée inquiétante de la criminalité en Algérie n’a pas laissé les universitaires indifférents. Les chercheurs se sont réunis à l’université Saâd-Dahleb de Blida dans un séminaire sous le thème «La société et la criminalité».

Ce séminaire, organisé par des sociologues, a regroupé également des experts de certains pays arabes tels que la Syrie et la Jordanie et d’universités algériennes. La criminalité, définie par certains spécialistes comme étant une blessure dans le corps social, englobe les vols, les viols, les agressions sous toutes leurs formes en passant par les avortements ou encore les abandons de nouveau-nés.

En Algérie, les meurtres à eux seuls représentent environ 18 %, les vols et les viols plus ou moins 14 % et la corruption 12 %. Quant aux crimes, l’adultère et la commercialisation de drogue, ils sont devenus monnaie courante.

Le sexe faible qui était jadis loin de tous ces forfaits, commence à faire partie de ces crimes et, pour la seule année dernière, pas moins de 645 femmes ont été reconnues coupables d’avoir commis des crimes, généralement à l’arme blanche. D’ailleurs, l’utilisation de ce type d’arme prend de plus en plus de l’ampleur chez nous.

Les spécialistes qui sont intervenus lors de ce séminaire ont longuement insisté sur «la décennie noire qu’a connue notre pays et qui a été une aubaine pour les jeunes qui n’hésitent pas à commettre des crimes pour extérioriser leurs impulsions».

Si pour le professeur en psychiatrie Bachir Ridouh, qui a déclaré il y a quelques années, dans un colloque organisé à Blida dans le cadre de la lutte contre la toxicomanie, que l’Internet et le téléphone portable sont considérés comme des drogues, il n’en demeure pas moins que, pour les sociologues, ces deux outils de communication sont accusés d’être des éléments qui contribuent à commettre des crimes. Parmi cette jeunesse livrée à elle-même, l’accent est mis sur les quelque 50 000 adolescents qui quittent subitement le système scolaire sans aucune raison apparente. Ils se retrouvent dans la rue, proie de tous les maux sociaux qui les guettent.

La pauvreté n’est pas en reste de ces responsabilités de crimes. Les experts citent, lors de ce séminaire, des chiffres effarants : plus de 13 000 mendiants à Alger seulement. Afin de lutter contre la criminalité, les séminaristes proposent en premier lieu la création de cellules d’écoute des personnes en danger moral. Ensuite, il est fait appel à l’entourage environnemental de la société, telles les mosquées, les écoles ainsi que les cellules familiales pour prendre en charge cette jeunesse.

Yazid B.