En cette date funèbre, nous partageons avec vous cet article paru le 19 avril 2011 dans La Dépêche de Kabylie, qui résume la situation
Comme le 20 avril 1980, le 18 avril 2001 restera à plus jamais gravé dans la mémoire de la Kabylie. C’est en cette journée que fut tué le jeune Guermah Massinssa. Celui-ci devait fêter hier son 28e anniversaire.
Au lieu de cela, on a commémoré le 11e anniversaire de sa mort. Massinissa Guermah a été assassiné à l’âge de 18 ans, un certain 18 avril 2001. Sa mort a enclenché une véritable révolte dans la région. Toute la kabylie a été embrasée par des événements qui ont fait au bout pas moins de 126 morts.
Lors des manifestations qui ont secoué plus particulièrement les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaia et Bouira ont causé également des centaines de blessés et d’handicapés. Le printemps noir constitue un de ces événements qui ont marqué l’histoire de la Kabylie. Le tragique destin qu’a connu le jeune Guermah Massinissa a mis Béni Douala, Tizi Ouzou et bientôt toute la Kabylie à feu et à sang. A peine la nouvelle de sa mort connue, les Ath Douala, offensés et scandalisés, entreprennent d’assiéger la caserne des gendarmes pour tenter de venger leur jeune innocent. Des escarmouches très intenses ont eu lieu dès la journée du 19 avril. Au soir du même jour, la situation devient inquiétante : Béni Douala s’enfonce définitivement dans la violence. Pire encore, l’agitation s’est rapidement propagée, telle une trainée de poudre, vers d’autres localités de la wilaya où les émeutes ont dangereusement gagné en intensité. Les populations d’Azazga, Fréha, Ifigha, Bouzeguène, Larbaâ Nath Irathen et bien d’autres se sont mises à reproduire, mécaniquement presque, le même procédé que celui initié par les Ath Douala. Les brigades de Gendarmerie sont systématiquement prises d’assaut et attaquées à coup de pierres et de cocktails molotov. Le 22 avril au soir, les affrontements qui ont déjà atteint une quinzaine de communes, deviennent plus violents que jamais. On recense les premiers blessés sérieux. Les jeunes manifestants ne reculent devant rien. Devenus insensibles au gaz lacrymogène et totalement indifférents aux tirs de sommation, ils laissent exploser une telle fureur que certaines brigades, pourtant bâties en béton, commencent à subir d’importants dégâts. L’embrasement est général ! Bilan donc 126 morts et des dizaines de blessés. 11 ans après ces tragiques événements, la Kabylie se souvient toujours. Comment peut-on oublier ? Hier, en effet, une délégation s’est rendue, comme à l’accoutumée en pareille occasion, dans le village natal de Massinissa Guermah, à Beni Doula, où il a été procédé au dépôt d’une gerbe de fleur sur la tombe de ce dernier. Peut-être que la commémoration a été moins grandiose que les précédentes années, mais toujours est-il ,que la Kabylie se rappelle et souviendra toujours de Moumouh et des autres martyrs qui ont trouvé la mort lors de ces manifestations.