La pêche illégale au thon en Méditerranée a tendance à être mieux contrôlée, après son pic de 2007. La CICTA (commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique) tient une réunion à la mi-novembre au Maroc pour faire le point sur les réserves de ce poisson, dont le Japon demeure le plus grand marché au monde.
Les 48 pays membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta), dont l’Algérie dont fait partie, se réunissent du 12 au 19 novembre à Agadir, au Maroc, pour décider des prochains quotas de pêche des thonidés, et notamment du thon rouge. La réunion se tient au moment où l’organisation World Wild life Fund (WWF) annonce le chiffre inquiétant de plus de 18.000 tonnes de thon rouge de Méditerranée illégalement commercialisées via le Panama entre 2000 et 2010, dont un pic de 60.000 tonnes en 2007. « Sur la base de données commerciales, il a été établi que pendant plus d’une décennie, jusqu’à 14.300 tonnes de thon rouge en conserve, soit environ 18.000 tonnes de poisson vivant, ont été commercialisées via le Panama », indique mercredi WWF dans un communiqué.
En 2010, rappelons-le, les 48 Etats pêcheurs de la CICTA ont adopté une limite de la pêche au thon rouge en Méditerranée à 12.900 tonnes en 2011, contre 13.500 T en 2010, malgré les protestations des ONG écologistes qui réclamaient une réduction drastique pour sauvegarder l’espèce. Ces quantités de thon rouge ont été exportées par l’Espagne, l’Italie, le Maroc, la Tunisie et la Turquie, avant de repartir pour la plus grande partie vers le Japon, plus grand consommateur de ce poisson au monde, précise l’organisation écologiste.
L’ONG précise que le pic de ce trafic a été enregistré en 2003 et 2004 – avec quelque 3.000 à 4.000 tonnes de poissons écoulées par an – mais a perduré jusqu’en 2010. « Pas une seule cargaison identifiée dans notre rapport n’a été répertoriée par la Cicta », l’association des pays en charge du contrôle de cette pêche, indique Sergi Tudela, responsable de WWF pour la Méditerranée.
Contrôle plus strict
Selon la Cicta, la pêche illégale de thon rouge a culminé en 2007. Les prises globales avaient alors atteint plus de 60.000 tonnes, soit deux fois le volume permis par les quotas. Depuis 2007, puis de manière plus drastique en 2010, de nouveaux quotas ont été décidés par la Cicta et des contrôles plus resserrés mis en place. « Il y a un consensus selon lequel les prises récentes ont été réduites de manière significative, mais des doutes sérieux persistent sur la quantité de poissons réellement pêchée », note WWF.
Le comité scientifique de la Cicta a récemment indiqué avoir constaté un redressement des stocks de thon rouge dans la zone Méditerranée-Atlantique Nord, tout en appelant à un maintien en l’état des quotas, en raison des incertitudes concernant les données transmises par chaque Etat.